Vital, soldat consulaire, engendra de Valérie, sa
femme, Gervais et Protais. Etant venu à Ravenne avec le juge Paulin, il
vit un médecin chrétien nommé Ursicin, condamné à être décapité après
avoir subi de nombreux tourments, mais saisi d'une trop grande frayeur.
Alors Vital lui cria: «,Prenez garde, mon frère Ursicin, vous qui
exercez la médecine et qui avez souvent guéri les autres, de vous tuer
vous-même d'une mort éternelle. Puisque vous êtes arrivé à la palme **,
ne perdez pas la couronne que Dieu vous a préparée. » A ces mots Ursicin
reprit courage; et se repentant de sa frayeur, il reçut de plein gré le
martyre. Saint Vital alors le fit ensevelir honorablement, après quoi
il se refusa à accompagner son maître Paulin. Celui-ci fut excessivement
indigné, d'abord de ce que Vital ne voulait pas venir avec lui,
ensuite, de ce qu'il empêcha Ursicin de sacrifier alors qu'il le voulait
faire, enfin de ce qu'il se montra ouvertement chrétien, et il ordonna
qu'on le suspendît au chevalet. Vital lui dit : « Tu es bien insensé si.
tu penses me tromper, moi qui me suis appliqué à délivrer les autres. »
Mosaïque de San Vitale 547 Travail personnel de Georges Jansoone Cette image est dans le domaine public car son copyright a expiré.
Alors Paulin dit à ses bourreaux : « Conduisez-le au palmier, et s'il
refuse de sacrifier, creusez-y une fosse si profonde que vous arriviez
jusqu'à l’eau et vous l’y enterrerez vif et couché sur le dos. » Les
bourreaux le firent et enterrèrent en cet endroit saint Vital tout vif;
ce fut sous Néron, qui commença d régner vers l’an du Seigneur 52. Un
prêtre des idoles, qui avait suggéré ce conseil, fut aussitôt saisi par
le démon et pendant sept jours qu'il fut hors de sens, il s'écriait sur
le lieu où était enseveli saint Vital : « Tu me brûles, saint Vital. »
Et le septième jour, il fut précipité par le démon dans un fleuve où il
périt misérablement. La femme de saint Vital, retournant à Milan,
rencontra des gens gui sacrifiaient aux idoles. Ils l’exhortèrent à
manger de ce qui avait été immolé : « Je suis chrétienne, répondit-elle,
il ne m’est pas permis de manger de vos sacrifices. » L'entendant
parler de la sorte ils la frappèrent si cruellement, que les personnes
de sa maison, qui l’accompagnaient, la conduisirent demi-morte à Milan,
où elle trépassa heureusement dans le Seigneur, trois jours après.
* Tiré du Martyrologe d'Adon.
** Il y avait dans ce lieu un vieux palmier.
Wikipédia
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire