jeudi 6 décembre 2012

Saint Nicolas, évêque et confesseur

La légende de saint Nicolas a été écrite par des docteurs d’Argos, qui est une ville de la Grèce, et de là viendrait, d’après Isidore, le nom d’Argoliques donné aux Grecs. Et l’on dit aussi que cette légende a d’abord été écrite en grec par le patriarche Méthode, puis traduite en latin, avec de nombreuses additions, par le diacre Jean.

Peinture sur velin. Feuillet 023, recto, du manuscrit messin "Les Heures de Jean de Vy et Perrette Baudoche Metz", vers 1435-1447, suivies d’un psautier (vers 1340). « Maître des Evangiles de st Goery » Bibliothèques Médiathèques de Metz
This image (or other media file) is in the public domain because its copyright has expired.

I. Nicolas, citoyen de la ville de Patras, était né de parents riches et pieux. Son père s’appelait Épiphane, sa mère Jeanne. Ses parents, après l’avoir enfanté dans la fleur de leur âge, s’abstinrent ensuite de tout contact charnel. Le jour même de sa naissance, Nicolas, comme on le baignait, se dressa et se tint debout dans la baignoire ; et, durant toute son enfance il ne prenait le sein que deux fois par semaine, le mercredi et le vendredi. Dans sa jeunesse, évitant les plaisirs lascifs de ses compagnons, il fréquentait les églises, et retenait dans sa mémoire tous les passages des Saintes Écritures qu’il y entendait.

San Niccolò nella chiesa di Santa Lucia in Siena - attribuito a Giacomo Cozzarelli Attribution: Lforzini

À la mort de ses parents, devenu très riche, il chercha un moyen d’employer ses richesses, non pour l’éloge des hommes, mais pour la gloire de Dieu. Or un de ses voisins, homme d’assez noble maison, était sur le point, par pauvreté, de livrer ses trois jeunes filles à la prostitution, afin de vivre de ce que rapporterait leur débauche. Dès que Nicolas en fut informé, il eut horreur d’un tel crime, et, enveloppant dans un linge une masse d’or, il la jeta, la nuit, par la fenêtre, dans la maison de son voisin, après quoi il s’enfuit sans être vu. Et le lendemain l’homme, en se levant, trouva la masse d’or : il rendit grâces à Dieu, et s’occupa aussitôt de préparer les noces de l’aînée de ses filles. Quelque temps après, le serviteur de Dieu lui donna, de la même façon, une nouvelle masse d'or. Le voisin, en la trouvant, éclata en grandes louanges, et se promit à l’avenir de veiller pour découvrir qui c’était qui venait ainsi en aide à sa pauvreté. Et comme, peu de jours après, une masse d'or deux fois plus grande encore était lancée dans sa maison, il entendit le bruit qu’elle fit en tombant. Il se mit alors à poursuivre Nicolas, qui s’enfuyait, et à le supplier de s’arrêter, afin qu’il pût voir son visage. Il courait si fort qu’il finit par rejoindre le jeune homme, et put ainsi le reconnaître. Se prosternant devant lui, il voulait lui baiser les pieds ; mais Nicolas se refusa à ses remerciements, et exigea que, jusqu’à sa mort, cet homme gardât le secret sur le service qu’il lui avait rendu.

Icone, San Nicola tra scene della sua vita, inizio xv sec, Novgorod, detta.XV c. Attribution: I, Sailko

II. Après cela, l’évêque de le ville de Myre étant mort, tous les évêques de la région se réunirent afin de pourvoir à son remplacement. Il y avait parmi eux un certain évêque de grande autorité, de l’avis duquel dépendait l’opinion de tous ses collègues. Et cet évêque, les ayant tous exhortés à jeûner et à prier, entendit dans la nuit une voix qui lui disait de se poster le matin à la porte de l’église, et de consacrer comme évêque le premier homme qu’il verrait y entrer. Aussitôt il révéla cet avertissement aux autres évêques, et s’en alla devant la porte de l’église. Or, par miracle, Nicolas, envoyé de Dieu, se dirigea vers l’église avant l’aube, et y entra le premier. L’évêque, s’approchant de lui, lui demanda son nom.

St. Nicholas reviving a Youth by English School Manuscript Illuminations circa 1400-1440 20,1 × 13,4 cm Berger Collection Denver Art Museum This image (or other media file) is in the public domain because its copyright has expired.

 Et lui, qui était plein de la simplicité de la colombe, répondit en baissant la tête : « Nicolas, serviteur de Votre Sainteté. » Alors les évêques, l’ayant revêtu de brillants ornements, l’installèrent dans le siège épiscopal. Mais lui, dans les honneurs, conservait toujours son ancienne humilité et la gravité de ses mœurs ; il passait ses nuits en prières, macérait son corps, fuyait la société des femmes ; et il était humble dans son accueil, efficace dans sa parole, actif dans ses conseils, sévère dans ses réprimandes. – Une chronique rapporte aussi que saint Nicolas prit part au Concile de Nicée.

Predellatafel des Triptychons von San Domenico in Perugia zum Leben des Hl. Nikolaus von Bari, Szene: Rettung der Seeleute und Bewahrung dreier Verurteilter vor dem Tod Fra Angelico (1395–1455) c. 1437 Tempera auf Holz 34 × 60 cm Pinacoteca Vaticana L'œuvre d'art représentée dans cette image et sa reproduction sont dans le domaine public mondialement.

III. Un jour, des matelots, se trouvant en péril sur la mer, prièrent ainsi avec des larmes : « Nicolas, serviteur de Dieu, si ce que l’on nous a dit de toi est vrai, fais que nous l’éprouvions à présent ! » Aussitôt quelqu’un apparut devant eux, qui avait la figure du saint, et qui leur dit : « Vous m’avez appelé, me voici ! » Et il se mit à les aider, avec les voiles et les câbles et les autres agrès du bateau ; et, sur-le-champ, la tempête cessa. Ainsi sauvés, ces matelots rentrèrent dans l’église où était Nicolas ; et ils le reconnurent de suite, bien qu’ils ne l’eussent jamais vu. Alors ils le remercièrent de leur délivrance ; mais il leur dit d’en remercier Dieu, le mérite n’en pouvant être attribué qu’à la miséricorde divine et à leur propre foi.

La Légende Dorée


Saint Nicolas intervient au IVe siècle pour sauver trois officiers (ou trois notaires) de l'empereur Constantin (avant qu'il se convertisse au christianisme) : injustement emprisonnés, le saint délivre ces hommes des mains du bourreau qui allait les exécuter. Les chrétiens interprétant mal cette légende (dans l'iconographie byzantine, le saint est représenté de manière disproportionnée par rapport aux trois officiers, ces hommes étant alors pris pour des enfants), cette légende est transformée en une histoire de petits enfants sortant du saloir (correspondant à la tour servant de prison) et est souvent jouée dans les mystères au Moyen Âge.

Il est saint patron (c'est-à-dire modèle et protecteur) des Lorrains, des Russes, des Fribourgeois, des Ovillois, des écoliers, des étudiants, des enseignants, des marins, des hommes et femmes souffrant de stérilité, des célibataires, des vitriers, des bouchers, des voyageurs.
Suivant les régions, les notaires se placent sous la protection de saints différents parmi lesquels saint Lazare, saint Luc, sainte Catherine, mais le plus souvent saint Nicolas, saint Marc et saint Yves. De nos jours encore, c'est autour du 9 mai (Saint-Nicolas d'été) et du 6 décembre (Saint-Nicolas d'hiver) que se situent les principales assemblées de notaires. Sans doute cet évêque a-t-il été choisi par les notaires de Paris pour avoir doté trois jeunes filles pauvres en passe de devoir se prostituer pour subvenir à leurs besoins. À Paris, les avocats sont également placés sous sa protection, alors que les autres barreaux se placent sous celle de saint Yves.
La légende de saint Nicolas est à l'origine du personnage du Père Noël : les Hollandais exportèrent au XVIIe siècle la fête de Sint Niclaes ou Sinterclaes à la Nouvelle-Amsterdam, où, par déformation, « Sinte(r)claes » devint « Santa Claus ». (Wikipédia)
Velikorezkaya ikon of Hl. Nikolaus, Russia Великорецкая икона святителя Николая Чудотворца XVI век Cette image est dans le domaine public car son copyright a expiré.

Sa commémoration chrétienne le 6 décembre est une fête très populaire dans bien des pays du monde. À la Saint-Nicolas, la tradition veut que les enfants qui, durant toute l'année, ont été sages, reçoivent des friandises, de nature variable selon les régions, et des cadeaux. Ceux qui n'ont pas été sages se voient offrir un martinet par le père Fouettard, ce qui est rare, car il est possible de leur pardonner s'ils se repentent.
Kreuzigungs-Triptychon, links: Hl. Nikolaus, rechts: Hl. Gregor Duccio di Buoninsegna (1260–1318) 1305 tempera sur panneau 61 × 78,8 cm Musée des Beaux-Arts de Boston L'œuvre d'art représentée dans cette image et sa reproduction sont dans le domaine public mondialement.De la légende à l'hagiographie


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire