Saint Bernard avec sa crosse d'abbé, tenant la Règle bénédictine pour l'ordre cistercien qu'il a réformé, église Saint-Bernard de Fontaine-lès-Dijon.Attribution: Arnaud 25/Wikimédia Commons
* Jacques de Voragine a écrit cette vie d'après le livre de Guillaume, de Saint-Thierry.
Bernard de Clairvaux, manuscrit enluminé du XIIIe siècle This image (or other media file) is in the public domain because its copyright has expired.
Saint Bernard de Clairvaux, vitrail. Rhin supérieur, vers 1450.Musée national du Moyen Âge Cluny Attribution: Jastrow (2006) Cette image est dans le domaine public car son copyright a expiré.
Bernard de Clairvaux recevant le lait de la Vierge. The scene is a legend which allegedly took place at Speyer Cathedral in 1146." This image (or other media file) is in the public domain because its copyright has expired.
L'an de l’Incarnation 1112, la quinzième année depuis l’établissement de la maison des cisterciens, le serviteur de Dieu Bernard, âgé d'environ vingt-deux ans, entra dans l’ordre de Citeaux avec plus de trente de ses compagnons. Or, comme il sortait avec ses frères de la maison paternelle, Guidon, l’aîné, voyant Nivard, son tout petit frère, qui jouait sur la place avec des enfants, lui dit : « Allons, mon frère Nivard, c'est à toi seul qu'appartient toute la terre de notre héritage. » Et l’enfant lui répondit non pas comme un enfant : « Vous aurez donc le ciel, et à moi vous me laissez seulement la terre? Ce partage n'a pas été fait ex aequo. » Nivard resta donc quelque peu de temps avec son père; mais dans la suite, il alla rejoindre ses frères. Le serviteur de Dieu Bernard étant entré dans cet ordre, s'adonna tellement à la contemplation spirituelle et fut tellement occupé du service de Dieu, qu'il ne se servait déjà plus d'aucun de ses sens corporels ; car il y avait un an qu'il était dans la cellule des novices, qu'il ignorait encore si la maison avait une voûte. Bien qu'il entrât souvent dans l’église et qu'il en sortît, il pensait qu'il n'y avait qu'une fenêtre au chevet, où il s'en trouvait trois.
Le Christ embrassant Saint Bernard de Clairvaux par Francisco Ribalta (1565-1628), 158 × 113 cm Musée du Prado de Madrid.The reproduction is part of a collection of reproductions compiled by The Yorck Project. The compilation copyright is held by Zenodot Verlagsgesellschaft mbH and licensed under the GNU Free Documentation License.
Apparition de la Vierge à saint Bernard par Bartolomé Esteban Murillo (1617–1682), 311 × 249 cm, musée du Prado de Madrid. This image (or other media file) is in the public domain because its copyright has expired.
Bernard de Clairvaux prêchant la deuxième croisade à Vézelay, en 1146. Émile Signol (1804–1892) Domaine publique
Sa sœur, qui s'était mariée, vivait exposée au danger au sein des richesses et des délices du monde. Or, elle vint une fois au monastère faire une visite à ses frères. Et comme elle était arrivée avec une suite et un appareil magnifique, Bernard en eut horreur comme du filet dont se sert le diable pour prendre les âmes; il refusa absolument de sortir pour la voir. Comme aucun de ses frères ne venait à sa rencontre, mais que l’un d'eux, qui pour lors était portier, l’appelait fumier habillé, elle fondit toute en larmes. « Bien que je sois une pécheresse, dit-elle, c'est pour les gens de cette sorte que J.-C. est mort: c'est parce que je sens être une pécheresse que je recherche les avis et l’entretien des (468) personnes de bien; et si mon frère, méprise mon corps, que le serviteur de Dieu ne méprise pas mon âme. Qu'il vienne, qu'il ordonne, et tout ce qu'il ordonnera, je l’accomplirai. » Ce ne fut qu'après cette promesse que saint Bernard vint la trouver avec ses frères ; et parce qu'il ne pouvait pas la séparer de son mari, il lui interdit d'abord toute la vaine gloire du monde, et il lui proposa, pour modèle à imiter, la conduite de sa mère; après quoi il la congédia. A son retour, il s'opéra en elle un changement si soudain, qu'au milieu de la gloire du monde, elle menait une vie érémitique et qu'elle se rendait absolument étrangère à tout ce qui tenait du siècle. Enfin à force de prières, elle gagna son mari, et après avoir reçu l’autorisation de son évêque, elle entra dans un monastère.
Moine cistercien, Sainte Humbeline, sœur de Bernard et Jeanne de Boubais, abbesse de l'abbaye de Flines, aux pieds de la Vierge à l'Enfant, triptyque du Cellier, tempera sur bois, Jehan Bellegambe (circa 1470–1535) Domaine publique
Plusieurs villes élurent l’homme de Dieu pour évêque: ce furent en particulier Gênes et Milan. A ceux qui le demandaient, il disait sans consentir, comme aussi sans refuser avec dureté, qu'il ne s'appartenait pas, mais qu'il était consacré au service des autres. Au reste, les frères, d'après le conseil de l’homme de Dieu, s'étaient pourvus et munis de l’autorité du souverain Pontife pour que personne ne pût leur ravir leur joie. A une époque ayant visité les frères Chartreux, Bernard les édifia beaucoup en tous points. Il n'y eut qu'une chose qui frappa le prieur de la Chartreuse, c'est que la selle qui portait le saint abbé n'était pas sans quelque élégance et n'annonçait pas la pauvreté. Le prieur en fit l’observation à un des frères qui rapporta cela à l’homme de Dieu. Celui-ci n'en fut pas moins étonné et s'informa de ce qu'était cette selle : car de Clairvaux, il était venu à là Chartreuse sans savoir comment elle pouvait être. Pendant toute une journée, il chemina auprès du lac de Lausanne sans le voir, ou bien il ne remarqua pas qu'il le voyait. Le soir, comme ses compagnons parlaient de ce lac, Bernard leur demanda où il se trouvait. En entendant cela, ils restèrent dans l’admiration.
L'humilité de son cœur l’emportait en lui sur la gloire de son nom, et le monde entier ne parvenait pas autant à l’élever qu'il se rabaissait lui-même. Tous le regardaient comme un homme extraordinaire, et lui se considérait comme le dernier de tous : personne ne lui trouvait son égal et lui-même ne se préférait â personne. Enfin, d'après ses propres aveux, au milieu des plus grands honneurs, et quand il recevait des hommages universels, il se croyait être un personnage d'emprunt, ou bien il pensait rêver : mais où il rencontrait des frères plus simples; il était joyeux de se trouver jouir d'une humilité qui lui était chère, et d'être rendu à lui-même. Or, toujours on le rencontrait ou priant, ou lisant, ou écrivant, ou méditant, ou bien édifiant les frères par sa parole. Une fois qu'il prêchait au peuple et que tous l’écoutaient avec attention et dévotion, cette tentation se glissa dans son esprit : « Vraiment tu parles aujourd'hui admirablement ; les hommes t'écoutent volontiers et tu passes généralement pour un savant! » Mais l’homme de Dieu, qui se sentait pressé par cette tentation, s'arrêta un instant, et se mit à penser, s'il devait continuer ou finir son discours. Et aussitôt, fortifié par le secours de Dieu, il répondit tout bas au tentateur : « Ce n'est pas par toi que j'ai commencé, ce n'est pas par toi que je cesserai. » Et, sans se troubler, il poursuivit sa prédication jusqu'à la fin. Un moine qui, dans le siècle, avait été ribaud et joueur, fut tenté par le malin esprit de rentrer dans le monde. Or, comme Bernard ne le pouvait retenir, il lui demanda de quoi il vivrait. Celui-ci lui répondit : « Je sais jouer aux dés et avec cela je pourrai vivre. »
Bernard lui dit : « Si je te confie un capital, veux-tu revenir tous les ans et partager avec moi le bénéfice?» Quand le moine entendit cette proposition, il fut tout joyeux, et promit qu'il y viendrait volontiers. Bernard commanda donc de lui donner vinât sols et cet homme s'en alla avec cet argent. Or, le saint homme agissait ainsi afin de pouvoir le faire revenir une seconde fois, comme cela eut lieu plus tard. Ce malheureux s'en alla donc, et perdit tout : puis il revint fort confus à la porte. Quand l’homme de Dieu eut appris son arrivée, il alla plein de joie vers lui, et tendit son giron afin de partager le gain ensemble. Et l’autre dit: « Rien, mon père, je n'ai rien gagné; mais j'ai encore perdu le capital: si vous voulez, recevez-moi pour notre capital. » Bernard lui répondit avec bonté : « S'il en est ainsi, dit-il, mieux vaut encore recevoir cela que tout perdre ». Une fois saint Bernard voyageait monté sur une jument; il rencontra un paysan, avec lequel il vint à parler et à gémir de la légèreté du coeur dans la prière. Quand cet homme Peut entendu, il le méprisa aussitôt, et lui dit que quant à lui, dans, ses prières, il avait, le coeur ferme et solide. Mais saint Bernard voulant le convaincre et réprimer sa témérité lui dit : « Eloignez-vous un peu de nous, et commencez l’oraison dominicale avec toute l’attention dont- vous pouvez être capable. Si vous l’achevez sans aucune distraction et sans vous tromper, je vous donne bien certainement la jument sur laquelle je suis assis. Mais vous allez me promettre consciencieusement aussi, que si vous avez en même temps une distraction, vous vous garderez bien de me le cacher. » Le paysan enchanté (472) et qui se croyait déjà avoir gagné la jument, fut assez téméraire pour se retirer, et après s'être recueilli, il commença à réciter l’oraison dominicale. Il avait à peine achevé la moitié du Pater, qu'une pensée le tourmente : c'est de savoir s'il aura la selle avec la jument. Alors s'étant aperçu de sa distraction, il revint vite trouver saint Bernard auquel il déclara ce qui l’avait inquiété pendant sa prière, et dans la suite, il fut moins présomptueux de soi-même.
Frère Robert, moine et parent de saint Bernard, trompé dès son enfance par les discours de certaines personnes, s'en était allé à Cluny. Or, le vénérable Père, après avoir gardé le silence à ce sujet pendant un certain temps; prit la résolution de. lui écrire pour le faire rentrer. Et comme il était en plein air, et qu'un autre moine écrivait en même temps sous la dictée du saint, tout à coup, et sans qu'on s'y attendît, la pluie tomba avec impétuosité. Or, celui qui écrivait voulait plier la feuille. « C'est oeuvre de Dieu, lui dit Bernard, écrivez, et ne craignez rien. » Il écrivit donc la lettre au milieu de la pluie, sans en recevoir une goutte, car bien qu'il eût plu de tout côté, cependant la force de la charité suffit pour éloigner l’incommodité de l’orage. — L'homme de Dieu avait bâti un monastère, qui était envahi par une multitude incroyable de mouches, en sorte que c'était une grande gêne pour tout le monde. Saint Bernard dit : « Je les excommunie. » Et le matin, on les trouva toutes mortes. — Ayant été envoyé par le souverain pontife à Milan, pour en réconcilier les habitants avec l’Église, il était déjà de retour à Pavie, quand un homme (473) lui amena sa femme, qui était possédée. Aussitôt le diable se mit à vomir contre le saint mille injures par la bouche de cette misérable. Il disait : « Ce mangeur de poireaux, cet avaleur de choux, ne me chassera point de ma petite vieille. » Mais l’homme de Dieu l’envoya à l’église de saint Syr. Saint Syr voulut le céder à son hôte et ne fit aucun bien à cette femme. On l’amena donc de nouveau à saint Bernard. Alors le diable, par la bouche de la possédée, se mit à plaisanter et à dire : « Ce ne sera pas Sirule, ce ne sera pas Bernardinet qui me chassera. » A cela, le serviteur de Dieu répondit : « Ni Syr, ni Bernard ne te chassera, mais ce sera le Seigneur J.-C: » Et il ne se fut pas plutôt mis en oraison, que le malin esprit dit : « Que je sortirais volontiers de cette petite vieille! Combien j'y suis tourmenté! Que je sortirais volontiers! mais je ne le puis; le grand Seigneur ne le veut pas. » Le saint lui dit : « Et quel est le grand Seigneur? » « C’est Jésus de Nazareth », répondit le diable. « L'as-tu jamais vu ? » reprit Bernard. « Oui, » répondit le malin. « Où? » dit Bernard. L'autre lui répondit : « Dans la gloire. » « Tu as donc été dans la gloire ? » repartit Bernard. « Certainement, » dit le démon. « Et comment en es-tu sorti ? » lui demanda le saint. « C'est avec Lucifer que nous fûmes précipités en grand nombre. » Or, l’esprit méchant disait cela d'une voix lugubre, par la bouche de la vieille, en présence de tout le monde qui l’entendait. Et l’homme de Dieu lui dit : « Est-ce que tu ne voudrais pas retourner dans cette gloire? » Et le démon se mit à ricaner d'une certaine façon et dit : « C'est un peu (474) tard, à présent. » Alors, l’homme de Dieu fit une prière, et le démon sortit de la femme. Mais quand saint Bernard se fut retiré, le diable s'en empara de nouveau. Alors son mari accourut dire à saint Bernard ce qui était arrivé. Celui-ci ordonna de lier au cou de la femme un papier sur lequel étaient écrits ces mots : « Au nom de N.-S: J.-C., je te commande, démon, de ne plus oser toucher cette femme à l’avenir. » Après quoi, le diable n'osa plus s'approcher d'elle*. — Il y avait, dans l’Aquitaine, une misérable femme tourmentée par un démon impudent et incube. Pendant six ans, il abusa d'elle et la vexa par des débauches incroyables. Quand l’homme de Dieu vint en ce pays, le démon défendit à la possédée, avec des menaces horribles, de s'approcher du saint, parce qu'il ne pourrait lui rien faire de bien, et qu’après son départ, celui qui était son amant serait pour elle un persécuteur acharné. Mais cette femme alla trouver avec assurance l’homme de Dieu, et lui raconta avec beaucoup de sanglots ce qu'elle souffrait. Saint Bernard lui dit : « Prenez mon bâton que voici, mettez-le dans votre lit, et s'il peut faire quelque chose, qu'il le fasse. » La femme le fit et se coucha; mais aussitôt l’autre vint et n'osa pas s'approcher du lit, ni entreprendre ce qu'il avait coutume de faire. Alors i1 la menace vivement qu'aussitôt après le départ du saint, il se vengera d'elle d'une manière atroce. Ceci fut rapporté à saint Bernard qui rassembla le peuple, commanda que chacun tint une chandelle allumée à la main, et, avec toute l’assemblée qui se trouvait là, il excommunia le démon; ensuite il lui interdit tout accès, soit auprès de cette femme, soit auprès d'aucune autre. Ce fut ainsi qu'elle ut délivrée entièrement d'une semblable illusion.
* Ripamoulins rapporte ce fait; dans la 2e partie des Historiarum Ecelesiae mediolauensis, page 57 (oeuvre de Loup de Ferr., page 518.)
Dans la même province, le saint homme remplissait les fonctions de légat, pour réconcilier à l’Église le duc d'Aquitaine, qui refusait absolument de le faire. Alors, l’homme de Dieu s'approcha de l’autel pour célébrer les saints mystères, et le duc attendait à la porte de l’église, comme excommunié. Quand saint Bernard eut dit Pax Domini il mit le corps de N.-S. sur la patène et le prit avec lui, et alors, la figure embrasée et les yeux flamboyants, il sort de l’église et adresse au duc ces paroles terribles : « Nous t'avons, prié, dit-il, et tu nous as méprisés: Voici le Fils de la Vierge qui vient à toi; c'est lui qui est le seigneur de l’Église que, tu persécutes. C'est ici ton juge au nom duquel tout genou fléchit. C'est ici ton juge dans les mains duquel ton âme viendra un jour. Est-ce que tu le mépriseras aussi; lui, comme tu as méprisé ses serviteurs ? Résiste-lui, si tu l’oses. » Et aussitôt le duc fut glacé, et 'comme si tous ses membres eussent été disloqués, il se laissa tomber à l’instant aux pieds du saint, qui, le poussant du talon, lui ordonna de se lever et d'écouter la sentence de Dieu. Le duc se leva tout tremblant, et accomplit de suite ce que le saint homme lui commandait.
Bernard of Clairvaux, true effigy by Georg Andreas Wasshuber (1650-1732), (painted after a statue in Clairvaux with the true effigy of the saint)Attribution: Georges Jansoone Cette image est dans le domaine public car son copyright a expiré.
— Le saint homme avait accueilli dans son ordre un militaire d'une famille très noble, lequel, étant resté un certain temps avec saint Bernard, fut aux prises avec une tentation très grave. Un des frères, qui le vit si triste, lui en demanda la causé. Il lui répondit : « Je sais, dit-il, je sais que désormais il n'y aura plus de joie pour moi. » Le frère rapporta cette parole au serviteur de Dieu, qui pria pour le militaire avec plus de ferveur. A l’instant, ce frère, qui avait été si grièvement tenté et qui était si triste, parut aux frères aussi joyeux et aussi gai qu'il avait paru désolé auparavant. Le frère lui . rappela le mot triste qu'il avait prononcé, alors, il répondit : « Bien, que j'aie dit alors, je ne serai plus jamais gai, je dis maintenant, je ne serai plus jamais triste. »
Saint Malachie, évêque d'Irlande, dont saint Bernard a écrit la vie pleine de vertus, étant trépassé heureusement à J.-C. dans son monastère, l’homme de Dieu offrit pour lui l’hostie salutaire; il connut alors sa gloire par une révélation divine, et par inspiration * il changea la formule de la postcommunion en disant avec une voix toute joyeuse : Deus qui Beatum Malachiam sanctorum tuorum meritis coaequasti, tribue, quaesumus, ut qui pretiosae mortis ejus festa agimus, vitae quoque imitemus exempla. Per Dominum... ***. Le chantre lui faisant signe qu'il se trompait : « Non, dit-il, je ne me trompe pas ; je sais ce que je dis. » Ensuite il alla baiser les précieux restes du saint.
— A l’approche du carême, il reçut la visite d'un grand nombre d'étudiants qu'il pria de s'abstenir, au moins dans ces saints jours, de leurs vanités et de leurs débauches. Comme ils n'acquiesçaient pas à sa prière, il leur fit servir du vin en disant : « Buvez 1a boisson des âmes. » Quand ils eurent bu ils furent subitement changés; ils avaient tout à l’heure refusé de servir Dieu pendant un peu de temps, et ils lui consacrèrent toute leur vie.
— Enfin, saint Bernard approchant heureusement de la mort, dit à ses frères « Je vous laisse trois points à observer, et dans tout le cours de ma vie je les ai pratiqués autant qu'il a été en moi : je n'ai voulu donner de scandale à personne et s'il y en a eu, je l’ai caché comme je l’ai pu. J'ai toujours cru moins à mon sentiment qu'à celui d'autrui. Quand j'ai été offensé je n'ai jamais cherché à me venger. Voici donc que je vous laisse la charité, l’humilité et la patience. » Enfin après avoir opéré un grand nombre de miracles, construit 160 monastères, composé beaucoup de livres et de traités, et avoir vécu environ 63 ans, il s'endormit dans les bras de ses frères, l’an du Seigneur 1153.
* Guill. de S. Th., l. IV, c. XXI.
** C’est la postcommunion de la messe de saint Grégoire Ier, pape, telle qu'elle se trouve dans le Romain actuel, à l’exception du mot mortis qui est remplacé par commemorationis.
Armoire de reliques de Saint Bernard, musée d'art sacré de Dijon de l'église Sainte-Anne de Dijon.photography taken by Christophe.Finot/Wikiméda Commons
La Légende Dorée
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