Hans Memling (vers 1433–1494) Altartriptychon aus dem Lübecker Dom, heute im St. Annen-Museum, linker Außenflügel: Hl. Blasius 1491 Öl auf Holz 205 × 75 cm Sankt-Annen-Museum
Blaise excellait en douceur et en sainteté, ce qui le fit élire par les chrétiens évêque de Sébaste; ville de Cappadoce. Après avoir reçu l’épiscopat, il se retira dans une caverne où il mena. la vie érémitique, à cause de la persécution de Dioclétien **. Les oiseaux lui apportaient sa nourriture, et s'attroupaient véritablement ensemble autour de lui, et ne le quittaient que quand il avait levé les mains pour les bénir. Si quelqu'un d'eux avait du mal, il venait aussitôt à lui et retournait parfaitement guéri. Le gouverneur du pays avait envoyé des soldats pour chasser ; et après s'être fatigués longtemps en vain, ils vinrent par hasard à l’antre de saint Blaise, où ils trouvèrent une grande multitude de bêtes rangées devant lui. Or, n'ayant pu prendre aucune d'elles, ils furent remplis d'étonnement et rapportèrent cela à leur maître, qui aussitôt envoya plusieurs soldats avec ordre de lui amener Blaise avec tous les chrétiens. Mais cette nuit-là même, J.-C. était apparu au saint par trois fois en lui disant : « Lève-toi et offre-moi le sacrifice. » Voici que les soldats arrivèrent et lui dirent : « Sors d'ici, le gouverner t'appelle. » Saint Blaise répondit : « Soyez les bienvenus, mes enfants ; je vois à présent que Dieu ne m’a pas oublié. » Pendant le trajet, qu'il fit avec eux, il ne cessa de prêcher, et en leur présence il opéra beaucoup de miracles.
Une femme apporta aux pieds du saint son fils qui était mourant d'un os de poisson arrêté dans la gorge ; elle lui demanda avec larmes la guérison de son enfant. Saint Blaise lui imposa les mains et fit une prière pour que cet enfant, aussi bien que tous ceux qui demanderaient quoi que ce fût en son nom, obtinssent le bienfait de la santé; et sur-le-champ, il fut guéri *.
* Tiré de ses actes.
Une pauvre femme n'avait qu'un seul pourceau qu'un loup lui ravit; et elle priait saint Blaise de lui faire rendre son pourceau. Il lui dit en souriant : « Femme, ne te désole pas : ton pourceau te sera rendu. » Et aussitôt le loup vint et rendit la bête à cette veuve. Or, saint Blaise ne fut pas plutôt entré dans la ville que, par ordre du prince; il fut jeté en prison. Le jour suivant, le Gouverneur le fit comparaître devant lui. En le voyant, il le salua en lui adressant ces paroles flatteuses : « Blaise, l’ami des dieux, soyez le bienvenu. » Blaise lui répondit : « Honneur et joie à vous, illustre gouverneur; mais n'appelez pas dieux ceux qui sont des démons, parce qu'ils seront livrés au feu éternel avec ceux qui les honorent. » Le gouverneur irrité le fit meurtrir à coups de bâton, puis rejeter en prison. Blaise lui dit: « Insensé, tu espères donc par tes supplices enlever de mon cœur l’amour de mon Dieu qui me fortifie lui-même ? »
Basilica San Giulio ( Piedmont ). Fresco ( 1486 ) showing Virgin Mary, surrounded by Saints Sebastian, Rochus, James the Greater and Blaise. Travail personnel de Wolfgang Sauber le 31 juillet 2010 Wikimédia Commons
Or, la veuve à laquelle il avait fait rendre son pourceau, entendit cela ; elle tua l’animal, et en porta la tête et les pieds, avec une chandelle et du pain, à saint Blaise. Il l’en remercia, mangea, et lui dit : « Tous les ans, offre une chandelle à une église qui porte mon nom, et tu en retireras bonheur, toi, et ceux qui t'imiteront. » Ce qu'elle ne manqua pas de faire; et il en résulta en sa faveur une grande prospérité. Après quoi, le gouverneur fit tirer Blaise de sa prison ; et comme il ne le pouvait amener à honorer les dieux, il ordonna de le suspendre à un, arbre et de déchirer sa chair avec des peignes de fer; ensuite il le fit reporter en prison.
* Bréviaire.
Or, sept femmes qui le suivirent dans le trajet ramassaient les gouttes de son sang. On se saisit d'elles aussitôt et on les força de sacrifier aux dieux. Elles dirent : « Si tu veux que nous adorions tes dieux, fais-les porter avec révérence à l’étang afin qu'après avoir été lavés, ils soient plus propres quand nous les adorerons, » Le gouverneur devient joyeux et fait exécuter au plus vite ce qu'elles ont demandé. Mais elles prirent les dieux et les jetèrent au milieu de l’étang, en disant : « Si ce sont des dieux, nous le verrons. » A ces mots le gouverneur devint fou de colère et se frappant lui-même, il dit à ses gardes : « Pourquoi n'avez-vous pas tenu nos dieux afin qu'ils ne fussent pas jetés au fond du lac? » Ils répondirent : « Vous vous êtes laissé mystifier par les paroles trompeuses de ces femmes et elles les ont jetés dans l’étang. »
«Le vrai Dieu n'autorise pas les tromperies, reprirent-elles ; mais s'ils étaient des dieux, ils auraient certainement prévu ce que nous leur voulions faire. » Le gouverneur irrité fit préparer du plomb fondu, des peignes de fer; de plus, il fit préparer d'un- côté sept cuirasses rougies au feu, et il fit placer d'un autre côté sept chemises de lin. Il leur dit de choisir ce qu'elles préféraient; alors une d'entre elles, qui avait deux jeunes enfants, accourut avec audace, prit les chemises et les jeta dans le foyer, ces enfants dirent à leur mère « O mère chérie, ne nous laisses pas vivre après toi; mais de même que tu nous as rassasiés de la douceur de ton lait, rassasie-nous encore de la douceur du royaume du ciel » Alors le gouverneur commanda de les suspendre et de réduire leurs chairs en lanières avec des peignes de fer. Or, leur chair avait la blancheur éclatante de la neige et au lieu, de sang il en coulait du lait. Comme elles, enduraient les supplices avec répugnance, un ange du Seigneur vint vers elles et leur communiqua une force virile en disant : « Ne craignez point : un bon ouvrier qui commence bien et qui mène son œuvre à bien, mérite la bénédiction de celui qui le fait travailler; pour ce qu'il a fait, il reçoit le prix de son labeur, et il est joyeux de posséder son salaire. » Alors le gouverneur les fit détacher et jeter dans le foyer; mais Dieu permit que le feu s'éteignit et qu'elles sortissent sans avoir éprouvé aucune douleur. Le gouverneur leur dit : « Cessez donc d'employer la magie et adorez nos dieux. » Elles répondirent : « Achève ce que tu as commencé, parce que déjà nous sommes appelées au royaume céleste. » Alors il porta une sentence par laquelle elles. devaient avoir la tête tranchée. Au moment où elles allaient être décapitées, elles se mirent à genoux et adorèrent Dieu en disant : « O Dieu qui nous, avez ôtées des ténèbres et qui nous, avez amenées à cette très douce lumière, qui nous avez choisies pour vous être sacrifiées, recevez nos âmes et faites-nous parvenir à la vie éternelle. » Elles eurent donc la tête tranchée et passèrent au Seigneur.
Master of the Murano Gradual Saint Blaise 1440-50 Tempera and gold leaf on parchment Los Angeles, California, United States
Après cela, le gouverneur se fit présenter saint Blaise et lui dit : « Adore à l’instant nos dieux, ou ne les adore pas. » Blaise lui répondit : « Impie, je ne crains pas tes menaces ; fais ce que tu veux; je te livre mon corps tout entier. » Alors il le fit jeter dans l’étang. Mais saint Blaise fit le signe. de la croix sur l’eau qui s'endurcit immédiatement comme une terre sèche ; et il dit « Si vos dieux, sont de vrais dieux, faites-nous voir leur puissance et entrez ici. » Et soixante-cinq qui s'avancèrent furent aussitôt engloutis dans l’étang. Mais il descendit un ange du Seigneur qui dit au saint: « Sors, Blaise, et reçois la couronne que Dieu t'a préparée. » Quand il fut sorti, le gouverneur lui dit : « Tu es donc bien déterminé à ne pas adorer les dieux? » «Apprends, misérable, répondit Blaise, que je suis le serviteur de J.-C. et que je n'adore pas les démons. » Et à l’instant l’ordre fut. donné de le décapiter Quant à Blaise, il pria le Seigneur que si quelqu'un réclamait son patronage pour le mal 'de gorge, ou pour toute autre infirmité, il méritât aussitôt d'être exaucé. Et voici qu'une. voix du ciel se fit entendre à lui, qu'il serait fait comme il avait demandé. Ainsi fut décapité ce saint* avec deux petits enfants, vers l’an du Seigneur 283.
* Bréviaire.
La légende Dorée
Blaise de Sébaste (en grec : Άγιος Βλάσιος Agios Vlasios, en arménien: Սուրբ Բարսեղ Sourp Barsegh), est un saint auxiliaire, médecin et évêque martyrisé sous Licinius en Arménie en 316, par l'ordre d'Agricola, gouverneur de Cappadoce.
On croit selon la tradition que saint Blaise intercède dans les cas de maladies de gorge, surtout quand des arêtes s'y sont enfoncées. La première référence que nous avons de lui figure dans les écrits médicaux d'Aetius Amidenus, qui invoque d'ailleurs son aide dans le traitement des objets enfoncés dans la gorge. Au XIIe siècle, Jean Beleth indique que Blaise est invoqué pour les maux de dents et pour les maladies des animaux.
Dans l'iconographie, on montre souvent Blaise avec les instruments de son martyre, les peignes en fer. La ressemblance de ces instruments de torture avec les peignes de laine a fait adopter le saint comme patron des cardeurs de laine en particulier et du commerce de la laine en général. Il peut aussi être représenté avec des bougies car elles lui furent apportées lorsqu'il était en prison. De telles chandelles sont utilisées pour la bénédiction des gorges pendant le jour de sa fête, qui tombe dans l'Église Occidentale le 3 février et dans l'Église orientale le 11 février.
On raconte qu'en 1298 le saint fit apparaître des flammes imaginaires au-dessus de la ville de Fiuggi, au moment même où celle-ci était sur le point d'être assiégée par les troupes pontificales. La ville, qui, à l'époque s'appelait Anticoli di Campagna, était un fief des Colonna qui à leur tour étaient en guerre contre la noble famille romaine des Caïetans. L'intention des Caïetans était d'attaquer le pays de deux côtés : par le bas en descendant du château de Monte Porciano et par le haut en partant de Torre Cajetani ; pour exécuter leur plan ils divisèrent leurs forces. C'est à ce moment, raconte-t-on, que le Saint fit apparaître au-dessus de la ville des flammes imaginaires ; les troupes ennemies, qui se préparaient maintenant à l'attaque, crurent avoir été précédées par des forces alliées. Elles s'en allèrent donc et revinrent chez elles. Ayant appris le fait le lendemain, la population choisit comme patron pour la ville le saint du jour, saint Blaise précisément. En souvenir de cet événement, il subsiste dans le pays une ancienne tradition qui consiste à brûler de grandes piles de bois de forme pyramidale, appelées stuzze, qui doivent rappeler les flammes que le saint fit apparaître au-dessus de la ville. Cette manifestation a lieu le soir du 2 février de chaque année à l'endroit le plus élevé de la ville, devant la mairie.
Le 3 février, fête du saint, il est de tradition en Italie septentrionale de manger un morceau de panettone conservé depuis Noël, dans le but de protéger la gorge de tout mal.
Le saint est également fêté dans la commune de Saint-Blaise en Suisse romande. Chaque année une messe lui est dédiée le 3 février avec des chants en patois dans la petite chapelle Saint-Blaise à Queyssac les vignes en Corrèze.
Saint Blaise, réputé pour soigner les maux de gorge, est vénéré dans divers lieux de Normandie, où la coutume veut que l'on allume deux cierges bénits croisés sur la gorge du fidèle qui prie pour sa guérison.
À Metz, en Moselle, en l'église Saint-Eucaire a lieu tous les 3 février un pèlerinage traditionnel et populaire qui rassemble plusieurs milliers de fidèles, qui viennent faire bénir des petits pains briochés garnis de picots évoquant le martyre du saint. Ces petits pains bénits sont réputés guérir ou protéger des maux de gorge. À noter que les reliques de saint Blaise reposent dans l'église.
Wikipédia
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