jeudi 6 juin 2013

Les années 240 (de 240 à 249) Histoire

Événements

242-244 : guerres de Gordien III contre les Perses.
La guerre entre les Sassanides et les Romains commence dès avant le milieu du IIIe siècle suite à la renaissance de la Perse sous Ardashir.
Le fils d'Ardashir, Shapur Ier, continue l'expansion de l'empire en conquérant la Bactriane et la partie ouest de l'empire Koushan tout en menant plusieurs campagnes contre Rome en envahissant la Mésopotamie romaine. Battu à Rhesaina (Syrie) en 243, il doit abandonner ces territoires mais l'année suivante, l'empereur romain Gordien III est battu à Misiche, puis assassiné par ses propres troupes. Shapour conclut alors un avantageux traité de paix avec le nouvel empereur, Philippe l'Arabe, pour reprendre ensuite le combat en 252 et battre les Romains à Barbalissos, lesquels, sous l'empereur Valerien, connurent une désastreuse défaite entre Carrhes (Harran) et Édessa (Sanliurfa) en 260. Shapour capture Valérien qui demeure prisonnier à vie et immortalise ce triomphe en faisant graver la scène à Naqsh-e Rostam, et aussi à Bishapour, dans une version plus élaborée. Ce site contient quatre tombeaux de la dynastie Achéménide et sept des Sassanides. En 261, il pénètre en Anatolie, mais subit une défaite des Romains et d'Odenat, leur allié de Palmyre, perd son harem et tous les territoires romains qu'il avait conquis.

Crise du troisième siècle dans l'empire romain.
La crise du IIIe siècle de l’empire romain englobe, d’après les historiens contemporains, les années 235 (mort de Sévère Alexandre et avènement de Maximin) à 284 ou 285 (mort de Carin et avènement de Dioclétien). Elle survient alors que s’éteint la dynastie des Sévères laquelle, après les troubles de 193-195, avait réussi à donner une certaine stabilité à l’empire.
Gouverné par ce qu’il est convenu d’appeler les « empereurs-soldats », l’empire doit faire face sur le plan intérieur à une série de crises politiques, économiques, sociales, religieuses et morales. Sur le plan extérieur, de nombreuses tribus germaniques menacent l’Imperium Romanum, pendant que le nouvel empire perse des Sassanides, adoptant une politique agressive, cherche à s’étendre aux dépens de l’empire romain. Ces nouvelles invasions au nord et à l’est mettent à rude épreuve les capacités de l’armée à protéger les frontières. De plus, de nombreux coups d’État, la sécession temporaire de certains territoires (l’« empire gaulois » de 260 à 274 et la sécession de la principauté de Palmyre vers la même période), la paralysie des moyens de transport, la pression fiscale et la crise de la production affectant les provinces amènent l’empire au bord du gouffre. La crise atteint son paroxysme en 260. Toutefois, grâce à des réformes en profondeur de l’armée et de l’économie d’une part, au relâchement de la pression barbare d’autre part, l’État romain réussira à se stabiliser et l’empire survivra. Cette dernière phase du principat se termine avec l’arrivée au pouvoir de Dioclétien (284/285) que l’on associe généralement au début de l’Antiquité tardive.


En Inde, déclin de l’Empire kusana. Vers 245-248, roi sassanide de Perse Shapur Ier annexe la Bactriane. De petites dynasties kouchanes se maintiendront jusqu’au IVe siècle dans l’Hindu-Kush.
L'Hindu Kush ou Hindou Kouch est une chaîne de hautes montagnes en Afghanistan et au Pakistan.
L’empire kouchan commence à décliner politiquement à la mort de Kanishka Ier. Ses successeurs auraient, tout au moins pour les trois premiers, régné ensemble et auraient fondé villes et monastères bouddhiques au Cachemire. Vasishka (en) aurait laissé des inscriptions dans le Dekkan aux alentours de Bhopal. Kanishka II (en) aurait pris le titre de Kaisara (César) mais ses successeurs portent des patronymes purement indiens. Ils se rendent plus ou moins indépendant dans les provinces, alors que le centre de l’empire demeure dans le Pendjab et le Cachemire, jusqu’à la conquête sassanide en 241.
À partir du IIIe siècle, l’Empire kouchan commence à se fragmenter.

Mani place le royaume d'Aksoum parmi les quatre grandes puissances du monde, après Rome et la Perse, mais avant la Chine.
Le Royaume d'Aksoum ou Empire aksoumite (guèze: ????) était un royaume commercial important dans le nord-est de l'Afrique, qui s'est développé à partir du IVe siècle av. J.-C. pour atteindre son apogée au Ier siècle. Son ancienne capitale, Aksoum, se situait dans le nord de l'actuelle Éthiopie. Le royaume utilisa le nom "Éthiopie" dès le IVe siècle3. Il est également le lieu présumé où repose l'Arche d'alliance et la maison de la reine de Saba. Aksoum a été également le premier grand empire à se convertir au christianisme.


Personnages significatifs

Himiko (voir les années 180)

Mani (prophète)
Né probablement le 14 avril 216 (8 nisan 527 de l'ère séleucide) à Ctésiphon en Mésopotamie et mort à Gundishapur, Susiane, le 26 février de l'an 276 ou 277. Mani est le fondateur du manichéisme.
Parmi les étymologies possibles de son nom figure le sanskrit ma?i : pierre, perle précieuse, joyau, que l'on retrouve dans le mantra homonyme.

Mani (prophet).This image (or other media file) is in the public domain because its copyright has expired.

Dès l'âge de 12 ans, Mani affirme être en contact avec un « ange » (cela correspond à la figure mystique du bien-aimé, du jumeau) qui lui demande de quitter cette secte hostile pour enseigner la parole du Christ. Se considérant comme un imitateur de la vie de Jésus, il se met à prêcher vers 240, année de son voyage dans le Royaume indo-grec sur les traces de la communauté de l'apôtre Thomas, où il est probablement influencé par le gréco-bouddhisme. De retour en 242, il rejoint la Cour du roi sassanide Shapur Ier, fidèle au zoroastrisme, à qui il dédicace son premier ouvrage en perse, Shabuhragan et lui présente sa doctrine du manichéisme. Le monarque conçoit tout l'intérêt d'une religion nationale pour unifier son empire, il lui donne alors le droit de répandre librement son enseignement dans tout l'Empire Perse où il prêche en araméen. La foi nouvelle progresse rapidement et les communautés se multiplient sous son regard bienveillant.

Philippe l'Arabe
Philippe l'Arabe  (v. 204 - 249) est empereur romain de 244 à 249.
Installé à Antioche, Philippe réorganise les forces romaines d'Orient, les plaçant sous le commandement unique de son frère Priscus nommé rector Orientis. Il congédie les auxiliaires Goths qui ont été recrutés pour l'expédition de Gordien III, et place les forces romaines du Danube sous le commandement de Sévérianus, sans doute son beau-frère. Il comble l'Arabie, sa province natale, de sa générosité en faisant embellir Bostra (Bosra, Syrie), la capitale, et en bâtissant de toutes pièces la nouvelle cité de Philippopolis (Shahba, Syrie), peut-être à l'origine son village natal. Il fait aussi construire les propylées monumentaux du temple de Jupiter à Héliopolis (Baalbek, Liban).

Buste de Philippe l'Arabe Hermitage Museum, Russie Attribution: George Shuklin/Wikimédia Commons

Après s'être fait confirmer par le Sénat à Rome (lui qui n'est pas issu de la noblesse sénatoriale), il part guerroyer sur le Danube contre les Carpes. Puis en 248, à Rome, il fait célébrer avec faste les Jeux séculaires, qui correspondent au millénaire de la fondation de Rome.
Mais à cette date, de nombreux mécontentements, notamment dans les armées des provinces, ont éclaté. Les exigences fiscales très lourdes de son frère Priscus en Orient l'ont rendu très impopulaire. En Cappadoce, un certain Jotapianus revendique un moment le titre d'empereur, tandis que Pacatianus, qui a des soutiens au Sénat, fait de même sur le Danube. Philippe charge Dèce, alors préfet de la Ville, de réprimer cette dernière usurpation. Mais cela fait, les propres soldats de Dèce l'acclamèrent empereur.
Philippe doit à son tour marcher contre son ancien subordonné. En automne 249, ils s'affrontent à la bataille de Vérone. Dèce l'emporte et Philippe est tué.

Shapur Ier
Shapur, Shapour, Châhpour ou Sapor Ier est un Roi des rois de l'Empire sassanide de Perse ayant régné de 240 à 272 ap. J.-C.
Un régime stable

Naqsh-i Rustam (Iran). Bas-relief rupestre représentant le triomphe du roi Shapour Ier sur les empereurs romains Philippe l'Arabe (244-249), à genoux faisant sa soumission, et Valérien (253-260) debout, fait prisonnier. Les mains de Valérien sont dissimulées à l'intérieur des manches en signe de servitude. Derrière Shapour, un personnage imberbe coiffé d'une tiare est peut-être le môbedh Kartir, chef religieux. Années 260. Photo Ginolerhino 2002.Wikimédia Commons

Shapur a passé le plus clair de son règne à guerroyer sur tous les fronts, à l'Ouest contre les Arméniens, contre les Romains, mais aussi à l'Est de son empire. Si, dans les faits, il a consolidé la domination des Sassanides sur le monde irano-mésopotamien, en éliminant physiquement les derniers représentants de la dynastie parthe arsacide qui pouvaient prétendre à plus de légitimité que lui, il restait encore à la fin de son règne des nostalgiques des Arsacides, mais tous sont réduits à combattre pour les Romains. La force de son régime apparaît quand on considère sa stabilité, comparée à l'instabilité de l'Empire romain à la même période. Shapur, qui avait reçu le pouvoir de son père et l'a transmis à son fils, a vu en trente ans de règne se succéder chez les Romains Gordien III, Philippe l'Arabe, Trajan-Dèce, Trébonien Galle, Émilien, Valérien, Gallien et Claude le Gothique, sans compter les innombrables usurpateurs et autres rebelles dont Zénobie est la plus connue. Cette stabilité n'a pu que renforcer son autorité et son prestige auprès des populations du Moyen-Orient.

Timésithée
Timésithée fut surtout célébré pour ses talents de gestionnaire et de logisticien.
« La politique de cet homme à la tête des affaires publiques fut si remarquable qu’aucune cité frontalière de quelque importance et capable d’entretenir l’armée du Peuple Romain et l’empereur ne vint jamais à manquer de vinaigre, de froment, de lard, d’orge et de paille ; les cités plus modestes disposèrent pour leur part, les unes d’un approvisionnement pour 30 jours, d’autres pour 40 jours ou deux mois, certaines au minimum pour 15 jours. ».

Monnaie de Singara (Sinjar, Irak) représentant l'Empereur Gordien III et son épouse Tranquilline, fille de Timésithée Attribution: Classical Numismatic Group, Inc. http://www.cngcoins.com

Pour mettre sur pied et projeter en Orient l'armée impériale à partir de 241, Timésithée a eu recours à l'émission massive de monnaies d'argent, ce qui a correspondu à une dévaluation de fait. La monnaie d'argent la plus courante, l'antoninien de 2 deniers, est en effet passée d'un poids moyen de 4,73 g en 238 à 4,00 g en 244. Mais la rigueur de sa gestion a fait qu'à sa mort les caisses de l'armée étaient pleines, permettant à Philippe l'Arabe en 244 de verser immédiatement 500 000 pièces d'or à Shapur Ier pour la rançon des prisonniers romains, et il en restait assez pour verser aux soldats leur prime d'avènement après la conclusion de la paix avec les Perses.


Wikipédia

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