Jacques, martyr, surnommé l’intercis, noble d'origine, mais plus noble encore par sa foi, était originaire du pays des Perses et de la ville d'Elape. Il naquit de parents très chrétiens, et il eut une femme aussi chrétienne que lui. Il était fort connu du roi des Perses et le premier parmi les grands. Or, il se laissa séduire, par la faveur singulière de ce prince, et adora les idoles. Quand sa mère et son épouse l’apprirent, elles lui écrivirent aussitôt ainsi : « En obéissant à un mortel, vous avez abandonné celui avec lequel est la vie; en voulant plaire à qui sera bientôt pourriture, vous avez
abandonné celui qui est le parfum éternel ; vous avez échangé la vérité
pour le mensonge, et en cédant à un mortel, vous avez délaissé le juge
des vivants et des morts. Vous saurez donc qu'a partir de ce jour, nous
vous serons étrangères, et que dorénavant nous n'habiterons plus avec
vous.» Quand Jacques eut lu cette lettre, il dit en versant tics larmes
amères: « Si ma mère qui m’a engendré, si mon épouse sont devenues pour
moi des étrangères, combien plus étranger devra être mon Dieu pour moi!
»
* Nicéphore Calliste, Histoire; ecclésiastique, l. XIV, c. XX.
Or, tandis qu'il s'affligeait extrêmement de son erreur, un messager vint dire au prince que Jacques était chrétien. Le prince le manda et lui dit : « Dis-moi si tu es, Nazaréen ? » « Oui, lui répondit Jacques, je suis Nazaréen. » Le prince : « Alors, tu es magicien? » Jacques: « A Dieu ne plaise que je sois magicien ! » Et comme le roi le menaçait de lui faire subir de nombreuses tortures, Jacques lui dit : « Je ne suis pas effrayé de tes menaces, car ta fureur passe aussi vite sur mes oreilles que le vent qui souffle sur la pierre. » Le prince : « Ne commets pas d'imprudence, de peur de périr d'une mort cruelle. » Jacques : « Ce n'est pas mort qu'il faut dire, mais bien plutôt sommeil, puisque peu de temps après est accordée la résurrection. » Le prince : « Que les Nazaréens ne te séduisent point en disant que la mort est un sommeil, quand les plus grands empereurs la craignent. » Jacques : « Nous, nous ne craignons pas la mort, puisque nous espérons passer de la mort à la vie. »
Alors le prince, de l’avis de ses amis, porta cette sentence contre Jacques, savoir que, pour imprimer la terreur dans le cœur des autres, il fût condamné à être coupé par morceaux. Or, comme il se trouvait plusieurs personnes qui, par compassion, pleuraient sur lui : « Ne pleurez pas sur moi, dit-il, mais pleurez sur vous-mêmes, parce que je vais à la vie, et que des supplices éternels vous sont réservés. ». Alors, les bourreaux lui coupèrent le pouce de là main droite; et Jacques s'écria : « Jésus de Nazareth, mon libérateur, recevez ce rameau de l’arbre de votre miséricorde; car, celui qui cultive la vigne en coupe le sarment, afin qu'elle pousse de plus beaux jets et qu'elle produise avec plus d'abondance. » Le bourreau lui dit : « Si tu veux obéir, je puis encore t'épargner, et je te donnerai des médicaments. » Jacques répondit: « N'as-tu pas vu un cep de vigne? Quand on coupe les sarments, le nœud qui reste produit de nouvelles branches, à chaque taille, quand le temps est venu et que la terre commence à s'échauffer; si donc on taille la vigne à différentes époques, pour qu'elle produise des jets, à combien plus forte raison le chrétien fidèle en donnera-t-il, lui qui est enté sur la véritable vigne qui est le Christ? » Alors, le bourreau vint lui couper le second doigt. Et le bienheureux. Jacques dit : « Recevez, Seigneur; ces deux rameaux qu'a plantés votre droite. » Il coupa encore le troisième, et saint Jacques dit : « Délivré d'une triple tentation, je bénirai le Père, le Fils et le Saint-Esprit, et avec les trois enfants préservés dans la fournaise, je vous confesserai, Seigneur, et en union avec le chœur des martyrs, je chanterai des cantiques à votre nom, ô Jésus-Christ ! » Le quatrième doigt fut coupé aussi, et Jacques dit: « Protecteur des enfants d'Israël, qui avez béni jusqu'à la quatrième génération, recevez de votre serviteur le témoignage de ce quatrième doigt, comme ayant été béni en Juda. » Quand le cinquième doigt fut coupé, il dit : « Ma joie est complète. » Alors, les bourreaux lui dirent : « Épargne maintenant ta vie ne meurs pas, ni ne te contriste point d'avoir perdu une main ; car il y en a beaucoup qui n'en ont plus qu'une, et qui possèdent beaucoup de richesses et d'honneurs. » Le bienheureux Jacques répondit-: « Quand les bergers se mettent à tondre leurs troupeaux, enlèvent-ils seulement la toison de droite, et laissent-ils celle qui est à gauche? Et moi qui suis un homme raisonnable, dois-je moins dédaigner d'être tué pour Dieu ? »
Alors ces impies s'approchèrent et coupèrent le petit doigt de la main gauche, et Jacques dit : « Vous, Seigneur, vous étiez grand, et vous avez voulu vous faire tout petit et chétif pour nous; c'est pour cela. que je vous rends le corps et l’âme, que vous avez créés et rachetés de votre propre sang. » On coupe ensuite le septième doigt, et il dit : « Sept fois le jour, j'ai célébré les louanges du Seigneur. » On coupe le huitième, et il dit : « Le huitième jour, fut circoncis Jésus, et le huitième jour, on circoncit l’hébreu, afin de l’admettre aux cérémonies légales; faites donc, Seigneur, que l’esprit de votre serviteur se sépare de ces in-circoncis qui conservent leur souillure, afin que je vienne à vous et que je voie votre face, Seigneur. » On coupe ensuite le neuvième doigt, et il dit : « A la neuvième heure, le Christ rendit l’esprit sur la croix; ce qui me fait confesser votre nom et vous rendre grâces par la douleur de ce neuvième doigt. » On coupe le dixième; et il dit : Le nombre dix est celui des commandements, et l’Iota * est la première lettré du nom de Jésus. Alors, quelques-uns de ceux qui étaient là lui dirent : « O vous, qui avez été autrefois notre ami intime, faites votre déclaration seulement devant le consul, et vous vivrez ; car, quoique vos mains soient coupées, il y a cependant de très habiles médecins qui pourront guérir vos douleurs. » Jacques leur dit : « Loin de moi une si infâme dissimulation ! car quiconque, ayant mis sa main à la charrue, regarde derrière soi, n'est point propre au royaume de Dieu. » (Luc, IX.)
Alors, les bourreaux indignés s'approchèrent et lui coupèrent le pouce, du pied droit, et Jacques dit : « Le pied du Christ a été percé, et il en est sorti du sang. » On coupe le second doigt du pied, et il dit: « Ce jour est grand pour moi, en comparaison de tous les autres de ma vie ; car aujourd'hui, j'irai vers le Dieu fort. » Ils coupèrent aussi le troisième, qu'ils jetèrent devant lui ; alors. Jacques dit en souriant : « Va, troisième doigt, rejoindre tes compagnons,; et de même qu'un grain de froment rapporte beaucoup de fruits, de même aussi, au dernier jour, tu reposeras avec tes compagnons. » On coupe le quatrième, et il dit : «Pourquoi es-tu triste, ô mon âme, et pourquoi te troubles-tu ? Espère en Dieu, car je lui rendrai encore des actions de grâce; il est mon Sauveur et mon Dieu.» (Ps. XLII.) On coupe le cinquième, et il dit « Je puis dire maintenant au Seigneur qu'il m’a rendu digne d'être associé à ses serviteurs. » Alors ils prirent le pied gauche, et en coupèrent le petit doigt, et Jacques dit : « Petit doigt, console-toi, car le petit et le grand ressusciteront également; si un petit cheveu de la tête ne périra pas, pourquoi serais-tu séparé de tes compagnons ? » On coupe le second, et Jacques dit : « Détruisez cette vieille maison, car on m’en prépare une plus belle. » On coupe le troisième, et, Jacques dit: « L'enclume s'endurcit sous les coups. » On coupe encore le quatrième, et il dit : « Fortifiez-moi, Dieu de vérité, parce que mon âme se fie en vous et que j'espérerai à l’ombre de vos ailés, jusqu'à ce que l’iniquité soit passée. » (Ps. LVI.) On coupe aussi le cinquième, et il dit : « Voici, Seigneur, que je m’immole pour vous vingt fois. »
* En grec, l’I représente le nombre 10.
Alors ils lui prirent le pied droit et le coupèrent ; Jacques dit : « J'offre ce présent au roi du ciel, pour l’amour de qui j'endure ces tourments. » Ils coupèrent ensuite le pied gauche, et le bienheureux Jacques dit : « C'est vous, Seigneur, qui faites des merveilles ; exaucez-moi et me sauvez. » Ils coupèrent la main droite, et il dit : « Que vos miséricordes me viennent en aide, Seigneur! » A la gauche, il dit : « C'est vous, Seigneur, qui opérez des merveilles. » Ils coupèrent le bras droit, et il dit : « O mon âme, louez le Seigneur. Je louerai le Seigneur pendant ma vie; je célébrerai la gloire de mon Dieu, tant que je vivrai. » (Ps. CXLV.) Après quoi, ils coupèrent le bras gauche, et il dit « Les douleurs de la mort m’ont. environné ; au nom du Seigneur, j'en serai vengé. » Alors ils s'approchèrent., et coupèrent la jambe droite en la sciant jusqu'aux reins. Le bienheureux Jacques, accablé par une douleur inexprimable, s'écria : « Seigneur Jésus-Christ, aidez-moi, car les gémissements de la mort m’ont environné. » Puis, il dit aux bourreaux : « Le Seigneur me recouvrira d'une nouvelle chair, que vos blessures ne sauront souiller.» Les bourreaux étaient épuisés, parce que, depuis la première heure du jour , jusqu'à la neuvième, ils avaient sué à le trancher. Enfin ils prirent sa jambe gauche, et la coupèrent jusqu'aux reins. Alors saint Jacques s'écria : « Souverain Seigneur, exaucez un homme à demi mort ; vous êtes le maître des vivants et des morts. Des doigts, Seigneur, je n'en ai plus pour les lever à vous; des mains non plus, pour les étendre vers vous ; mes pieds sont coupés et mes genoux sont abattus, je ne puis plus les fléchir devant vous ; je suis comme une maison qui a perdu ses colonnes et qui va crouler. Exaucez-moi, Seigneur J.-C., et ôtez mon âme de prison. »
Après ces mots, un des bourreaux s'approcha et lui coupa la tète. Les chrétiens vinrent en cachette pour ravir son corps, auquel ils donnèrent une sépulture honorable. Or, il souffrit le 5 des calendes de décembre (27 novembre).
* Nicéphore Calliste, Histoire; ecclésiastique, l. XIV, c. XX.
Or, tandis qu'il s'affligeait extrêmement de son erreur, un messager vint dire au prince que Jacques était chrétien. Le prince le manda et lui dit : « Dis-moi si tu es, Nazaréen ? » « Oui, lui répondit Jacques, je suis Nazaréen. » Le prince : « Alors, tu es magicien? » Jacques: « A Dieu ne plaise que je sois magicien ! » Et comme le roi le menaçait de lui faire subir de nombreuses tortures, Jacques lui dit : « Je ne suis pas effrayé de tes menaces, car ta fureur passe aussi vite sur mes oreilles que le vent qui souffle sur la pierre. » Le prince : « Ne commets pas d'imprudence, de peur de périr d'une mort cruelle. » Jacques : « Ce n'est pas mort qu'il faut dire, mais bien plutôt sommeil, puisque peu de temps après est accordée la résurrection. » Le prince : « Que les Nazaréens ne te séduisent point en disant que la mort est un sommeil, quand les plus grands empereurs la craignent. » Jacques : « Nous, nous ne craignons pas la mort, puisque nous espérons passer de la mort à la vie. »
Alors le prince, de l’avis de ses amis, porta cette sentence contre Jacques, savoir que, pour imprimer la terreur dans le cœur des autres, il fût condamné à être coupé par morceaux. Or, comme il se trouvait plusieurs personnes qui, par compassion, pleuraient sur lui : « Ne pleurez pas sur moi, dit-il, mais pleurez sur vous-mêmes, parce que je vais à la vie, et que des supplices éternels vous sont réservés. ». Alors, les bourreaux lui coupèrent le pouce de là main droite; et Jacques s'écria : « Jésus de Nazareth, mon libérateur, recevez ce rameau de l’arbre de votre miséricorde; car, celui qui cultive la vigne en coupe le sarment, afin qu'elle pousse de plus beaux jets et qu'elle produise avec plus d'abondance. » Le bourreau lui dit : « Si tu veux obéir, je puis encore t'épargner, et je te donnerai des médicaments. » Jacques répondit: « N'as-tu pas vu un cep de vigne? Quand on coupe les sarments, le nœud qui reste produit de nouvelles branches, à chaque taille, quand le temps est venu et que la terre commence à s'échauffer; si donc on taille la vigne à différentes époques, pour qu'elle produise des jets, à combien plus forte raison le chrétien fidèle en donnera-t-il, lui qui est enté sur la véritable vigne qui est le Christ? » Alors, le bourreau vint lui couper le second doigt. Et le bienheureux. Jacques dit : « Recevez, Seigneur; ces deux rameaux qu'a plantés votre droite. » Il coupa encore le troisième, et saint Jacques dit : « Délivré d'une triple tentation, je bénirai le Père, le Fils et le Saint-Esprit, et avec les trois enfants préservés dans la fournaise, je vous confesserai, Seigneur, et en union avec le chœur des martyrs, je chanterai des cantiques à votre nom, ô Jésus-Christ ! » Le quatrième doigt fut coupé aussi, et Jacques dit: « Protecteur des enfants d'Israël, qui avez béni jusqu'à la quatrième génération, recevez de votre serviteur le témoignage de ce quatrième doigt, comme ayant été béni en Juda. » Quand le cinquième doigt fut coupé, il dit : « Ma joie est complète. » Alors, les bourreaux lui dirent : « Épargne maintenant ta vie ne meurs pas, ni ne te contriste point d'avoir perdu une main ; car il y en a beaucoup qui n'en ont plus qu'une, et qui possèdent beaucoup de richesses et d'honneurs. » Le bienheureux Jacques répondit-: « Quand les bergers se mettent à tondre leurs troupeaux, enlèvent-ils seulement la toison de droite, et laissent-ils celle qui est à gauche? Et moi qui suis un homme raisonnable, dois-je moins dédaigner d'être tué pour Dieu ? »
Alors ces impies s'approchèrent et coupèrent le petit doigt de la main gauche, et Jacques dit : « Vous, Seigneur, vous étiez grand, et vous avez voulu vous faire tout petit et chétif pour nous; c'est pour cela. que je vous rends le corps et l’âme, que vous avez créés et rachetés de votre propre sang. » On coupe ensuite le septième doigt, et il dit : « Sept fois le jour, j'ai célébré les louanges du Seigneur. » On coupe le huitième, et il dit : « Le huitième jour, fut circoncis Jésus, et le huitième jour, on circoncit l’hébreu, afin de l’admettre aux cérémonies légales; faites donc, Seigneur, que l’esprit de votre serviteur se sépare de ces in-circoncis qui conservent leur souillure, afin que je vienne à vous et que je voie votre face, Seigneur. » On coupe ensuite le neuvième doigt, et il dit : « A la neuvième heure, le Christ rendit l’esprit sur la croix; ce qui me fait confesser votre nom et vous rendre grâces par la douleur de ce neuvième doigt. » On coupe le dixième; et il dit : Le nombre dix est celui des commandements, et l’Iota * est la première lettré du nom de Jésus. Alors, quelques-uns de ceux qui étaient là lui dirent : « O vous, qui avez été autrefois notre ami intime, faites votre déclaration seulement devant le consul, et vous vivrez ; car, quoique vos mains soient coupées, il y a cependant de très habiles médecins qui pourront guérir vos douleurs. » Jacques leur dit : « Loin de moi une si infâme dissimulation ! car quiconque, ayant mis sa main à la charrue, regarde derrière soi, n'est point propre au royaume de Dieu. » (Luc, IX.)
Alors, les bourreaux indignés s'approchèrent et lui coupèrent le pouce, du pied droit, et Jacques dit : « Le pied du Christ a été percé, et il en est sorti du sang. » On coupe le second doigt du pied, et il dit: « Ce jour est grand pour moi, en comparaison de tous les autres de ma vie ; car aujourd'hui, j'irai vers le Dieu fort. » Ils coupèrent aussi le troisième, qu'ils jetèrent devant lui ; alors. Jacques dit en souriant : « Va, troisième doigt, rejoindre tes compagnons,; et de même qu'un grain de froment rapporte beaucoup de fruits, de même aussi, au dernier jour, tu reposeras avec tes compagnons. » On coupe le quatrième, et il dit : «Pourquoi es-tu triste, ô mon âme, et pourquoi te troubles-tu ? Espère en Dieu, car je lui rendrai encore des actions de grâce; il est mon Sauveur et mon Dieu.» (Ps. XLII.) On coupe le cinquième, et il dit « Je puis dire maintenant au Seigneur qu'il m’a rendu digne d'être associé à ses serviteurs. » Alors ils prirent le pied gauche, et en coupèrent le petit doigt, et Jacques dit : « Petit doigt, console-toi, car le petit et le grand ressusciteront également; si un petit cheveu de la tête ne périra pas, pourquoi serais-tu séparé de tes compagnons ? » On coupe le second, et Jacques dit : « Détruisez cette vieille maison, car on m’en prépare une plus belle. » On coupe le troisième, et, Jacques dit: « L'enclume s'endurcit sous les coups. » On coupe encore le quatrième, et il dit : « Fortifiez-moi, Dieu de vérité, parce que mon âme se fie en vous et que j'espérerai à l’ombre de vos ailés, jusqu'à ce que l’iniquité soit passée. » (Ps. LVI.) On coupe aussi le cinquième, et il dit : « Voici, Seigneur, que je m’immole pour vous vingt fois. »
* En grec, l’I représente le nombre 10.
Alors ils lui prirent le pied droit et le coupèrent ; Jacques dit : « J'offre ce présent au roi du ciel, pour l’amour de qui j'endure ces tourments. » Ils coupèrent ensuite le pied gauche, et le bienheureux Jacques dit : « C'est vous, Seigneur, qui faites des merveilles ; exaucez-moi et me sauvez. » Ils coupèrent la main droite, et il dit : « Que vos miséricordes me viennent en aide, Seigneur! » A la gauche, il dit : « C'est vous, Seigneur, qui opérez des merveilles. » Ils coupèrent le bras droit, et il dit : « O mon âme, louez le Seigneur. Je louerai le Seigneur pendant ma vie; je célébrerai la gloire de mon Dieu, tant que je vivrai. » (Ps. CXLV.) Après quoi, ils coupèrent le bras gauche, et il dit « Les douleurs de la mort m’ont. environné ; au nom du Seigneur, j'en serai vengé. » Alors ils s'approchèrent., et coupèrent la jambe droite en la sciant jusqu'aux reins. Le bienheureux Jacques, accablé par une douleur inexprimable, s'écria : « Seigneur Jésus-Christ, aidez-moi, car les gémissements de la mort m’ont environné. » Puis, il dit aux bourreaux : « Le Seigneur me recouvrira d'une nouvelle chair, que vos blessures ne sauront souiller.» Les bourreaux étaient épuisés, parce que, depuis la première heure du jour , jusqu'à la neuvième, ils avaient sué à le trancher. Enfin ils prirent sa jambe gauche, et la coupèrent jusqu'aux reins. Alors saint Jacques s'écria : « Souverain Seigneur, exaucez un homme à demi mort ; vous êtes le maître des vivants et des morts. Des doigts, Seigneur, je n'en ai plus pour les lever à vous; des mains non plus, pour les étendre vers vous ; mes pieds sont coupés et mes genoux sont abattus, je ne puis plus les fléchir devant vous ; je suis comme une maison qui a perdu ses colonnes et qui va crouler. Exaucez-moi, Seigneur J.-C., et ôtez mon âme de prison. »
Après ces mots, un des bourreaux s'approcha et lui coupa la tète. Les chrétiens vinrent en cachette pour ravir son corps, auquel ils donnèrent une sépulture honorable. Or, il souffrit le 5 des calendes de décembre (27 novembre).
La Légende Dorée
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