dimanche 2 juin 2013

Les années 210 (de 210 à 219) Histoire

Événements

212 : édit de Caracalla
L'édit de Caracalla de 212, également appelé Constitution antonine (Constitutio Antoniniana), est une des lois les plus connues de l'Empire romain. Il accorde la citoyenneté romaine à tous les hommes libres de l'Empire qui ne l'avaient pas encore.
Les raisons qui ont poussé Caracalla à prendre cette mesure sont mal connues. S'agissait-il d'élargir l'assiette de l'impôt payé par les citoyens ? De raffermir le pouvoir du jeune empereur en s'appuyant sur le peuple des provinces romaines ? Ou de simplifier les procédures administratives en réduisant le nombre de statuts ? L'historien antique Dion Cassius met d'ailleurs en avant la possibilité d'une portée fiscale pour l'édit. En effet, en accordant le droit de cité à un grand nombre d'habitants, l'empereur apporte un revenu non négligeable à l'Empire avec l'impôt sur la succession.

213-214 : campagnes de Caracalla en Germanie et en Dacie.

215-217 : guerre parthique.

La campagne décidée par Caracalla contre les Perses, amène l'empereur en Syrie en 215, mais elle n'est guère concluante. Tué à proximité de Carrhae en avril 217, le fils de Septime Sévère est remplacé par Macrin, son préfet du prétoire. Macrin tente de poursuivre les campagnes de Caracalla et dirige l'empire depuis Antioche.

216-224 : le prince perse Ardachêr, originaire du Fars, se révolte et conquiert l’Iran jusqu’à l’Indus. La révolte du prince perse Ardachêr apparaît comme une réaction nationale perse contre l’empire Parthe à la civilisation fortement colorée d’hellénisme.

Investiture d'Ardachîr par le dieu Ahura Mazda, à Naqsh-e Rostam Iran.Photo Ginolerhino 2002/Wikimédia Commons 

Personnages significatifs

Ardachîr Ier
Ardachîr, Ardashir, Ardéchir, Ardachêr ou Ardachès Ier  est le fondateur de la dynastie iranienne des Sassanides qui domine le Moyen-Orient à l'est de l'Euphrate du IIIe au VIIe siècle. Ardachîr règne de 224 à 241.

Pièce datant du règne d'Ardachîr Ier Transferred from de.wikipedia; transferred to Commons by User:Ireas using CommonsHelper. Domaine publique 

Calixte Ier
Calixte (ou Calliste, puis saint Calixte) est une personnalité du christianisme ancien, considéré, selon la tradition catholique, comme le 16e évêque de Rome dont l'épiscopat aurait pris place d'environ 217 à environ 222, sous le règne de l'empereur Élagabal. Considéré comme saint par l'Église catholique romaine, il est célébré le 14 octobre.
Calixte fut également le créateur du premier cimetière chrétien qui fut construit dans le tuf sur la Via Appia et qui porte aujourd'hui le nom de « Catacombe de Saint-Calixte ». Il inaugure aussi une nouvelle coutume : désormais, trois fois par an, le samedi qui précède les moissons, les vendanges et le commencement de la cueillette des olives, on observe un jeûne afin d'attirer la bénédiction du ciel.
Durant son pontificat de cinq ans il reconnut comme valide le mariage entre esclaves et femmes libres et accepta le remariage des veufs ainsi que leur entrée éventuelle dans le clergé. De plus il fit prévaloir l'usage d'absoudre tous les péchés. C'est enfin un financier expérimenté, phénomène finalement assez rare à la tête de l'Église romaine, et qui donne à cette dernière une prospérité inégalée jusqu'alors.

Saint Calixte Ier instituant les jeûnes, Cote : Français 185 , Fol. 201. Vies de saints, France, Paris, XIVe siècle, Richard de Montbaston et collaborateurs.This image (or other media file) is in the public domain because its copyright has expired.

Il mourut le 14 octobre 222 dans son quartier du Trastevere, victime d'une émeute dirigée contre les chrétiens, lors de l'assassinat de l'empereur Élagabal. Défenestré, puis jeté dans un puits, recouvert de décombres, il en fut retiré par un prêtre une quinzaine de jours après. On l'enterra à la hâte, au pied de l'escalier de la catacombe de Calépode sur la via Aurelia. C'est à ce jour le premier évêque de Rome dont on ait retrouvé la sépulture.
Par la suite, les Papes (jusqu'à Eutychien en 283), furent inhumés dans la chambre funéraire qui leur est réservée dans la « Catacombe de Saint-Calixte », à l'exception de Corneille.
C'est au IVe siècle que Calixte fut déclaré martyr puis canonisé.

Caracalla
Caracalla (4 avril 188 - 8 avril 217), né Lucius Septimius Bassianus puis appelé Marcus Aurelius Severus Antoninus Augustus, est un empereur romain, qui régna de 211 à 217. Il est l'auteur de l'édit de Caracalla qui étendit la citoyenneté romaine à tous les habitants de l'Empire.

Buste de Caracalla (musée du Louvre).Attribution: ChrisO at the English language Wikipedia

Caracalla devint au cours de son règne un véritable tyran militaire particulièrement impopulaire (sauf auprès des soldats). Alors qu'il se rendait d'Édesse à Parthia pour y faire la guerre, il fut assassiné près de Harran le 8  avril 217, d'un coup de glaive, par Martialis. Le préfet du prétoire Macrin, souvent soupçonné (à raison) d'avoir commandité l'assassinat, lui succéda.
Le corps de Caracalla fut incinéré et ses cendres furent placées dans le Mausolée d'Hadrien.

Élagabal (empereur)
Héliogabale ou Élagabal (Varius Avitus Bassianus) (v. 203 - 11 mars 222) est empereur romain de 218 à 222 sous le nom de Marcus Aurelius Antoninus.
Descendant des Bassianides, une grande famille d'Émèse, Varius Avitus Bassianus était à treize ans grand-prêtre du dieu Élagabal.

Aureus d'Héliogabale, au revers, Sanctus Sol Invictus : le bétyle d'Élagabal en procession vers Rome sur un char, frappé à Antioche, vers 218-219.Attribution: Classical Numismatic Group, Inc. http://www.cngcoins.com

Lorsque Caracalla est assassiné, le 8 avril 217, à la tête des armées dans une plaine voisine de l'Euphrate, toutes les femmes de la branche syrienne de la famille impériale, chassées de Rome, se replient dans leur fief d'Émèse. Il y avait là Julia Mæsa, sa grand-mère, Julia Soaemias, sa mère et Julia Mamaea, sa tante et mère du futur empereur Alexandre Sévère. Elles réussissent à convaincre l'armée de proclamer Varius, en raison de sa ressemblance physique avec Caracalla, empereur sous le nom de Marcus Aurelius Antoninus, déjà abusivement porté par Caracalla : « [il] s’était arrogé le nom d’Antonin, soit comme une preuve qu’il était issu de cette famille, soit parce qu’il savait que ce nom était tellement cher aux peuples. »
L'empereur Macrin, resté à Antioche, fut pris de court. Piteux stratège, et ayant dressé l'armée contre lui, il fut défait et finalement assassiné en juin 218 : le jeune Varius/Elagabal se retrouvait le seul maître de tout l'Empire romain. Il avait quatorze ans

Buste d'Héliogabale, musée du Capitole Rome.Foto di Giovanni Dall'Orto, 15-08-2000).Wikimédia Commons

Héliogabale laissa les rênes du gouvernement à sa grand-mère, Julia Moesa, et à sa mère, Julia Soaemias : « Il fut tellement dévoué à Semiamira sa mère, qu’il ne fit rien dans la république sans la consulter. » Ce fut cette emprise féminine, plus que la superstition de l'empereur, ses caprices enfantins, ses dépenses inconsidérées, qui horripilèrent les « vieux Romains » et précipitèrent sa chute. L’ambition de sa mère semble si dévorante qu’elle manque de tact envers les lois romaines qui relèguent les femmes à l’arrière-plan ; elle impose même sa présence au Sénat. Ce détail, par dessus tout, choque les contemporains : « lors de la première assemblée du sénat, il fit demander sa mère. À son arrivée elle fut appelée à prendre place à côté des consuls, elle prit part à la signature, c’est-à-dire qu’elle fut témoin de la rédaction du sénatus-consulte : de tous les empereurs il est le seul sous le règne duquel une femme, avec le titre de clarissime, eut accès au sénat pour tenir la place d’un homme. »
Politique religieuse

Par son souci de promouvoir un culte unique — en l'occurrence le culte solaire — à un moment où il était nécessaire de restaurer l'unité de l'empire, la politique religieuse d'Héliogabale peut se rapprocher du « césaropapisme », qui sera celle des empereurs païens puis chrétiens du Bas-Empire. D'ailleurs, cinquante ans après, l'empereur Aurélien visera à peu près au même objectif en instituant Sol Invictus comme divinité de l'Empire.
Après trois années de règne, Héliogabale bénéficie encore du soutien de l'armée. Il le perd par maladresse. En juillet 221, sa grand-mère, Julia Moesa, pressentant que les vices de son petit-fils finissent de les perdre, lui et sa famille, le convainc d'adopter son cousin, Alexianus Bassanius sous le nom de Sévère Alexandre et de l'associer au pouvoir avec le titre de « césar ». Ce jeune homme est l’antithèse d'Héliogabale : sévère, avisé, vertueux, patient et sage. Il parvient à se rendre populaire auprès de la seule force qui compte réellement dans l'Empire : l'armée.
Aussi, quand les soldats apprennent qu'Héliogabale cherche à se débarrasser de son cousin et associé, ils commencent à murmurer contre lui. Héliogabale veut faire arrêter les meneurs mais une foule furieuse envahit le palais impérial et massacre l'empereur. Son corps est traîné à travers les rues de Rome, puis la populace tente de jeter le cadavre aux égouts, mais, comme les conduits sont trop étroits, le cadavre de l'empereur est finalement jeté dans le Tibre depuis le pont Æmilius (11 mars 222)

Geta,
Geta (Lucius Publius Septimius Antoninus Geta) (7 mars 189 - 26 décembre 211) est un empereur romain, qui régna en 211.

Publius Septimius Geta, détail. Marbre, œuvre romaine, vers 208 ap. J.-C. Provenance : Gabies.Musée du Louvre Photo: Marie-Lan Nguyen (User:Jastrow), 2007/Wikimédia Commons

D'origine berbère par son père Septime Sévère il participa avec son frère aîné Caracalla aux campagnes de son père, lequel, à sa mort, les désigna tous deux pour lui succéder. Comme les deux frères se haïssaient depuis leur enfance, Caracalla assassina lui-même Geta d'un coup de glaive dans la gorge, au bout d'une année de règne commun et fit ensuite effacer son nom et son image de tous les monuments publics (notamment de l'arc de triomphe de Septime Sévère toujours debout au Forum romanum) et de toutes sortes de documents (damnatio memoriae).

Macrin
Macrin (Marcus Opellius Macrinus) (v. 165 - 218) est un empereur romain qui régna de 217 à 218. Macrin est le premier empereur romain à être issu directement de l'ordre équestre. Il était originaire de Maurétanie césarienne,
Préfet du prétoire sous son prédécesseur Caracalla, il est souvent accusé d'avoir commandité son assassinat.

Cet aureus au revers Liberalitas Aug[ustorum] montre Macrin et son fils Diaduménien distribuant des libéralités.Attribution: Classical Numismatic Group, Inc. http://www.cngcoins.com

Son principal fait d'armes est la signature d'un traité de paix avec les Parthes, très favorable à ces derniers : Macrin doit leur verser une indemnité de deux cents millions de sesterces. Il se fit ensuite détester par l'armée en envisageant de revenir sur certains avantages accordés aux soldats par Caracalla.
La situation est exploitée par les princesses syriennes de la famille des Sévères, la sœur de Julia Domna, Julia Maesa et ses filles Julia Soaemias et Julia Mamaea. Elles disposent tout à la fois d'un prestige considérable fondé sur leurs liens avec la famille royale d'Émèse, d'immenses richesses, de la légitimité du sang et de deux héritiers, Élagabal et Sévère Alexandre, tous deux petit-cousins de Caracalla : elles parviennent à faire se soulever les légions de Syrie qui proclament Élagabal empereur.
Les deux armées s'affrontent près d'Antioche : Macrin est battu et assassiné quelques jours plus tard en Bithynie.


Wikipédia

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