mardi 22 novembre 2011

Dynastie Ming

La dynastie Ming (明朝1, en pinyin : míng cháo), est une lignée d'empereurs qui a régné sur la Chine de 1368, date à laquelle elle remplace la dynastie Yuan, à 1644 quand elle se voit supplantée par les Qing. Par métonymie, le terme désigne aussi la durée du règne de celle-ci. Fondée par la famille des Zhu, elle compte seize empereurs.

Au milieu du XIVe siècle, après pratiquement un siècle (89 ans) de domination mongole sous les Yuan, la population chinoise se révolte contre le « tyrannique règne des étrangers ». Une suite de révoltes paysannes repousse la dynastie Yuan dans les steppes de Mongolie et établit la dynastie Ming en 1368. Elle s'ouvre par une renaissance culturelle : les arts, particulièrement l'industrie de la porcelaine, se développent comme jamais auparavant. Avec la protection de la dynastie pendant plus de deux siècles de règne, la culture du peuple Han est restaurée et s'épanouit, ce qui évite l'oubli des traditions et la décadence culturelle qui fut le destin d'autres grandes cultures du monde, comme la civilisation hellénistique ou la civilisation égyptienne, disparues après des invasions. Les marchands chinois explorent et commercent dans tout l'océan Indien, atteignant l'Afrique lors des voyages de Zheng He ; on construit une grande flotte comprenant des navires à quatre mâts de tonnage supérieur à 1 500 tonnes. L'armée régulière compte un million d'hommes ; plus de 100 000 tonnes de fer sont produites par an, en Chine du Nord, et de nombreux livres sont imprimés à l'aide des caractères mobiles inventés au XIe siècle. Il a été dit que la Chine du début de l'ère Ming était le pays le plus avancé de la Terre.

À partir du milieu du XIVe siècle, de nombreuses catastrophes naturelles suivies de rébellions paysannes, la guerre civile contre la domination mongole, et la conversion des gouvernants à un mode de vie chinois avaient affaibli la dynastie Yuan et finalement bouté les Mongols hors de Chine, vers ce qui est de nos jours la Mongolie. Le chef de file de cette rébellion était incarné par Zhu Yuanzhang.

Orphelin dès son adolescence, Zhu Yuanzhang (朱元璋), futur empereur Hongwu (洪武), entra dans un monastère bouddhiste pour éviter la famine, après quoi il fut forcé de rejoindre en 1352 l'armée de Guo Zixiang et devenait l'un des chefs des Turbans rouges, un grand mouvement de rébellion dont certains meneurs étaient membres de la Lotus blanc. Plus tard, alors qu'il était devenu un chef rebelle déterminé, il fit la connaissance d'un lettré confucéen qui lui enseigna les affaires d'État. Il se redéfinit alors comme un défenseur du confucianisme et des conventions néo-confucéennes, et non plus comme un simple chef rebelle populaire. Malgré ses humbles origines, il devint la figure de proue du mouvement patriotique du peuple Han contre la dynastie vieillissante des Yuan. Une fois ses rivaux battus, il se proclama empereur le 23 janvier 1368, établissant sa capitale à Nanjing qu'il avait nommée Yingtianfu (應天府), et adoptant Hongwu comme nom de règne. La tradition populaire prétend qu'il aurait choisi le nom de sa dynastie Ming, « lumière », pour continuer de bénéficier du soutien populaire accordé par les masses au « Roi de lumière » attendu en sauveur par les mouvements religieux d'inspiration manichéenne soutenant la rébellion. Il devint ainsi à plus de 1 000 ans d'intervalle le deuxième fondateur dynastique extrait de la classe paysanne, le premier étant l'empereur Gao Zu de la dynastie Han, plus d'un millénaire auparavant.


Tombeau des Ming.

Étant donné que les envahisseurs mongols, même repoussés, restaient un danger très présent, Hongwu n'adopta pas la position classique confucéenne qui considérait les militaires comme une classe inférieure aux bureaucrates qui devaient les contrôler. Maintenir une armée forte était tout simplement indispensable tant que les Mongols restaient une menace. Le nom « Hongwu » signifie d'ailleurs « vaste armée » et reflète bien le prestige agrandi des militaires.

Par contre, il partageait pleinement l'aversion confucéenne pour le commerce et encouragea l'établissement de communautés agricoles indépendantes. La gestion féodalisée des terres qui avait repris cours sous les dynasties Song et les Yuan fut supprimée dès l'établissement de la nouvelle dynastie. Les grands domaines fonciers furent confisqués par le gouvernement, morcelés et loués ; l'esclavage privé fut interdit. Par conséquent, après la mort de l'empereur Yongle (Yung-lo), les petits paysans propriétaires et indépendants formaient la part majeure de la population agricole.

Carte de l'Empire de la dynastie Ming en 1580, dans son déclin

Les Eunuques

Ils étaient les agents de l'empereur, agents de renseignement et d'exécution des ordres impériaux. Depuis les Han, ils sont la puissance rivale des magistrats. On comptait 70 000 eunuques au palais et 100 000 autres répandus dans tout l'empire. Volontaires, ils provenaient de familles modestes : paysans, soldats ou vagabonds. Ils étaient organisés en quatre office et huit bureaux ; ils transmettaient les ordres, conseillaient l'empereur et ses ministres et représentaient le Dragon dans l'empire. Ils étaient également responsables de la police politique, pouvaient enquêter sur tout le monde, faire inculper quiconque et mettre l'empereur au courant de n'importe quelle affaire. Ils surveillaient la garde impériale, les prisons, les militaires lors des campagnes, les magistrats et le peuple, contrôlaient le trésor de l'état et les manufactures. Ils bénéficiaient donc d'une main-d'œuvre gratuite personnelle en plus des domaines impériaux qu'ils possédaient. De plus ils avaient la possibilité d'éditer des édits : leur puissance politique était très importante et facteur d'une grande mobilité sociale.

Wikipédia

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