Apollonius de Tyane, philosophe néopythagoricien, prédicateur et thaumaturge du Ier siècle de l'ère chrétienne.
Apollonios de Tyane (parfois connu sous la forme latine de son nom, Apollonius) est un philosophe néopythagoricien, prédicateur et thaumaturge du Ier siècle de l'ère chrétienne, né en 16 après J.-C. à Tyane en Cappadoce et mort à Éphèse en 97 ou en 98.
Il fut comparé à Jésus de Nazareth, en quelque sorte un « Christ païen » : il eut des disciples et fit des miracles. La Vie d'Apollonios de Tyane de Philostrate est la principale source d'information que l'on ait sur lui.
Il fut un grand voyageur, visitant les pays entourant la Méditerranée, alla jusqu'à Babylone et même en Inde où il se lia d'amitié avec des brahmanes. Il marchait pieds nus, portant les cheveux longs, ne se nourrissant que de légumes, refusant les boissons alcoolisées et pratiquant l'abstinence sexuelle, vivant d'aumône, redistribuant aux pauvres les biens qu'on lui donnait et couchant dans les temples. Il prêchait, rassemblant sur son passage des foules qui venaient l'écouter condamner le luxe et la décadence des mœurs, convaincre de ne pas consommer de chair animale et prôner un système de vie communautaire.
Malgré sa notoriété et ses nombreux disciples, il n'établit pas d'organisation ou de groupe formel, et ne forma aucun successeur pour poursuivre sa tâche de prédication.
Apollonios souhaita à la ville d'Éphèse « une couronne de citoyens vertueux » plutôt que des bâtiments et des portiques.
(...)Pendant cinq années, il pratiqua la vie silencieuse, conformément aux prescriptions de Pythagore. Il entreprit de longs voyages, en compagnie d'un certain Damis, qui devint son disciple. Ses pérégrinations les conduisirent principalement dans trois directions. Tout d'abord, Apollonios et ses compagnons de voyage se dirigèrent vers l'Orient : ils passèrent de la Pamphylie en Cilicie, de là ils allèrent à Antioche, en Syrie, puis à Ninive et à Babylone, jusqu'en Inde où Apollonios conversa avec les sages du pays, les brahmanes. Ensuite, sous le règne de Néron (54-68), il se dirigea vers l'Occident : il visita les grandes cités de l'Ionie et de la Grèce, Rome, l'Italie et l'Espagne, séjournant à Gadès (Cadix). Enfin il se dirigea vers le sud : il visita la Sicile, passa par Rhodes pour gagner la côte septentrionale de l'Afrique, séjourna en Égypte, à Alexandrie (où il rencontra Vespasien, en 69, et les philosophes Euphratès et Dion de Pruse) et en Éthiopie, conversant avec d'autres sages, les gymnosophistes. Puis il revint en Asie mineure, en Grèce et à Rome sous le règne de Domitien (81-96). Son biographe le met ainsi en relation avec plusieurs intellectuels influents de l'époque, avec plusieurs princes qui ont régné à Rome depuis Néron, de même qu'avec des rois étrangers dont il lui fait visiter les États, comme ceux de Phraotès en Inde. Domitien le jette en prison, puis l'appelle devant son tribunal, d'où il s'échappe. Il meurt à Éphèse en 97. Beaucoup pensent aujourd'hui qu'il mourut en Inde, et qu'un tombeau vénéré au Cachemire comme étant celui de Jésus, serait en fait celui d'Apollonius. Cette hypothèse mettrait fin à la théorie, reprise dans plusieurs livres, selon laquelle Jésus ne serait pas mort sur la croix mais serait parti pour l’Inde, où il serait mort à un âge avancé.
Sa légende a été popularisée par la Vie d'Apollonios de Tyane, une biographie (possiblement romancée) rédigée par Philostrate l'Athénien deux siècles après sa mort. Sa légende vivante dura jusqu'à la chute de l'empire romain, ses condisciples lui élevèrent des statues et des temples et le comparèrent à Jésus Christ.
La légende
À Rome, il fut banni par l'empereur Néron en tant que magicien après avoir fait ressusciter une jeune fille, et l'empereur Domitien, de force, lui fit couper sa barbe et ses cheveux.
À Éphèse, le 18 septembre 96, devant ses disciples, il entra en transe criant « Frappe le tyran ! », alors qu'au même moment, l'empereur Domitien était assassiné à Rome, à l'instigation de sa femme Domitia et du préfet du prétoire.
Selon la légende, il était aussi capable d'être vu à deux endroits différents au même moment. On appelle ce phénomène : bilocation ou ubiquité.
Œuvres d'Apollonios de Tyane ou sur Apollonios de Tyane
Une biographie et trois œuvres:
1. La vie
Philostrate, Vie d'Apollonios de Tyane (composée vers 217-245) (Apollonius de Tyane : sa vie, ses voyages, ses prodiges, traduit du grec par Alexis Chassang)
Édition initiale, sous le titre « Le Merveilleux dans l'Antiquité : Apollonius de Tyane, sa vie, ses voyages, ses prodiges, par Philostrate, et ses lettres » (ouvrages traduits du grec, avec introduction, notes et éclaircissements par Alexis Chassang). Éditions Didier, Paris, 1862, XVI-492 p..
Réédition, sous le titre « Apollonius de Tyane : sa vie, ses voyages, ses prodiges » (traduit du grec par Alexis Chassang, accompagné d'une présentation et de notes de Guy Rachet). Éditions Sand, coll. « Sagesse et spiritualité », Paris, 1995, 348 p., [pas d'ISBN].
Romans grecs et latins (textes présentés, traduits et annotés par Pierre Grimal), éditions Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade » no , Paris, 1958, XXII-1529 p. – Inclut une présentation et la traduction de la Vie d'Apollonios de Tyane, de Philostrate, p. 1025-1338.
2. Les lettres
R. J. Penella, The Letters of Apollonius of Tyana, Leyde, 1979.
3. Sur les sacrifices
Sur les sacrifices : apud Eusèbe de Césarée, Préparation évangélique, IV, 13.
4. Le Nuctéméron
Le Nuctéméron est un curieux ouvrage, en grec, qui attribue un génie à chaque heure. Nuctéméron signifie "Le jour de la nuit". L'occultiste Eliphas Lévi a traduit le livre, dont il fait Apollonius de Tyane l'auteur. Eliphas Lévi, Dogme et Rituel de la haute magie (1854-1861) (= Secrets de la magie, Robert Laffont, coll. "Bouquins", 2000, p. 321-332). Extrait : "Première heure : dans l'unité, les démons chantent les louanges de Dieu."
Le Pseudo-Apollonios de Tyane
Le nom Apollonios de Tyane a été arabisé en Balînoûs Toûânî, et c'est sous ce nom d'auteur qu'apparaît pour la première fois la courte et très célèbre Table d'émeraude d'Hermès Trismégiste, la Bible de l'hermétisme et de l'alchimie, dans le Livre du secret de la Création (Kitâb sirr-al-Khalîqa). Le texte arabe date du IXe s., il sera traduit en latin vers 1140 par Hugues de Santalla sous le titre Secretum Secretorum.
« C'est ici le livre du sage Bélinous [Apollonios de Tyane], qui possède l'art des talismans : voici ce que dit Bélinous. (...) Il y avait dans le lieu que j'habitais [Tyane] une statue de pierre, élevée sur une colonne de bois ; sur la colonne, on lisait ces mots : “Je suis Hermès, à qui la science a été donnée...” Tandis que je dormais d'un sommeil inquiet et agité, occupé du sujet de ma peine, un vieillard dont la figure ressemblait à la mienne, se présenta devant moi et me dit : “Lève-toi, Bélinous, et entre dans cette route souterraine, elle te conduira à la science des secrets de la Création...” J'entrai dans ce souterrain. J'y vis un vieillard assis sur un trône d'or, et qui tenait d'une main une tablette d'émeraude... J'appris ce qui était écrit dans ce livre du Secret de la Création des êtres... [Table d'émeraude :] Vrai, vrai, indiscutable, certain, authentique ! Voici, le plus haut vient du plus bas, et le plus bas du plus haut ; une œuvre des miracles par une chose unique... »
Le De secretis naturae du Pseudo-Apollonios de Tyane, traduction latine par Hugues de Santalla du Kitâb sirr al-Khalîqa de Balînoûs", a été traduit et présenté par Françoise Hudry, Chrysopoeia, Revue publiée par la Société d'Étude de l'Histoire de l'Alchimie, VI (1997-1999) : Cinq traités alchimiques médiévaux, Paris-Milan, Archè, 2000, pp. 1-154.
Le De imaginibus septem planetarum (Des images des sept planètes) a été attribué à Belenus (Apollonios de Tyane) et Thebit (Thābit ibn Qurra). Cecco d'Ascoli attribue le De angelica fictione à un certain Apollonius.
Il fut comparé à Jésus de Nazareth, en quelque sorte un « Christ païen » : il eut des disciples et fit des miracles. La Vie d'Apollonios de Tyane de Philostrate est la principale source d'information que l'on ait sur lui.
Il fut un grand voyageur, visitant les pays entourant la Méditerranée, alla jusqu'à Babylone et même en Inde où il se lia d'amitié avec des brahmanes. Il marchait pieds nus, portant les cheveux longs, ne se nourrissant que de légumes, refusant les boissons alcoolisées et pratiquant l'abstinence sexuelle, vivant d'aumône, redistribuant aux pauvres les biens qu'on lui donnait et couchant dans les temples. Il prêchait, rassemblant sur son passage des foules qui venaient l'écouter condamner le luxe et la décadence des mœurs, convaincre de ne pas consommer de chair animale et prôner un système de vie communautaire.
Malgré sa notoriété et ses nombreux disciples, il n'établit pas d'organisation ou de groupe formel, et ne forma aucun successeur pour poursuivre sa tâche de prédication.
Apollonios souhaita à la ville d'Éphèse « une couronne de citoyens vertueux » plutôt que des bâtiments et des portiques.
Pièce à l'effigie d'Apollonius de Tyane From de:Bild:Apollonius von Tyana.jpg, uploaded 21:53, 7. Apr 2004 by Apollonius von Tyana; Münzabbildung aus Baumeister: Denkmäler des klassischen Altertums. Band I. 1885, S. 109. Lizenz: public domain
(...)Pendant cinq années, il pratiqua la vie silencieuse, conformément aux prescriptions de Pythagore. Il entreprit de longs voyages, en compagnie d'un certain Damis, qui devint son disciple. Ses pérégrinations les conduisirent principalement dans trois directions. Tout d'abord, Apollonios et ses compagnons de voyage se dirigèrent vers l'Orient : ils passèrent de la Pamphylie en Cilicie, de là ils allèrent à Antioche, en Syrie, puis à Ninive et à Babylone, jusqu'en Inde où Apollonios conversa avec les sages du pays, les brahmanes. Ensuite, sous le règne de Néron (54-68), il se dirigea vers l'Occident : il visita les grandes cités de l'Ionie et de la Grèce, Rome, l'Italie et l'Espagne, séjournant à Gadès (Cadix). Enfin il se dirigea vers le sud : il visita la Sicile, passa par Rhodes pour gagner la côte septentrionale de l'Afrique, séjourna en Égypte, à Alexandrie (où il rencontra Vespasien, en 69, et les philosophes Euphratès et Dion de Pruse) et en Éthiopie, conversant avec d'autres sages, les gymnosophistes. Puis il revint en Asie mineure, en Grèce et à Rome sous le règne de Domitien (81-96). Son biographe le met ainsi en relation avec plusieurs intellectuels influents de l'époque, avec plusieurs princes qui ont régné à Rome depuis Néron, de même qu'avec des rois étrangers dont il lui fait visiter les États, comme ceux de Phraotès en Inde. Domitien le jette en prison, puis l'appelle devant son tribunal, d'où il s'échappe. Il meurt à Éphèse en 97. Beaucoup pensent aujourd'hui qu'il mourut en Inde, et qu'un tombeau vénéré au Cachemire comme étant celui de Jésus, serait en fait celui d'Apollonius. Cette hypothèse mettrait fin à la théorie, reprise dans plusieurs livres, selon laquelle Jésus ne serait pas mort sur la croix mais serait parti pour l’Inde, où il serait mort à un âge avancé.
Sa légende a été popularisée par la Vie d'Apollonios de Tyane, une biographie (possiblement romancée) rédigée par Philostrate l'Athénien deux siècles après sa mort. Sa légende vivante dura jusqu'à la chute de l'empire romain, ses condisciples lui élevèrent des statues et des temples et le comparèrent à Jésus Christ.
La légende
À Rome, il fut banni par l'empereur Néron en tant que magicien après avoir fait ressusciter une jeune fille, et l'empereur Domitien, de force, lui fit couper sa barbe et ses cheveux.
À Éphèse, le 18 septembre 96, devant ses disciples, il entra en transe criant « Frappe le tyran ! », alors qu'au même moment, l'empereur Domitien était assassiné à Rome, à l'instigation de sa femme Domitia et du préfet du prétoire.
Selon la légende, il était aussi capable d'être vu à deux endroits différents au même moment. On appelle ce phénomène : bilocation ou ubiquité.
Parc de Versailles, Rond-Point des Philosophes, Apollonius, Barthélemy de Mélo inv1850n°9449 01.jpg 10,65 Mio Coyau / Wikimedia Commons / CC-BY-SA-3.0 & GFDL
Œuvres d'Apollonios de Tyane ou sur Apollonios de Tyane
Une biographie et trois œuvres:
1. La vie
Philostrate, Vie d'Apollonios de Tyane (composée vers 217-245) (Apollonius de Tyane : sa vie, ses voyages, ses prodiges, traduit du grec par Alexis Chassang)
Édition initiale, sous le titre « Le Merveilleux dans l'Antiquité : Apollonius de Tyane, sa vie, ses voyages, ses prodiges, par Philostrate, et ses lettres » (ouvrages traduits du grec, avec introduction, notes et éclaircissements par Alexis Chassang). Éditions Didier, Paris, 1862, XVI-492 p..
Réédition, sous le titre « Apollonius de Tyane : sa vie, ses voyages, ses prodiges » (traduit du grec par Alexis Chassang, accompagné d'une présentation et de notes de Guy Rachet). Éditions Sand, coll. « Sagesse et spiritualité », Paris, 1995, 348 p., [pas d'ISBN].
Romans grecs et latins (textes présentés, traduits et annotés par Pierre Grimal), éditions Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade » no , Paris, 1958, XXII-1529 p. – Inclut une présentation et la traduction de la Vie d'Apollonios de Tyane, de Philostrate, p. 1025-1338.
2. Les lettres
R. J. Penella, The Letters of Apollonius of Tyana, Leyde, 1979.
3. Sur les sacrifices
Sur les sacrifices : apud Eusèbe de Césarée, Préparation évangélique, IV, 13.
4. Le Nuctéméron
Le Nuctéméron est un curieux ouvrage, en grec, qui attribue un génie à chaque heure. Nuctéméron signifie "Le jour de la nuit". L'occultiste Eliphas Lévi a traduit le livre, dont il fait Apollonius de Tyane l'auteur. Eliphas Lévi, Dogme et Rituel de la haute magie (1854-1861) (= Secrets de la magie, Robert Laffont, coll. "Bouquins", 2000, p. 321-332). Extrait : "Première heure : dans l'unité, les démons chantent les louanges de Dieu."
Le Pseudo-Apollonios de Tyane
Le nom Apollonios de Tyane a été arabisé en Balînoûs Toûânî, et c'est sous ce nom d'auteur qu'apparaît pour la première fois la courte et très célèbre Table d'émeraude d'Hermès Trismégiste, la Bible de l'hermétisme et de l'alchimie, dans le Livre du secret de la Création (Kitâb sirr-al-Khalîqa). Le texte arabe date du IXe s., il sera traduit en latin vers 1140 par Hugues de Santalla sous le titre Secretum Secretorum.
« C'est ici le livre du sage Bélinous [Apollonios de Tyane], qui possède l'art des talismans : voici ce que dit Bélinous. (...) Il y avait dans le lieu que j'habitais [Tyane] une statue de pierre, élevée sur une colonne de bois ; sur la colonne, on lisait ces mots : “Je suis Hermès, à qui la science a été donnée...” Tandis que je dormais d'un sommeil inquiet et agité, occupé du sujet de ma peine, un vieillard dont la figure ressemblait à la mienne, se présenta devant moi et me dit : “Lève-toi, Bélinous, et entre dans cette route souterraine, elle te conduira à la science des secrets de la Création...” J'entrai dans ce souterrain. J'y vis un vieillard assis sur un trône d'or, et qui tenait d'une main une tablette d'émeraude... J'appris ce qui était écrit dans ce livre du Secret de la Création des êtres... [Table d'émeraude :] Vrai, vrai, indiscutable, certain, authentique ! Voici, le plus haut vient du plus bas, et le plus bas du plus haut ; une œuvre des miracles par une chose unique... »
Le De secretis naturae du Pseudo-Apollonios de Tyane, traduction latine par Hugues de Santalla du Kitâb sirr al-Khalîqa de Balînoûs", a été traduit et présenté par Françoise Hudry, Chrysopoeia, Revue publiée par la Société d'Étude de l'Histoire de l'Alchimie, VI (1997-1999) : Cinq traités alchimiques médiévaux, Paris-Milan, Archè, 2000, pp. 1-154.
Le De imaginibus septem planetarum (Des images des sept planètes) a été attribué à Belenus (Apollonios de Tyane) et Thebit (Thābit ibn Qurra). Cecco d'Ascoli attribue le De angelica fictione à un certain Apollonius.
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