Marguerite, nommée Pélage, vierge très belle, riche et noble, fut l’objet des meilleurs soins et du plus grand intérêt de la part de ses parents qui s'appliquèrent à lui inculquer d'excellentes mœurs. Elle avait tant d'estime pour la pudeur, qu'elle ne se laissait regarder par personne. Cependant un jeune homme de famille noble la recherche en mariage, et du consentement des parents, on fait tous les préparatifs des noces avec la plus grande pompe et la plus grande somptuosité. Le jour étant arrivé les jeunes gens, les jeunes personnes et toute la noblesse réunis, célébraient avec joie la solennité des noces devant le lit déjà préparé quand, par l’inspiration de Dieu, la jeune vierge, considérant que la perte de la virginité était achetée avec de si coupables réjouissances, se prosterna par terre et pesa dans son cœur les embarras du mariage avec une telle exactitude qu'elle parvint à mépriser toutes les jouissances de cette vie comme si elles fussent des ordures. En conséquence elle s'abstint cette nuit-là même d'avoir des relations avec son mari et à minuit, après s'être recommandée à Dieu, elle se coupa les cheveux, et s'enfuit, en cachette déguisée en homme.
Arrivée à un monastère éloigné, et s'appelant frère Pélage, elle fut reçue par l’abbé et formée avec soin. Frère Pélage se comporta si saintement et si dévotement qu'à la mort du proviseur d'une communauté de religieuses, de l’avis des anciens; et par l’ordre de l’abbé, il fut mis, malgré lui, à la tête du couvent de vierges. Or, tandis qu'il servait avec fidélité et exactitude à ces saintes filles ce qui leur était nécessaire pour la nourriture du corps comme pour celle de l’âme, le diable jaloux s'étudia à apporter des obstacles au bien qu'elle faisait heureusement, en suscitant un crime. Il poussa donc à un adultère une vierge qui restait à la porte, et quand les suites de son crime devenues patentes ne pouvaient plus se cacher, toutes les vierges et les moines furent consternés de honte et de douleur; sans jugement comme sans interrogatoire, Pélage fut condamné parce qu'il était en rapports fréquents avec les religieuses dont il était chargé. On le chasse hors du cloître, et on le renferme dans le creux d'un rocher; on charge le plus sévère des moines de lui porter du pain d'orge et de l’eau en très petite quantité.
Après quoi les moines se retirèrent et laissèrent Pélage seul. Celui-ci supporta tout en patience et ne se laissa troubler de rien, mais en rendant à Dieu de continuelles actions de grâces, il prenait de la force et se remettait constamment sous les yeux les exemples des saints.
Enfin quand il connut que sa mort approchait, il écrivit en ces termes à l’abbé et aux moines : « Issue d'un sang noble, j'ai été appelée Marguerite dans le monde, et pour traverser la mer des tentations, je me suis donné le nom de Pélage. Je suis vierge, et j'ai prouvé par mes actions que je n'ai pas menti avec mauvaise intention. Un crime m’a fait pratiquer la vertu ; j'ai fait pénitence bien que je sois sans reproche ; une chose me reste à demander; c'est que les hommes qui ignoraient que je suis une femme laissent aux sœurs le soin de m’ensevelir, alors la vue de mon corps livré à la mort sera la justification de ma vie, puisque les femmes reconnaîtront pour vierge celle que des calomniateurs ont jugée être une adultère. »
Quand les moines et les. religieuses eurent ouï la lecture de cette lettre, tous coururent à la caverne. Les femmes reconnurent que Pelage était une femme et on s'assura qu'elle avait conservé sa virginité. Tous firent pénitence et elle fut enterrée avec honneur dans le monastère des vierges.
Arrivée à un monastère éloigné, et s'appelant frère Pélage, elle fut reçue par l’abbé et formée avec soin. Frère Pélage se comporta si saintement et si dévotement qu'à la mort du proviseur d'une communauté de religieuses, de l’avis des anciens; et par l’ordre de l’abbé, il fut mis, malgré lui, à la tête du couvent de vierges. Or, tandis qu'il servait avec fidélité et exactitude à ces saintes filles ce qui leur était nécessaire pour la nourriture du corps comme pour celle de l’âme, le diable jaloux s'étudia à apporter des obstacles au bien qu'elle faisait heureusement, en suscitant un crime. Il poussa donc à un adultère une vierge qui restait à la porte, et quand les suites de son crime devenues patentes ne pouvaient plus se cacher, toutes les vierges et les moines furent consternés de honte et de douleur; sans jugement comme sans interrogatoire, Pélage fut condamné parce qu'il était en rapports fréquents avec les religieuses dont il était chargé. On le chasse hors du cloître, et on le renferme dans le creux d'un rocher; on charge le plus sévère des moines de lui porter du pain d'orge et de l’eau en très petite quantité.
Après quoi les moines se retirèrent et laissèrent Pélage seul. Celui-ci supporta tout en patience et ne se laissa troubler de rien, mais en rendant à Dieu de continuelles actions de grâces, il prenait de la force et se remettait constamment sous les yeux les exemples des saints.
Enfin quand il connut que sa mort approchait, il écrivit en ces termes à l’abbé et aux moines : « Issue d'un sang noble, j'ai été appelée Marguerite dans le monde, et pour traverser la mer des tentations, je me suis donné le nom de Pélage. Je suis vierge, et j'ai prouvé par mes actions que je n'ai pas menti avec mauvaise intention. Un crime m’a fait pratiquer la vertu ; j'ai fait pénitence bien que je sois sans reproche ; une chose me reste à demander; c'est que les hommes qui ignoraient que je suis une femme laissent aux sœurs le soin de m’ensevelir, alors la vue de mon corps livré à la mort sera la justification de ma vie, puisque les femmes reconnaîtront pour vierge celle que des calomniateurs ont jugée être une adultère. »
Quand les moines et les. religieuses eurent ouï la lecture de cette lettre, tous coururent à la caverne. Les femmes reconnurent que Pelage était une femme et on s'assura qu'elle avait conservé sa virginité. Tous firent pénitence et elle fut enterrée avec honneur dans le monastère des vierges.
La Légende Dorée
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