vendredi 17 mai 2013

Les années 100 (de 100 à 109) Culture

Inventions, découvertes, introductions
Vers 105 : invention du papier par l'eunuque chinois Cai Lun, qui le présente à l'empereur Hedi de la dynastie Han.

 Cai Lun 18th century Source: Gutenberg and the Koreans: The Invention of Paper Domaine publique

Cai Lun, (v. 50 - 121), dont le prénom social était Jìngzhòng (敬仲), fut un eunuque haut fonctionnaire de la cour impériale chinoise pendant la dynastie des Han orientaux.
Cai est un personnage célèbre de l'histoire chinoise car on lui attribue, par tradition, l'invention du papier, ou tout au moins l'amélioration de sa technique de fabrication. Il aurait eu l'idée, en l'an 105, de remplacer les supports anciens de l'écriture, c'est-à-dire les tablettes de bambou et la soie, par un papier réalisé à partir d'une pâte à base d'écorce d'arbres (notamment de mûrier à papier), de lin et de chanvre.
L'archéologie vient contredire cette tradition. Des fragments de papiers issus de fibres végétales nettement antérieurs à l'époque de Cai Lun ont été retrouvés dans un certain nombre de sites chinois, les plus anciens datant du IIe siècle av. J.-C. ou du début du Ier siècle av. J.-C..
Mais le pouvoir impérial chinois a participé à forger la légende de Cai Lun (par le biais d'une biographie officielle), conduisant à en faire une sorte de divinité des papetiers. Un temple en son honneur aurait été érigé à Chengdu pendant la dynastie Song (960-1279).
Apparition présumée des premières brouettes en Chine.
En histoire, et surtout en histoire des techniques, il est souvent dangereux de supposer forcément ancien ce qui paraît aller naturellement de soi : l’histoire de la brouette semble s’inscrire dans ce principe.
Étymologiquement, une brouette est un véhicule à deux roues. Le terme, qui apparaît au XIVe siècle, serait un diminutif de beroue, lui-même venant du bas latin birota, véhicule à deux roues.

Combinaisons techniques évolutives aboutissant à la brouette.Image personnelle de Yelkrokoyade d'après Bertand GILLE Petite question et grand problème : la brouette LA RECHERCHE en histoire des sciences.Auteur: The original uploader was Yelkrokoyade at French Wikipedia  

L’engin serait une invention chinoise du début de l’ère chrétienne, soit environ dix siècles avant qu’elle ne fasse son apparition en Europe. Cependant les sinologues restent souvent flous, voire contradictoires dans leurs affirmations ; les images sont souvent tardives. Le général Zhuge Liang (181-234), de la période des Trois royaumes (IIIe siècle) aurait ravitaillé ses armées et transporté ses blessés avec des brouettes, tâche qui paraît pourtant mal convenir à l’engin plutôt performant pour le transport de charges sur de courtes distances. Ils auraient aussi inventé une brouette dotée d’un petit mât et comportant une voile, censée diminuer l’effort humain lorsque le vent est favorable.

Mechanik & Transportmittel & Schubkarre Heinrich Zeising 1612 gravure sur cuivre sur papier 12 x 13,5 cm Source: Deutsche Fotothek Cette image est dans le domaine public car son copyright a expiré.  

Selon Robert Temple, la brouette aurait été inventée dans le Sud-Est de la Chine, un siècle avant J.-C., par un personnage semi légendaire nommé Ko Yu. Il est supposé avoir fabriqué une sorte de mouton en bois et l’avoir monté à travers la montagne. Les brouettes ayant longtemps été décrites comme des « bœufs de bois » ou des « chevaux glissant, » il est probable que l’invention de ce personnage légendaire soit la brouette. Selon ce même auteur, les premières représentations de l’engin dateraient du Ier siècle après J.-C.
Les arases de brique sont désormais employées de façon constante dans la construction romaine.

Le syrien Maès Titianos reconnaît la Route de la soie, vers la Chine.
Maès Titianos est un commerçant macédonien ou syrien du Ier siècle. Il est connu pour avoir envoyé une expédition jusqu'en Chine, par la route de la soie. Cette expédition nous est connue par Marin de Tyr, cité par Ptolémée.

Religion et philosophie

Les Parthes créent l’office du chef de la communauté juive de Babylone, qui devient le représentant politique des Juifs à la cour royale.

 Statuette de femme nue, peut-être la Grande Déesse babylonienne. Albâtre or, rubis et terre cuite, IIe siècle av./ap. J.-C. Provenance : nécropole d'Hillah, près de Babylone. Dimensions H. 15.4 cm (6 in.), W. 11.8 cm (4 ½ in.) Louvre Museum Source/Photographer Marie-Lan Nguyen (2006)

Apparition des premières formules chrétiennes sur le dogme et la morale (Symbole des apôtres).

Époque probable de la rédaction de l'Évangile selon Jean en Asie Mineure.

Le Concile du Cachemire fixe la nouvelle forme du bouddhisme, le bouddhisme mahāyāna (ou vers 120).

 Avec le Mahāyanā, la Bouddhéité multiplie ses visages et ses moyens… Relief image of an eleven-faced depiction of the bodhisattva Avalokiteśvara, from Jiuhuashan in China's Anhui province. This work has been released into the public domain by its author, Nat Krause at the wikipedia project

Le bouddhisme mahāyāna est un terme sanskrit ( महायान ) signifiant « grand véhicule » (chinois : 大乘, dàchéng ; japonais : 大乗, daijō ; vietnamien : Đại Thừa ; coréen : 대승, dae-seung). Le bouddhisme mahāyāna apparaît vers le début de l’ère commune dans le Nord de l’Inde et dans l'Empire kouchan, d’où il se répand rapidement au Tarim et en Chine, avant de se diffuser dans le reste de l’Extrême-Orient.
Art et culture
L'école de philosophie et de rhétorique d'Autun en Gaule attire des étudiants de tout l'Empire romain.
Autun fut célèbre pour son école de rhétorique, dont les premiers à avoir apporté les lettres à Trèves furent les panégyristes, professeurs de rhétorique venant des écoles d'Autun, Bordeaux, Rome et de Trèves même. Dans les discours de 197 à 312, cinq sont composés à Autun. En 107 déjà cette école de philosophie et de Rhétorique d'Autun attire des étudiants de tout l'Empire. Le poème de 148 hexamètre, est écrit par un rhéteur de la fameuse école de rhétorique qui florissait à Autun à l'époque de Constantin

Littérature
Le plus ancien dictionnaire chinois, le Shuo Wen, est terminé dans ces années.
Le Shuōwén Jiězì (說文解字/说文解字) ou Shuowen (début du IIe siècle), du spécialiste des Cinq classiques Xu Shen (en) (許慎 58-147), est le premier dictionnaire de caractères chinois à proposer une analyse de leur composition et à les classer à l’aide des clés. Son titre est « Explication des pictogrammes (wen 文) et des idéo-phonogrammes (zi 字) », les deux catégories de caractère inventés par Cang Jie selon l’auteur.
L’ouvrage aurait été achevé vers 100, mais ne fut présenté à l’empereur qu’en 121 par Xu Chong (許沖), fils de Xu Shen.
Shuowen Jiezi – réimpression moderne d’une édition Song This image (or other media file) is in the public domain because its copyright has expired. 

Selon W.G. Boltz, l’entreprise de Xu Shen n’était pas uniquement linguistique mais également politique, liée à l’idée confucéenne que l’emploi de mots justes (zhengming 正名) est nécessaire pour bien gouverner, comme l’auteur le rappelle dans la postface.
Açvaghocha rédige un récit poétique de la vie de Bouddha, le Bouddha-Charita.
Aśvaghoṣa, mot sanskrit signifiant "le cri du cheval", (vers 80-vers 150) était un philosophe et poète indien, né à Saketa dans le centre de l'Inde. Il est considéré comme le premier dramatiste sanskrit, et l'un des plus grands poètes avec Kalidasa.
Aśvaghoṣa est considéré comme l'un des plus grands auteurs bouddhistes. Il est l'un des quatre grands sages bouddhistes surnommés « quatre soleils éclairant le monde » avec Nagarjuna, Aryadeva, et Kumaralata. Il est considéré par la tradition du bouddhisme Zen comme son douzième patriarche.
L'ensemble de ses œuvres expose dans un style accessible les enseignements bouddhistes sous forme de paraboles et de récits.
Œuvres principales
Shariputra-Prakarana, drame.
Saudrarananda Kavya, épopée.
Mahalankara, livre de gloire.
Réveil de la foi dans le Mahayana (attribution parfois contestée).
Bouddha-Charita, "acte du Bouddha", épopée.

Plutarque écrit ses Vies parallèles des hommes illustres.
Plutarque (en grec ancien Πλούταρχος / Ploútarkhos), né à Chéronée en Béotie vers 46 ap. J.-C. et mort vers 125, est un historien et penseur majeur de la Rome antique, Grec d'origine, influencé par le courant philosophique du moyen-platonisme.

Gravure représentant Plutarque dans l'édition des Vies parallèles par Amyot (1565) This image (or other media file) is in the public domain because its copyright has expired.

Les Vies parallèles des hommes illustres (en grec Βίοι Παράλληλοι / Bíoi Parállêloi) rassemblent cinquante biographies, dont 46 sont présentées par paire, comparant des Grecs et des Romains célèbres6 (par exemple Thésée et Romulus, Alexandre le Grand et César, Démosthène et Cicéron). À la fin de chaque doublet, la plupart du temps, un bref texte (σύγκρισις / súnkrisis) compare les deux personnages. Nous avons perdu la première paire, consacrée à Épaminondas et Scipion l'Africain. Parmi les biographies séparées figurent celle d'Artaxerxès II, Aratos de Soles, et les huit biographies de Césars, d'Auguste à Vitellius. On date l'écriture de ces biographies entre 100 et 110. Les Œuvres morales sont plus de 230 traités consacrés à des sujets nombreux et variés. Seuls 79 nous sont parvenus : De la curiosité, De la tranquillité de l'âme, Des vertus morales, Du démon de Socrate, De la face qui paraît sur la Lune, Sur Isis et Osiris...

Une page des Vies parallèles imprimée à Rome en 1470, collection de l'Université de Leeds This image (or other media file) is in the public domain because its copyright has expired.

Les Vies parallèles sont l'œuvre la plus connue de Plutarque. Elles étaient admirées de Montaigne comme du Grand Condé ; Corneille et Shakespeare y ont puisé des sujets de tragédie (le Sertorius de Corneille). Un autre grand lecteur des Vies parallèles fut Rousseau, qu'elles accompagnèrent jusqu'à la fin de sa vie.
105-107 : Tacite publie le Dialogue des orateurs, un ouvrage sur le déclin de l'éloquence à Rome.
109 : Histoires, de Tacite. (voir années 90)

Architecture

102-105 : agrandissement du port d’Ostie.

 Deux navires avec une partie de l'inscription « navicul. Karthag. de suo » (CIL XIV, 4549, 18). Emplacement 18 appartenant à des navicularii de Carthage. Piazzale delle Corporazioni (regio II, insula VII, 4), Ostia Antica, Italie. Author: Patrick Denker

103-105 : l’architecte Apollodore de Damas jette un pont de pierre de 1135 mètres de longueur, 50 mètres de hauteur, 20 mètres de largeur sur le Danube à Drobeta, près des Portes de Fer.

 Bas-relief de la colonne Trajane, montrant le pont à tablier de charpente segmentaire et les piles en maçonnerie. Au premier plan, l'empereur préside à un sacrifice.Source/Photographer     Conrad Cichorius: "Die Reliefs der Traianssäule", Zweiter Tafelband: "Die Reliefs des Zweiten Dakischen Krieges", Tafeln 58-113, Verlag von Georg Reimer, Berlin 1900

103-104 : construction d’un temple dédié aux empereurs divinisés par l’architecte Caius Julius Lacer à Alcántara, en Espagne.

104-109 : construction des Thermes de Trajan à Rome.

 
 Thermes de Trajan sur la maquette d'I. Gismondi. Museo della Civilta Romana, EUR, Rome.Author. Cassius Ahenobarbus

104-106 : construction du pont d’Alcántara en Espagne.

 Pont romain d'Alcántara sur le Tage, province de Cáceres, Estrémadure (Espagne) Author. José Luis Filpo 

106 : Apollodore de Damas termine ou restaure l'Odéon de Domitien, à Rome.

 L'Odéon sur une maquette de la Rome antique This file is in the public domain, because the Theatrum Pompei Project declars all their images are in the public domain

Après 106 : construction du limes de Dacie : limes des monts Meszes au nord-ouest (mur de pierre, palissades, retranchements, tours de bois à fondation de pierre, château forts en arrière) ; limes fluvial du Szamos au nord ; limes des Carpates (forts barrant les routes d’invasions) ; ligne de la Temes à l’ouest, ligne de l’Aluta à l’est.

 La Dacie romaine entre 106 et 271.Auteur. User:Andrei nacu, uploaded at Commons by El_Bes

 Reconstitution d'une Porta Praetoria ; ancien "limes" romain (Kastell Welzheim) Author. Mediatus sowie dessen Vater (Erlaubnis zur Veröffentlichung erteilt)

107-113 : construction du forum de Trajan à Rome.

109 : construction du monument Tropaeum Traiani en Mésie inférieure (Adamclisi en Dobroudja actuelle) pour célébrer la victoire romaine sur les Daces.

Début de la construction en adobes de la Huaca de la Luna et de la Huaca del Sol au Pérou par les Moches.

 Facade décorée de la Huaca de la Luna, Trujillo, Pérou Author Martin St-Amant (S23678)

 Photographie de la huaca del Sol Autor de la fotografía: Antonio Velasco. Mayo de 2005, viaje turístico al Perú.

Construction de l’aqueduc de Ségovie.

 Le granite est assemblé à sec  Foto di Nicolás Pérez, settembre 2004.

Construction de la bibliothèque de Pantainos à Athènes.

Wikipédia

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire