jeudi 1 décembre 2011

Guillaume de Moerbeke, savant dominicain

Guillaume de Moerbeke, savant dominicain, né à Moërbeka (Flandre ) au XIIIe siècle, mort archevêque de Corinthe à un âge avancé. Il fut missionnaire en Orient.

D'origine flamande et membre de l'ordre dominicain par vocation, il devint l'évêque latin de Corinthe en Grèce, un poste difficile. Il correspondit avec le philosophe Thomas d'Aquin, le mathématicien Campanus de Novare, le naturaliste polonais Vitellion, et l'astronome Henri Bate de Malines qui dédia à Guillaume son traité sur l'astrolabe.

Astrolabe du XVIe siècle.

Après avoir séjourné à Nicée, à Thèbes (en 1260) et à Corinthe, Guillaume est nommé pénitencier à la curie papale de Viterbe où il eut accès au fonds grec. Il participa au Concile de Lyon (1274) et de 1277 jusqu'à sa mort il fut évêque de Corinthe, un évêché catholique fondé en Morée après la Quatrième croisade. Un petit village grec, Merbaka, entre Argos et Mycènes porterait son nom.

Œuvres

Il fut en contact avec bon nombre des grands esprits de son temps. Il fut le traducteur médiéval le plus prolifique de textes philosophiques, médicaux et scientifiques, les traduisant du grec ancien au latin. Ses traductions eurent une influence considérable à son époque alors que peu de traductions concurrentes étaient disponibles. Elles sont toujours tenues en haute estime par les érudits modernes.

Il a été cru pendant longtemps qu'à la demande de Thomas d'Aquin, il avait entrepris la traduction complète des œuvres d'Aristote ou, pour certains morceaux, la révision des traductions existantes, mais depuis les études de René-Antoine Gauhtier, une telle thèse n'est plus tenable. Par contre il fut le premier traducteur de La Politique (v. 1260). La raison de cette requête s'explique par le fait que les exemplaires en latin des œuvres d'Aristote qui circulaient à l'époque provenaient d'Espagne. Produits par les écoles arabes du rationaliste Averroès, ils avaient été traduits en arabe à partir de traductions syriaques. On imputait ainsi des erreurs philosophiques et théologiques à Aristote. Les traductions de Guillaume de Moerbeke ont eu une longue histoire. Elles étaient déjà des classiques au XIVe siècle quand Henricus Hervodius mit le doigt sur leur valeur : elles étaient littérales (de verbo in verbo), fidèles à l'esprit d'Aristote et dépourvues de fioriture. Le texte grec original de nombreuses traductions de Guillaume a désormais disparu : sans lui ces ouvrages auraient été perdus.

Guillaume traduisit également les traités mathématiques d' Héron d'Alexandrie et d'Archimède et le Commentaire sur le livre III du traité 'De l'âme' d'Aristote de Jean Philopon. Ses versions des Éléments de théologie de Proclus (1268) furent d'importance notable, car les Éléments de théologie sont une des sources fondamentales de la résurgence du mouvement philosophique néo-platonicien au XIIIe siècle.

Les collections vaticanes recèlent les traductions autographes de Guillaume de Moerbeke (1269) du plus grand mathématicien hellénistique, Archimède, avec les commentaires Eutocius. Guillaume consulta pour ce faire deux des meilleures versions des manuscrits d'Archimède, toutes deux ont depuis lors disparu.

Wikipédia

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