vendredi 21 juin 2013

Les années 380 (de 380 à 389) Culture

Religion et philosophie

380 : édit de Thessalonique. Le christianisme est déclaré comme religion officielle de l'Empire romain. L’Église, nouveau corps dans l’Empire, prend une importance grandissante. Le paganisme subsiste cependant dans les campagnes.
L'édit de Thessalonique fut décrété par l'empereur romain Théodose Ier le 28 février 380. Il officialise le culte catholique orthodoxe et en fait l'unique religion licite de l'empire romain.
   
380-381 : Jean Chrysostome, après avoir expérimenté la vie d'ascètes dans les environs d’Antioche est ordonné diacre par Mélétios à Antioche. Il écrit les trois livres Contre les adversaires de la vie monastique. Ordonné prêtre en 386, il commence sa prédication.
   
Gherardo di giovanni del fora, incipit da san giovanni crisostomo, homiliae, bibl ap vat, ms urb lat 34 f 2r.jpg XV century (1450s-1470s) Source     Silvia Blasio (a cura di), Marche e Toscana, terre di grandi maestri tra Quattro e Seicento, Pacini Editore, 2007.Cette image est dans le domaine public car son copyright a expiré.

381 : premier concile de Constantinople.
Le premier concile de Constantinople, convoqué de mai à juillet 381, par l'empereur Théodose Ier en charge de l'Orient, est le deuxième concile œcuménique de l'histoire du christianisme après celui de Nicée.
Le premier concile de Constantinople, mur peint dans l'Église de Stavropoleos, Bucarest (Roumanie). Attribution: Author: Kostisl Wikimédia Commons

Théodose n'ayant pas invité les évêques d'Occident dont les juridictions dépendaient de son collègue Gratien, le concile réunit cent cinquante évêques, tous orientaux.
Il est présidé par Mélèce Ier d'Antioche, puis, à sa mort, par Grégoire de Nazianze.

Mélèce Ier. Source: Transferred from uk.wikipedia Author: Original uploader was Olexa Yur at uk.wikipedia This image is in the public domain; PD-ART.

Icône russe du XVIIIe siècle, représentant Jean Chrysostome et Grégoire de Nazianze Icon_02036_Svyatiteli_Ioann_Zlatoust_i_Grigorij_Bogoslov._Ikona_XVIII_v._Rossiya.jpg ‎ This work is in the public domain in the United States, and those countries with a copyright term of life of the author plus 100 years or less.

Ce concile poursuit la réflexion dogmatique du premier concile de Nicée en proclamant la divinité du Saint-Esprit. Il établit un symbole de foi désigné sous le nom de symbole de Nicée-Constantinople parce qu'il reprend en le retouchant légèrement le symbole de foi proclamé à Nicée.
Il affirme aussi que « l'évêque de Constantinople tient le premier rang après l'évêque de Rome parce que Constantinople est la nouvelle Rome », ce qui donne ensuite son impulsion à la doctrine de la pentarchie.

   
Vers 380 : diffusion du culte de la croix ; Grégoire de Nazianze, décrivant l’église des Saints-Apôtres à Constantinople, souligne le premier sa ressemblance avec la croix.
A voir une proposition de reconstitution en 3D de l’église http://www.byzantium1200.com/apostles.html
   
Enluminure du XIIe siècle représentant l’église des Saints-Apôtres Meister der Predigten des Mönchs Johannes Kokkinobaphos BNF Paris The work of art depicted in this image and the reproduction thereof are in the public domain worldwide.

Vers 382 : Sermons sur la virginité de Jean Chrysostome.
   
386 : discours de Libanios Pour les temples, un des derniers sursauts de réaction païenne.
Libanios (en grec ancien Λιϐάνιος / Libánios et Libanius pour les Romains) est un célèbre rhéteur de culture grecque de l'antiquité tardive (314–393).
Véritable bourreau de travail, il est l'auteur d'une œuvre immense, qui fit l'admiration de ses contemporains et qui servit de modèle pendant toute l'histoire de Byzance. Sa notoriété fut grande aussi en Europe pendant la Renaissance. Après un passage au « purgatoire », il fait de plus en plus parler de lui à la fin du XXe siècle et au début du .
Son Œuvre est l’une des plus importantes que l’antiquité nous ait transmise. Cela représente 11 volumes dans l'édition de Richard Forster10 :
une soixantaine de discours sur des thèmes tel que l’art oratoire, la justice ou les problèmes relatifs à la vie des écoles et des grandes cités d’orients. On peut citer :
- Autobiographie, en deux parties écrites entre 374 et 392
- Le panégyrique de Constance II (Basilikos logos) (346)
- L'éloge d'Antioche (356) (Antiochikos)
- Discours de bienvenue à Julien (Prosphonétikos) (362)
- Aux Antiociens sur la colère de l'Empereur (363)
- L'éloge funèbre de Julien (Epitaphios logos) (365)
- Pour les sanctuaires (Pro templis) (386)
51 déclamations portant essentiellement sur des sujets historiques et mythologiques
plus de mille cinq cents lettres adressées aux empereurs, aux préfets, à des rhéteurs, des philosophes ou des évêques.

Art et culture

Vers 384 :
       
Ambroise de Milan (voir les années 370 culture et liste des saints) introduit le plain-chant dans le culte divin (rite ambrosien), en reprenant quelques anciennes mélodies populaires grecques.

14th-century unknown painters - St Ambrose Enthroned Flagellating Two Heretics - WGA23910.jpg entre 1350 et 1400 Fresque  Pinacothèque de Brera Cette image est dans le domaine public car son copyright a expiré.

Le Plain-chant est un type de musique vocale traditionnel, apparaissant généralement dans un contexte religieux. Ce style musical est ancien et répandu. Il n'est pas propre aux rites catholiques, mais on en trouve également des exemples dans les cantillations et les pièces de rites hébreux, musulmans ou bouddhistes. Bien que les termes soient souvent pris l'un pour l'autre, il convient de distinguer le plain chant (un style musical) du chant grégorien (un répertoire liturgique composé dans ce style).
       
L’écrivain païen et préfet de Rome Symmaque (voir les années 380 Histoire) crée un cercle littéraire.
   
Vers 385-390 : en Égypte, Apa Apollo fonde le monastère de Baouit où se développe un premier art chrétien à l'origine de l'art copte.
Le monastère de Baouit est un monastère copte égyptien, fondé par l'apa (« abba », « anba », c'est-à-dire l'« abbé » : père) Apollo (Apollonius, puis Apollon) vers l'an 385/390, et qui a écrit pour ses moines une règle concise. L'auteur de De Vitis Patrum nous apprend que la messe et la communion étaient quotidiennes et que l’office était chanté en commun.
Les VIe et VIIe siècles sont une période de prospérité pour ce double monastère qui accueillera alors en son sein une communauté de femmes, sous le patronage de sainte Rachel. Après l'invasion islamique, le monastère décroît, et est abandonné vers le Xe siècle.

   
385-398 : Ammien Marcellin (voir les années 370 Histoire) rédige les « Res Gestae », une histoire sur le modèle de celle de Tacite couvrant les années 96 à 3785.
D'après l'auteur lui-même (livre 31), les Res Gestae prenaient la suite des Histoires de Tacite et débutaient en 96, année de l'arrivée au pouvoir de Nerva. Elles s'étendent jusqu'à la bataille d'Andrinople en 3781.
Sur les 31 livres que son œuvre comptait, les 13 premiers sont perdus. On sait seulement qu'ils constituaient un résumé rapide et de seconde main de la période 96-353. Les 18 derniers sont un récit méticuleux, pour tout l'Empire, de la période 353-3781.
Contenu approximatif des dix-huit livres conservés :
14-16 : chute de Constantius Gallus. Julien est nommé César en Gaule.
17-19 : Julien sécurise la frontière sur le Rhin. Campagne de Constance II contre les Perses.
20-22 : Julien est fait Auguste. Événements jusqu'à la mort de Constance II puis règne solitaire de Julien jusqu'en 362.
23-25 : campagne contre les Perses et mort de Julien. Court règne et mort de Jovien.
26 : Valentinien Ier et Valens se partagent le pouvoir.
27-30 : à l'ouest, campagnes et mort de Valentinien Ier. À l'est, règne de Valens.
31 : les Goths, en fuite devant les Huns, s'installent dans l'Empire. Bataille d'Andrinople.
L'intérêt d'Ammien se porte surtout vers la lutte entre Romains et Barbares, la politique intérieure et le comportement des empereurs. Il dresse aux travers de ses récits un tableau général de Rome et de l'Orient.
Les faits sont présentés de manière lucide ; Ammien les a souvent vécus. Il évite généralement les ragots et tente de conserver une certaine objectivité politique ; il reste à peu près neutre à l'égard du christianisme. L'histoire n'a pas, avec lui, de prétention à être une histoire exemplaire ou à être un jugement du passé, mais elle doit être la possibilité d'une connaissance objective des faits importants.
Cependant il est conscient de l'impossibilité d'avoir accès à certaines sources et témoignages, et considère qu'à défaut d'une réalité avérée, le rôle de l'historien est de proposer une histoire vraisemblable sinon vraie, rapportant tout ce qui est disponible mais, dans tous les cas, évitant l'exagération.
Le latin n'est pas sa langue maternelle, son expression est parfois maladroite et difficile, et il reconnait lui-même dans sa conclusion qu'il s'exprime « en tant que soldat et que Grec4 ». Son discours prend souvent des couleurs tragiques, épiques, voire romanesques, parfois rhétorique et est souvent moralisateur, tendance habituelle de l'historiographie antique. Il se montre sévère envers Constance II et Gallus, favorable avec quelques réserves pour l'empereur païen Julien.

   
Vers 387-388 : réalisation du Missorium de Théodose.

Missorium de Théodose Ier, Real Academia de la Historia, Madrid Source : www.visipix.com Licence : "in Visipix all copyrights are free. Always put the names of the authors and of Visipix.com somewhere near the pictures."

Le missorium de Théodose Ier est un grand plat d'argent d'apparat conservé à la Real Academia de la Historia, à Madrid. Probablement réalisé à Constantinople pour célébrer les decennalia (le dixième anniversaire du règne) de l'empereur Théodose Ier, il le représente en train de remettre un codicille à un haut fonctionnaire, flanqué de ses deux coempereurs, Valentinien II et Arcadius. Il est caractéristique du style classicisant théodosien et considéré comme l'un des chefs-d'œuvre de l'orfèvrerie romaine tardive.

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