jeudi 6 juin 2013

Les années 240 (de 240 à 249) Culture

Religion et philosophie

240-242 : début de la prédication de Mani (années 240 Histoire) en Iran. Sa doctrine est fondée sur la connaissance, source de salut, et accentue l’opposition entre le Bien et le Mal. Il bénéficie du soutien officiel de Shapur Ier pour la diffusion de sa doctrine suite à un entretien qui aurait eu lieu le jour du couronnement du roi sassanide.

243-244 : le philosophe Plotin rejoint la suite de Gordien III à Antioche pour l'accompagner dans sa campagne contre les Perses, dans l'intention de découvrir les philosophies orientales et indiennes.

Vers 244 : Beryllus, évêque de Bosra, en Arabie, enseigne que Jésus-Christ n'a pas joui d'une existence particulière avant de paraître parmi les hommes, et qu'il n'a pas d'autre divinité que celle du Père qui est en lui. Origène le convainc de retourner à l'orthodoxie lors du concile d'Arabie en 244.

Vers 245 : Origène publie les Hexaples, réunissant six versions de l'Ancien Testament, ouvrage sur lequel il a travaillé pendant près de trente ans (215-245).
Hexaples (du grec ancien ??ap?? [hexapla], « sextuple ») est un terme désignant une Bible polyglotte réunissant six versions différentes. Il désigne en particulier l'édition exégétique de l'Ancien Testament réalisée par Origène avant 245, qui plaçait côte à côte les versions suivantes :
Le texte consonantique Hébreu
La translittération de l'hébreu en caractères grecs
La traduction grecque d'Aquila de Sinope
La traduction grecque de Symmaque
La traduction grecque des Septante
La traduction grecque de Théodotion
Cet ouvrage, souvent cité dans les premiers temps du christianisme, avait pour but de mettre un terme aux disputes qui s'élevaient sans cesse entre les Juifs et les Chrétiens au sujet de l'interprétation des Écritures3.

246 : Plotin fonde une l'école néoplatonicienne de Rome.
Plotin et Porphyre considèrent la pratique religieuse comme indigne du sage, parce qu'il est capable d'atteindre Dieu directement par l'élévation spirituelle de sa pensée.
À la suite du moyen-platonisme, l'école néoplatonicienne de Rome s'efforce de trouver entre Platon et Aristote un accord, ou une relation d'approfondissement.
« Enfin brilla la sagesse d'Ammonios, qu’on célèbre sous le nom d’« inspiré de Dieu ». Ce fut lui, en effet, qui, purifiant les opinions des anciens philosophes et dissipant les rêveries écloses de part et d’autre, établit l’harmonie entre les doctrines de Platon et d’Aristote dans ce qu’elles ont d’essentiel et de fondamental... Ce fut Ammonios d’Alexandrie, l’inspiré de Dieu, qui le premier, s’attachant avec enthousiasme à ce qu’il y a de vrai dans la philosophie et s’élevant au-dessus des opinions vulgaires qui rendaient la philosophie un objet de mépris, comprit bien la doctrine de Platon et d’Aristote, les réunit en un seul et même esprit, et livra ainsi la philosophie en paix à ses disciples Plotin, Origène et leurs successeurs. »
— Hiéroclès d'Alexandrie, cité par Photius, Bibliothèque, p. 127, 461

247 : mort de Rav à Soura ; l’école de Nehardea, dirigée par Shmouel, devient le foyer d’étude et d’enseignement rabbinique le plus important de Babylonie jusqu’à sa destruction en 259. Une autre académie fondée dans la ville de Poumbedita sur l’Euphrate sera le centre de l’autorité religieuse de tous les Juifs babyloniens jusqu’au milieu du IVe siècle. Deux érudits de cette académie, Abaye et Rava, deviennent célèbres par leurs débats. Rava, devenu marchand de vin, créera une académie à Mahuza, près de Ctésiphon sur le Tigre.

Vers 248 : Contre Celse, d’Origène, réfutation du Logos alèthès (discours vrais) du polémiste antichrétien Celse qui vivait sous Marc Aurèle. Ce dernier reprochait aux chrétiens de s’adonner à la superstition et de faire sécession dans l’État.
Extraits des propos de Celse
« Il est une race nouvelle d’hommes nés d’hier, sans patrie ni traditions, ligués contre toutes les institutions religieuses et civiles, poursuivis par la justice, universellement notés d’infamie, mais se faisant gloire de l’exécration commune : ce sont les chrétiens […].
Dans ces derniers temps, les chrétiens ont trouvé parmi les juifs un nouveau Moïse qui les a séduits mieux encore. Il passe auprès d’eux pour le fils de Dieu et il est l’auteur de leur nouvelle doctrine […]. On sait comment il a fini. Vivant, il n’avait rien pu faire pour lui-même ; mort, dites-vous, il ressuscita et montra les trous de ses mains. Mais qui a vu tout cela ? […]
Soutenez l’empereur de toutes vos forces, partagez avec lui la défense du droit ; combattez pour lui si les circonstances l’exigent ; aidez-le dans le commandement de ses armées. Pour cela, cessez de vous dérober aux devoirs civils et au service militaire ; prenez votre part des fonctions publiques, s’il le faut, pour le salut des lois et la cause de la piété. »

248 : L’Église de Rome dispose d’un clergé de 155 membres et entretient 1500 veuves et pauvres.

L'évêque de Rome Fabien (voir les années 230) (236-250) envoie en Gaule sept missionnaires pour évangéliser les grandes villes : Gatien à Tours, Trophime à Arles, Paul à Narbonne, Saturnin à Toulouse, Austremoine à Clermont, Denis à Paris, et Martial à Limoges.

Art et culture

244-245 : reconstruction de la synagogue de Doura Europos, ornée de fresques figuratives uniques à ce jour pour une synagogue antique.

Panneau central au-dessus de la niche de la Torah dans la synagogue de Doura-Europos.     This image (or other media file) is in the public domain because its copyright has expired.

La synagogue de Doura Europos est un édifice de culte juif situé dans la ville hellénistique et romaine de Doura Europos dans la province de Syrie (à l'extrême sud-est de la Syrie d'aujourd’hui sur le moyen Euphrate, à 24 kilomètres au nord de la cité antique de Mari). C'est l'un des monuments les plus importants pour l'étude de l'art juif dans l'Antiquité.

Une des fresques de la synagogue de Doura Europos : la fille d'un pharaon, entourée de suivantes, recueille Moïse bébé d'un panier flottant sur un cours d'eau.     http://www.flickr.com/photos/becklectic/85325008/This image (or other media file) is in the public domain because its copyright has expired.

Succédant à un premier édifice datant de la seconde moitié du IIe siècle, la synagogue fut reconstruite vers 244-245 et surtout dotée d'un ensemble de fresques figuratives unique à ce jour pour une synagogue antique. La destruction volontaire, mais partielle, de l'édifice lors des travaux de fortification de la ville en prévision d'une attaque sassanide en 256 eut pour résultat la préservation d'une grande partie du décor peint. La destruction de la ville à la fin du siège qui s'ensuivit et la déportation de la population par les Perses mirent fin à l'occupation du site, ce qui explique son état exceptionnel de conservation jusqu'aux premières fouilles archéologiques. Celles-ci intervinrent sous le mandat français en Syrie entre 1921 et 1933 et virent le dégagement complet des vestiges de la synagogue. Les fresques furent déposées au Musée national de Damas dont elles constituent l'une des pièces maîtresses.


Wikipédia

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