Mathias remplaça Judas dans l’apostolat. Mais voyons d'abord en peu de mots la naissance et l’origine de ce Judas le traître. On lit donc dans une histoire (toutefois elle est apocryphe), qu'il y eut à Jérusalem un homme du nom de Ruben, appelé autrement Simon, de la tribu de Dam, ou d'après saint Jérôme, de la tribu d'Issachar, qui eut pour femme. Cyborée. Or, une nuit qu'ils s'étaient mutuellement rendus le devoir, Cyborée s'endormit. et eut un songe dont elle fut effrayée et qu'elle raconta comme il suit à son mari avec sanglots et soupirs : « Il me semblait enfanter un fils souillé de vices qui devait être la cause de la ruine de toute notre nation. »
Ruben lui dit : « Tu racontes là une chose affreuse; qu'on ne devrait jamais réciter : et tu as, je pense, été le jouet d'un esprit pithon. » Elle lui répondit : « Si je m’aperçois que j'ai conçu; et si je mets au monde un fils, il n'y aura certainement pas là d'esprit pithon; dès lors la révélation devient évidente. ».
Or, son temps expiré, elle enfanta un fils ; ses parents furent dans une grande angoisse et réfléchirent sur ce qu'ils feraient de cet enfant; comme ils avaient horreur de le tuer, et qu'ils ne voulaient pas élever le destructeur de leur race, ils le placèrent dans un panier de jonc qu'ils exposèrent sur la mer, dont les flots le jetèrent sur une île, appelée Scarioth.Judas a donc pris de cette île son nom d'Iscarioth. Or, la reine de ce pays n'avait point d'enfant. Étant allée se promener sur le bord de la mer, et voyant cette corbeille ballottée par les flots, elle l’ouvrit. En trouvant cet enfant qui était de forme élégante, elle dit avec un soupir : « Oh! que n'ai-je la consolation d’avoir un si grand enfant pour ne pas laisser mon royaume sans successeur! »
Elle fit donc nourrir l’enfant en cachette, simula une grossesse; enfin elle déclara mensongèrement avoir mis au monde un fils, et cette grande nouvelle fut répandue par tout le royaume. Le prince fut dans l’ivresse d'avoir un fils et le peuple en conçut une grande joie. L'enfant fut élevé avec une magnificence royale. Mais peu de temps après la reine conçut du roi et elle enfanta un fils à son terme. Les enfants avaient déjà grandi un peu, fort souvent ils jouaient ensemble, et Judas tourmentait l’enfant du roi par de fréquentes taquineries et par des injures, au point de le faire souvent pleurer.
Or, la reine, qui le souffrait avec chagrin, et qui savait que Judas ne lui était de rien, le frappait souvent. Mais cela ne corrigea pas Judas de molester l’enfant. Enfin le fait est divulgué et Judas déclaré n'être pas le vrai fils de la reine, mais un enfant trouvé. Après cette découverte, Judas tout honteux tua sans qu'on le vit, son frère putatif, le fils du roi. Craignant d'être condamné à perdre la tête pour ce crime, il s'enfuit à Jérusalem avec ceux qui étaient soumis au tribut, et se mit au service de la cour de Pilate pour lors gouverneur, et comme qui se ressemble se rassemble, Pilate trouva que Judas lui convenait et conçut pour lui une grande affection.
Judas est donc mis à la tête de la cour de Pilate, et tout se fait d'après ses ordres. Un jour que Pilate regardait de son palais dans un verger enclos, il fut pris d'une telle envie d'avoir des pommes qui s'y trouvaient qu'il faillit presque tomber faible. Or, ce jardin appartenait à Ruben, le père de Judas; mais Judas ne connaissait pas son père, ni Ruben ne connaissait son fils, parce que, d'abord, Ruben pensait que son fils avait péri dans la mer; et ensuite que Judas ignorait complètement qui était son père et quelle était sa patrie.
Pilate fit donc mander Judas et lui dit : « J'ai un si grand désir de ces fruits que si j'en suis privé j'en mourrai. » Alors Judas s'empressa de sauter dans l’enclos et cueillit des pommes au plus vite. Sur ces entrefaites, arrive Ruben qui trouve Judas cueillant ses pommes. Alors voilà une vive dispute qui s'engage : ils se disent des injures ; après les injures, viennent les coups; et ils se font beaucoup de mal ; enfin Judas frappe Ruben avec une pierre à la jointure du cou, et le tue.
Il prend ses pommes et vient raconter à Pilate l’accident qui lui est arrivé. C'était au déclin du jour, et la nuit approchait, quand on trouva Ruben mort. On croit qu'il est la victime d'une mort subite. Pilate concéda alors à Judas tous les biens de Ruben ; de plus, il lui donna pour femme l’épouse de ce même Ruben.
Or, un jour que Ciborée poussait de profonds soupirs et que Judas son mari lui demandait avec intérêt ce qui l’agitait, elle répondit : « hélas! je suis la plus misérable des femmes; j'ai noyé mon petit enfant dans la mer et j'ai trouvé mon mari mort avant le temps; mais de plus, voici que Pilate a ajouté malheureusement une douleur à ma douleur, en me faisant marier au milieu de la plus grande tristesse et en m’unissant à toi contre ma volonté. »
Quand elle lui eut raconté tout ce qui avait trait au petit enfant, et que Judas lui eut rapporté tous ses malheurs, il fut reconnu que Judas. avait épousé sa mère et qu'il avait tué son père. Touché de repentir, il alla, par le conseil de Ciborée, trouver Notre Seigneur Jésus-Christ et lui demanda pardon de ses péchés.
Jusqu'ici c'est le récit de l’histoire apocryphe qui est laissée à l’appréciation du lecteur, quoiqu'elle soit plutôt à rejeter qu'à admettre.
Or, le Seigneur le fit son disciple ; de disciple il l’élut apôtre, et il l’eut en telle confiance et amitié qu'il fit son procureur de celui que peu de temps après il supporta comme traditeur : en effet il portait la bourse et il volait ce qu'on donnait à Jésus-Christ.
Judas se pend, illustration du folio 147 des Très Riches Heures du duc de Berry, manuscrit du musée Condé, à Chantilly Domaine publique
Il fut marri, au temps de la passion du Seigneur, que le parfum, qui valait trois cents deniers, n'eût pas été vendu, pour les pouvoir encore ravir; alors il alla vendre son maître trente deniers, dont un valait dix des deniers courants, et il se compensa ainsi de la perte des trois cents deniers du parfum ; ou bien, d'après le rapport de quelques personnes, il volait la dixième partie de tout ce qu'on donnait pour J.-C. et. pour la dixième partie qu'il avait perdue du parfum, c'est-à-dire, pour trente deniers, il vendit le Seigneur. Il est vrai que touché de repentir il les rapporta et qu'il alla se pendre avec un lacet, et s'étant pendu il a crevé par le milieu du ventre et toutes ses entrailles se sont répandues; et il ne rejeta rien par la bouche car il n'était pas convenable qu'elle fût souillée d'une façon si ignominieuse après avoir été touchée par la glorieuse bouche de Jésus-Christ. Il était encore convenable que les entrailles qui avaient conçu la trahison fussent déchirées et répandues, et que la gorge par où la parole de trahison avait passé fût étranglée avec un lacet. Il mourut en l’air, afin qu'ayant offensé les anges dans le ciel et les hommes sur la terre, il fût placé ailleurs que dans l’habitation des anges et des hommes, et qu'il fût associé avec les démons dans l’air *.
Comme, entre l’Ascension et la Pentecôte, les apôtres étaient réunis dans le cénacle, Pierre voyant que le nombre des douze apôtres était diminué, nombre que le Seigneur avait choisi lui-même pour annoncer la Trinité dans les quatre parties du monde, il se leva au milieu des- frères et dit : « Mes Frères, il faut que nous mettions quelqu'un à la place de Judas, pour qu'il témoigne avec nous de la résurrection de Jésus -Christ qui nous a dit : « Vous me serez des témoins à Jérusalem, en toute la Judée, en Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre; et parce qu'un témoin ne peut rendre témoignage que de ce qu'il a vu, il nous faut choisir un de ces hommes qui ont toujours été avec nous, qui ont vu les miracles du Seigneur, et qui ont ouï sa doctrine. »
Et ils présentèrent deux des soixante-douze disciples, Joseph, qui, pour sa sainteté, fut surnommé le Juste; frère de Jacques-Alphée, et Mathias, dont on ne fait pas l’éloge; il suffit, en effet, pour le louer, de dire qu'il a été choisi comme apôtre.
Et s'étant mis en prières, ils dirent : « Seigneur, vous qui connaissez les cœurs de tous les hommes, montrez lequel de ces deux vous avez choisi pour remplir ce ministère et pour entrer dans l’apostolat que Judas a perdu. » Il les tirèrent au sort et le sort tombant sur Mathias, celui-ci fut associé aux onze apôtres.
Il faut faire attention, dit saint Jérôme, que l’on ne peut pas se servir de cet exemple pour tirer au sort, car les privilèges dont jouissent quelques personnes ne font pas la loi commune. En outre, dit Bède, jusqu'à la venue de la vérité, il fut permis de se servir des figures, car la véritable hostie fut immolée à la passion, mais elle fut consommée à la Pentecôte, et dans l’élection de saint Mathias, on eut recours au sort pour ne pas déroger à la loi qui ordonnait de chercher par le sort quel serait le grand prêtre. Mais après là Pentecôte;, la vérité ayant été proclamée, les sept diacres furent ordonnés; non par la voie du sort, mais par l’élection des disciples, par la prière des apôtres et par l’imposition des mains. Quel fut le sort qu'on employa?
Il y a là-dessus deux sentiments parmi les saints Pères. Saint Jérôme. et Bède veulent que ce sort fut de ceux dont il y avait un très fréquent usage sous l’ancienne loi. Mais saint Denys, qui fut le disciple de saint Paul, pense que c'est, chose irréligieuse de penser ainsi ; et il affirme que ce sort ne fut rien autre chose qu'une splendeur et un rayon de la divine lumière qui descendit sur saint Mathias, comme un signe visible indiquant qu'il fallait le prendre pour apôtre.
Voici ses paroles dans le livre de la Hiérarchie ecclésiastique : Par rapport au sort divin qui échut du ciel à Mathias, quelques-uns ont avancé, à mon avis, des propositions qui ne sont pas conformes à l’esprit de la religion :
Voici mon opinion : « Je crois donc que les Saintes Lettrés ont nommé sort en cet endroit quelque céleste indice par lequel fut manifesté au collège apostolique celui qu'avait adopté l’élection divine. »
Saint Mathias apôtre eut en partage la Judée, où il se livra avec ardeur à la prédication, et où, après avoir fait beaucoup de miracles, il reposa en paix. On lit dans quelques manuscrits qu'il endura le supplice de la croix, et que c'est après avoir été couronné par ce genre de martyre, qu'il monta au ciel. Son corps a été, dit-on, enseveli à Rome en l’Eglise de Sainte-Marie-Majeure dans une pierre de porphyre; et dans le même lieu, on montre sa tête au peuple.
Voici ce qu'on lit dans une légende * conservée à Trèves .
Mathias de la tribu de Juda naquit à Bethléem d'une famille illustre. Dans les écoles il apprit en, peu de temps la science de la loi et des prophètes; et comme il avait en horreur la volupté, il triompha, par la maturité de ses mœurs, des séductions de la jeunesse. Il formait son coeur à la vertu, pour devenir apte à concevoir, enclin à la miséricorde; simple dans la prospérité, constant et intrépide dans l’adversité. Il s'attachait à pratiquer ce qu'il avait lui-même commandé, et à prouver par ses oeuvres la doctrine qu'il annonçait. Alors qu'il prêchait en Judée, il rendait la vue aux aveugles, guérissait les lépreux, chassait les démons, restituait aux boiteux le marcher, aux sourds l’ouïe, et la vie aux morts.
Ayant été accusé devant le pontife, il se contenta de répondre : « Vous me reprochez des crimes : je n'ai que peu de mots à dire, ce n'est pas un crime d'être chrétien, c'est un titre de gloire. » Le pontife lui dit : « Si on t'accordait un délai, voudrais-tu te repentir ? » Tant s'en faut, répondit-il, que je m’écarte par l’apostasie de la vérité que j'ai une fois trouvée. »
Mathias était donc très instruit dans la loi, pur de cour, prudent d'esprit, subtil à résoudre les questions d'Ecriture sainte, prudent dans ses conseils, et habile à parler. Quand il prêchait la parole de Dieu en Judée, il opérait un grand nombre de conversions par ses miracles et ses prodiges. De là naquit l’envie des juifs qui le traduisirent devant le Conseil. Alors deux faux témoins qui l’avaient accusé jetèrent sur lui les premières pierres, et le saint demanda qu'on ensevelît ces pierres avec lui pour servir de témoignage contre eux.
Pendant qu'on le lapidait, il fut frappé de la hache, selon la coutume des Romains, et après avoir levé les mains au ciel, il rendit l’esprit à Dieu. Cette légende ajoute que son corps fut transféré de Judée à Rome et de Rome à Trèves.
* Papias, évêque d'Hyerapolis, disciple de saint Jean, affirme que Judas survécut à sa pendaison; mais que, devenu affreusement hydropique, il fut écrasé par un char ; Théophylacte et Euthyme l’assurent aussi.
* Cette légende n'est autre que la traduction faite au XIIe siècle des Actes de saint Mathias extraits d'un ouvrage écrit en hébreu et intitulé : Livre des condamnés. Elle est attribuée à saint Euchaire, de Trèves, par le P. Henschénius des Bollandistes.
On dit dans une autre légende que quand Mathias vint en Macédoine prêcher la foi de Jésus-Christ, on lui donna une potion empoisonnée qui faisait perdre la vue; il la but au nom de Jésus-Christ, et il n'en ressentit aucun mal ; et comme on avait aveuglé plus de 250 personnes avec cette potion, il leur rendit la vue à toutes en leur imposant les mains.
Le diable cependant leur apparut sous les traits d'un enfant et conseilla de tuer Mathias qui détruisait leur culte : quoique le saint fût resté au milieu d'eux, ils ne le trouvèrent pas même après trois jours de recherche. Mais le troisième jour, il se manifesta à eux et leur dit : « Je suis celui qui a eu les mains liées derrière le dos, auquel on a mis une corde au cou, que l’on à cruellement traité, et qui fut mis eu prison. » Alors furent vus des diables qui grinçaient des dents contre lui, sans le pouvoir approcher.
Mais le Seigneur vint le trouver avec une grande lumière, le leva de terre, le débarrassa de ses liens, et lui ouvrit la porte du cachot en le fortifiant par de douces paroles. Il ne fut pas plutôt sorti, qu'il prêcha la parole de Dieu. Comme plusieurs restaient endurcis, il leur dit : « Je vous préviens que vous descendrez vivants en enfer. » Et à l’instant la terre s'entr'ouvrit et les engloutit tous ; les autres se convertirent au Seigneur.
La Légende Dorée
Matthias a été choisi par les onze apôtres restants en tant que « plus juste parmi les justes ». Il est martyrisé par les Juifs. Il évangilisa le Cappadoce.
D’après Nicéphore Calliste (Historia eccl. 2 40), Matthias prêcha la bonne parole en Judée, puis en Ethiopia (comprise comme un synonyme pour la Colchide) et fut crucifié en Colchide.
Le Synopsis de Dorothée contient cette tradition :
« Matthias prêcha la bonne parole aux barbares et aux anthropophages en Ethiopia, où se trouve le port de mer d’Hyssus, à l’embouchure de la rivière Phasis. Il mourut à Sebastopolis, et y fut incinéré, près du Temple du Soleil1 ».
Les Actes d’André et de Matthias (apocryphe copte) situent également les activités de Matthias dans « la ville des cannibales », en Ethiopia.
Une autre tradition continue à affirmer que Matthias fut lapidé à Jérusalem par les juifs, et qu'il fut ensuite décapité (cf. Tillemont, Mémoires pour servir à l'histoire ecclésiastique des six premiers siècles 1 406-7).
On raconte qu’Hélène, mère de Constantin le Grand apporta les reliques de saint Matthias à Rome, et qu’une partie de celles-ci était à Trèves. Les Bollandistes (Acta Sanctorum, Mai, III) doutent que les reliques soient celles de l'apôtre, mais plutôt celle de saint Matthias qui fut évêque de Jérusalem vers l’an 120, et dont la biographie pourrait avoir été confondue avec celle de l’apôtre.
L’Évangile de Matthias
Cette œuvre est perdue, mais Clément d'Alexandrie (Stromates 3 4) rapporte une phrase que les Nicolaitains attribuent à Matthias : « nous devons résister à notre chair, ne lui attribuer aucune valeur, et ne rien lui concéder pour la flatter, mais plutôt renforcer l’élévation de notre âme au moyen de la foi et la connaissance ».
L’Évangile de Matthias est cité par Origène (Homélie à Luc i) ; par Eusèbe de Césarée (Histoire ecclésiastique 3 25), qui l’attribue à des hérétiques ; par Jérôme (Praef. in Matth.), et dans le Decretum Gelesianum (VI, 8) qui le déclare apocryphe. Il vient en fin de liste du Codex Barroccianus (206).
L’Évangile perdu est probablement le document dont Clément d’Alexandria cita plusieurs passages, disant qu'’ils étaient empruntés aux Traditions de Matthias, Paradoseis « Paradoxes », témoignage qu'il prétendait avoir été évoqués par les hérétiques Valentinius, Marcion, et Basilide (Stromates 7 17). D’après Philosophoumena 7 20, Basilide cite des discours apocryphes qu'il attribue à Matthias. Ces trois écrits : l’évangile, les Traditions, et les Discours apocryphes furent identifiés par Zahn (Gesch. des N. T. Kanon, II, 751), mais Harnack (Chron. der altchrist. Litteratur, 597) la réfute.
Tischendorf (Acta apostolorum apocrypha, Leipzig, 1851) publia après Thilo, 1846, Acta Andreae et Matthiae in urbe anthropophagarum qui, d’après Lipsius, était du milieu du IIe siècle. Cet apocryphe relate que Matthias alla parmi des peuples anthropophages et, ayant été jeté en prison, en fut délivré par André. Cette narration n'a aucune valeur historique. Dans les écrits apocryphes, Matthieu et Matthias ont parfois été confondus.
Wikipédia
Matthias a été choisi par les onze apôtres restants en tant que « plus juste parmi les justes ». Il est martyrisé par les Juifs. Il évangilisa le Cappadoce.
D’après Nicéphore Calliste (Historia eccl. 2 40), Matthias prêcha la bonne parole en Judée, puis en Ethiopia (comprise comme un synonyme pour la Colchide) et fut crucifié en Colchide.
Le Synopsis de Dorothée contient cette tradition :
« Matthias prêcha la bonne parole aux barbares et aux anthropophages en Ethiopia, où se trouve le port de mer d’Hyssus, à l’embouchure de la rivière Phasis. Il mourut à Sebastopolis, et y fut incinéré, près du Temple du Soleil1 ».
Les Actes d’André et de Matthias (apocryphe copte) situent également les activités de Matthias dans « la ville des cannibales », en Ethiopia.
Une autre tradition continue à affirmer que Matthias fut lapidé à Jérusalem par les juifs, et qu'il fut ensuite décapité (cf. Tillemont, Mémoires pour servir à l'histoire ecclésiastique des six premiers siècles 1 406-7).
On raconte qu’Hélène, mère de Constantin le Grand apporta les reliques de saint Matthias à Rome, et qu’une partie de celles-ci était à Trèves. Les Bollandistes (Acta Sanctorum, Mai, III) doutent que les reliques soient celles de l'apôtre, mais plutôt celle de saint Matthias qui fut évêque de Jérusalem vers l’an 120, et dont la biographie pourrait avoir été confondue avec celle de l’apôtre.
L’Évangile de Matthias
Cette œuvre est perdue, mais Clément d'Alexandrie (Stromates 3 4) rapporte une phrase que les Nicolaitains attribuent à Matthias : « nous devons résister à notre chair, ne lui attribuer aucune valeur, et ne rien lui concéder pour la flatter, mais plutôt renforcer l’élévation de notre âme au moyen de la foi et la connaissance ».
L’Évangile de Matthias est cité par Origène (Homélie à Luc i) ; par Eusèbe de Césarée (Histoire ecclésiastique 3 25), qui l’attribue à des hérétiques ; par Jérôme (Praef. in Matth.), et dans le Decretum Gelesianum (VI, 8) qui le déclare apocryphe. Il vient en fin de liste du Codex Barroccianus (206).
L’Évangile perdu est probablement le document dont Clément d’Alexandria cita plusieurs passages, disant qu'’ils étaient empruntés aux Traditions de Matthias, Paradoseis « Paradoxes », témoignage qu'il prétendait avoir été évoqués par les hérétiques Valentinius, Marcion, et Basilide (Stromates 7 17). D’après Philosophoumena 7 20, Basilide cite des discours apocryphes qu'il attribue à Matthias. Ces trois écrits : l’évangile, les Traditions, et les Discours apocryphes furent identifiés par Zahn (Gesch. des N. T. Kanon, II, 751), mais Harnack (Chron. der altchrist. Litteratur, 597) la réfute.
Tischendorf (Acta apostolorum apocrypha, Leipzig, 1851) publia après Thilo, 1846, Acta Andreae et Matthiae in urbe anthropophagarum qui, d’après Lipsius, était du milieu du IIe siècle. Cet apocryphe relate que Matthias alla parmi des peuples anthropophages et, ayant été jeté en prison, en fut délivré par André. Cette narration n'a aucune valeur historique. Dans les écrits apocryphes, Matthieu et Matthias ont parfois été confondus.
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