Inventions, découvertes, introductions
175-183 : la doctrine canonique de Confucius est gravée dans la pierre, dont l’estampage, attesté seulement au VIIe siècle, préfigure l’imprimerie.
Fragment d'une pierre gravée des Cinq Classiques de Confucius, pendant le règne de Han Lingdi Source: Luoyang Museum Author Gary Lee Todd, Ph.D., Professor of History, Sias International University, Xinzheng, Henan, China.Wikipédia Commons
Traité de médecine de Galien. Traités du pouls. (voir les années 160)
Religion et philosophie
Saint Éleuthère est, selon la tradition catholique, le 13e évêque de Rome de 175 à sa mort en 189. Il succède à Sôter et est suivi par Victor Ier. C'est un saint chrétien fêté le 26 mai
Durant son pontificat, l'empereur Commode qui règne à partir de 180 n'exerce aucune persécution contre les chrétiens.
Saint
Éleuthère Pape de l’Église catholique Basilica of Saint Paul Outside
the Walls, Rome http://catholicpatristics.blogspot.com/ Domaine publique
Selon le Liber Pontificalis, un édit d'Éleuthère décrète qu'aucune nourriture n'est impure, combattant ainsi des pratiques héritées des prescriptions juives sur la pureté des aliments. Selon la même source, Éleuthère envoie des missionnaires, Fugace et Damien, convertir les Bretons à la demande du roi Lucius.
Il est enterré près de la tombe de saint Pierre dans les grottes vaticanes.
Pensées pour moi-même, de Marc Aurèle. Traduction par Auguste Couat. Texte établi par Paul Fournier, Feret, 1904.
LIVRE II - 1
"Se dire à soi-même, dès le matin : je vais me rencontrer avec un fâcheux, un ingrat, un insolent, un fourbe, un envieux, un égoïste. Ils ont tous ces vices par suite de leur ignorance du bien et du mal. Mais moi, qui ai examiné la nature du bien, qui est d’être beau, et celle du mal, qui est d’être laid, et celle de l’homme vicieux lui-même, considérant qu’il a la même origine que moi, qu’il est issu non du même sang ni de la même semence, mais de la même intelligence, et qu’il est comme moi en possession d’une parcelle de la divinité, je ne puis recevoir aucun tort de ces hommes parce qu’aucun d’eux ne pourra me déshonorer ; je ne puis non plus ni m’irriter contre un frère ni m’éloigner de lui. Nous sommes nés pour l’action en commun, comme les pieds, les mains, les paupières, les rangées des dents d’en haut et d’en bas. Agir les uns contre les autres est contraire à la nature, et c’est agir les uns contre les autres que de s’indigner et de se détourner."
LIVRE II - 1
"Se dire à soi-même, dès le matin : je vais me rencontrer avec un fâcheux, un ingrat, un insolent, un fourbe, un envieux, un égoïste. Ils ont tous ces vices par suite de leur ignorance du bien et du mal. Mais moi, qui ai examiné la nature du bien, qui est d’être beau, et celle du mal, qui est d’être laid, et celle de l’homme vicieux lui-même, considérant qu’il a la même origine que moi, qu’il est issu non du même sang ni de la même semence, mais de la même intelligence, et qu’il est comme moi en possession d’une parcelle de la divinité, je ne puis recevoir aucun tort de ces hommes parce qu’aucun d’eux ne pourra me déshonorer ; je ne puis non plus ni m’irriter contre un frère ni m’éloigner de lui. Nous sommes nés pour l’action en commun, comme les pieds, les mains, les paupières, les rangées des dents d’en haut et d’en bas. Agir les uns contre les autres est contraire à la nature, et c’est agir les uns contre les autres que de s’indigner et de se détourner."
Vers 172 :
Le montanisme, prophétisé par Montan, se répand dans l’empire romain (supériorité du prophétisme sur la hiérarchie ecclésiastique, venue imminente du paraclet, recherche du martyre).
Le
montanisme est un mouvement chrétien hétérodoxe du IIe siècle fondé par
le prophète Montanus en Phrygie, région de la Turquie actuelle. Il
apparait au moment où l'Église s'organise en système. Ces chrétiens
rejetaient le clergé et toute hiérarchie, pour mieux exalter le martyre.
Le mouvement fondait aussi son système de croyance sur la promesse de
Jésus à ses disciples de leur envoyer, après sa mort, le Paraclet,
l'Esprit de vérité, qui devait les conduire en toute vérité et demeurer
éternellement avec eux pour leur enseigner les choses qu'ils n'avaient
pu comprendre pendant sa vie.
Montanus se présenta donc comme l'organe du Paraclet. Les paroles qu'il proférait étaient non les siennes, mais celles du Paraclet. Ainsi, dans un fragment conservé par Épiphane (au IVe siècle), il déclare : « Je suis venu non comme un ange ou un ambassadeur, mais comme Dieu le Père. »
Si Montanus est le premier à avoir pris en considération le "Paraclet" de "Jean", c'est peut-être en raison d'une proximité fondamentale. En fait, le montanisme, par sa promotion du "Saint Esprit", en plus du "Père" et du "Fils", semble avoir été le propagateur de ce thème johannique, sinon l'inventeur de la "Trinité". La toute première mention littérale de la "Trinité" est celle du Traité De la Pudeur du montaniste Tertullien (vers 208). Et Hippolyte, à Rome, dix ou vingt ans plus tard, reproche à ses adversaires dans l'Église de refuser de reconnaître "la Sainte Trinité".
Montanus se présenta donc comme l'organe du Paraclet. Les paroles qu'il proférait étaient non les siennes, mais celles du Paraclet. Ainsi, dans un fragment conservé par Épiphane (au IVe siècle), il déclare : « Je suis venu non comme un ange ou un ambassadeur, mais comme Dieu le Père. »
Si Montanus est le premier à avoir pris en considération le "Paraclet" de "Jean", c'est peut-être en raison d'une proximité fondamentale. En fait, le montanisme, par sa promotion du "Saint Esprit", en plus du "Père" et du "Fils", semble avoir été le propagateur de ce thème johannique, sinon l'inventeur de la "Trinité". La toute première mention littérale de la "Trinité" est celle du Traité De la Pudeur du montaniste Tertullien (vers 208). Et Hippolyte, à Rome, dix ou vingt ans plus tard, reproche à ses adversaires dans l'Église de refuser de reconnaître "la Sainte Trinité".
Tatien le Syrien écrit le Diatessaron, une harmonie des quatre Évangiles canoniques.
Revenu en Orient, âgé et peut-être assagi, Tatien entreprend de rédiger une concordance des Évangiles, la première du genre. Presque aussitôt traduit en syriaque, ce Diatessaron est un recueil de très grande importance pour les églises orientales et il connaît, bien au-delà de la Syrie, une fortune extraordinaire jusqu'en plein Moyen Âge.
177 : martyrs de Lyon.
Les martyrs de Lyon est un terme qui désigne un groupe de chrétiens qui a été martyrisé à Lugdunum (Lyon) en 177 après J.-C.. Il s'agit du premier groupe de chrétiens connu en Gaule.
Vers 177, le christianisme est une religion non reconnue des autorités (religio illicita), mais plus ou moins tolérée dans les faits. Elle est essentiellement implantée dans les villes de la partie orientale de l’Empire romain.
Le christianisme est persécuté par l'État romain de façon sporadique et non systématique, en des répressions localisées à une cité et pendant une bref laps de temps.
La précédente persécution notable – mise en avant par l'histoire canonique – est localisée en Bithynie et date de Trajan (règne de 98 à 117). À cette occasion, Trajan prescrit de ne pas rechercher les chrétiens, sauf sur dénonciation, laquelle ne peut être anonyme. Les chrétiens sont passibles de la peine capitale s’ils n'abjurent pas leur foi. Vers les années 170, un mouvement chrétien radical apparu en Phrygie, le montanisme, qui annonce la fin du monde, prône l’ascétisme, le martyre, et conteste hiérarchie, État et service militaire. Les intellectuels chrétiens rejettent le montanisme comme hérétique, mais le monde romain ne fait pas la différence.
Vers 177, le christianisme est une religion non reconnue des autorités (religio illicita), mais plus ou moins tolérée dans les faits. Elle est essentiellement implantée dans les villes de la partie orientale de l’Empire romain.
Le christianisme est persécuté par l'État romain de façon sporadique et non systématique, en des répressions localisées à une cité et pendant une bref laps de temps.
La précédente persécution notable – mise en avant par l'histoire canonique – est localisée en Bithynie et date de Trajan (règne de 98 à 117). À cette occasion, Trajan prescrit de ne pas rechercher les chrétiens, sauf sur dénonciation, laquelle ne peut être anonyme. Les chrétiens sont passibles de la peine capitale s’ils n'abjurent pas leur foi. Vers les années 170, un mouvement chrétien radical apparu en Phrygie, le montanisme, qui annonce la fin du monde, prône l’ascétisme, le martyre, et conteste hiérarchie, État et service militaire. Les intellectuels chrétiens rejettent le montanisme comme hérétique, mais le monde romain ne fait pas la différence.
Mosaïque à l'antique donnant le nom des martyrs, selon Grégoire de Tours (Crypte de la chapelle Sainte Blandine, Basilique d'Ainay Author: Ursus/Wikipédia Commons
Simultanément, les menaces barbares sur les frontières tendent la situation politique : en 167-169, puis en 175-180, les chrétiens refusent de participer aux cérémonies religieuses de soutien à l'Empire demandées par Marc Aurèle.
48 chrétiens périront.
48 chrétiens périront.
L'amphithéâtre des trois Gaules. Au fond, on voit le poteau placé à l’époque moderne en évocation des martyrs Lyon Author: arno/Wikipédia Commons
Art et culture
V. 170-180 : statue équestre de Marc Aurèle à Rome.
Marco Aurelio's original statue Auteur de la photo: Rosco/Wikipédia Commons
175/200 : la ville de Trèves est entourée de murailles. Construction de la Porta Nigra.
La Porta Nigra en 1793, Source: http://www.saarchaeologie.de/galerie/porta-nigra.htm Author: Lothary Domaine publique
La Porta Nigra côté campagne de nos jours Author: Berthold Werner/Wikipédia Commons
La Porta Nigra (du latin : « Porte Noire ») est une porte fortifiée d'époque romaine. Monument emblématique de la ville de Trèves, elle est une des plus anciennes portes de ville d'Allemagne. Les habitants l'appellent en général Porta.
Cette porte monumentale a été construite vers 175 ap. J.-C. comme porte d'entrée nord de la ville d’Augusta Treverorum au pays des Trévires, devenue Trèves. Son nom provient de la couleur sombre de la pierre, due à la patine des ans : elle est attestée en remontant jusqu'au Moyen Âge. Une autre source locale prétend que le nom provient du fait que cette porte était celle sous laquelle les esclaves noirs passaient en premier lorsqu'ils débarquaient de la Moselle.
Cette porte monumentale a été construite vers 175 ap. J.-C. comme porte d'entrée nord de la ville d’Augusta Treverorum au pays des Trévires, devenue Trèves. Son nom provient de la couleur sombre de la pierre, due à la patine des ans : elle est attestée en remontant jusqu'au Moyen Âge. Une autre source locale prétend que le nom provient du fait que cette porte était celle sous laquelle les esclaves noirs passaient en premier lorsqu'ils débarquaient de la Moselle.
176 : arc de Marc Aurèle à Rome.
L'arc de Marc Aurèle (Arcus M. Aurelii) à Rome, en Italie, est une voûte érigée pour la commémoration de la victoire de Marc Aurèle sur les Germains et les Sarmates en 176 ap. J.-C. Cette voûte a probablement enjambé le Clivus Argentarius, l'artère joignant directement le Champ de Mars au Forum, à sa jonction avec la Via Latina, en contrebas de l'Arx et du Temple de Junon Moneta.
176-192 : érection à Rome sur le Campus Martius d'une colonne commémorant les guerres conduites par Marc Aurèle sur le front du Danube.
Hauts-reliefs de la colonne de Marc-Aurèle. This work has been released into the public domain by its author, Arpingstone.
La colonne fut exécutée entre 176 et la fin du règne de l'empereur Commode (180-192), fils de Marc-Aurèle, vraisemblablement en même temps que les huit panneaux sculptés qui ornent aujourd'hui l'attique de l'arc de Constantin, mais étaient destinés à un autre monument dont on ignore le destin.
Hauts-reliefs de la colonne de Marc-Aurèle.
La colonne s'élevait au centre d'une place, sur un haut socle, à proximité du temple dédié à Marc-Aurèle par Commode, qui devait s'élever à peu près à l'emplacement du Palais Wedekind. La base et le piédestal, qui atteignaient plus de 10 mètres, reposaient sur une plate-forme elle-même haute de 3 mètres.
Hauts-reliefs de la colonne de Marc-Aurèle.
La colonne s'élevait au centre d'une place, sur un haut socle, à proximité du temple dédié à Marc-Aurèle par Commode, qui devait s'élever à peu près à l'emplacement du Palais Wedekind. La base et le piédestal, qui atteignaient plus de 10 mètres, reposaient sur une plate-forme elle-même haute de 3 mètres.
Wikipédia
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