mardi 22 novembre 2011

Guillaume le Breton

Guillaume le Breton, historien et poète du XIIIe siècle, né dans le diocèse de Saint-Pol-de-Léon entre 1139 et 1169. Dès l'âge de douze ans il vient habiter Mantes , fréquente ensuite les cours de l'université de Paris, puis vers l'an 1195 ou 1200, il s'attache au service de Philippe-Auguste, devient chapelain de ce prince, est employé par lui dans plusieurs négociations avec la cour de Rome, puis est chargé de l'éducation du fils naturel dit roi, Pierre Charlot. Témoin oculaire de plusieurs des grands faits du règne, il consacre à l'histoire de son maître deux ouvrages importants :
1° Un poème en 12 livres intitulé Philippide ; composé d'abord en 10 livres dans l'espace de trois ans entre 1214 et 1219, il fut remanié par l'auteur, puis recorrigé et remanié par lui entre 1222 et 1224 ; enfin une troisième et dernière rédaction fut dédiée par lui à Louis VIII (mort en 1226). L'intérêt de cette œuvre historique est très grand; on y trouve nombre de détails pittoresques sur les mœurs du temps, beaucoup de renseignement sur les opérations militaires; c'est enfin un curieux monument d'histoire littéraire. Guillaume le Breton était lettré connaissait bien la poésie classique, à laquelle il a su faire de nombreux et excellents emprunts. Son style est clair et élégant, et il ne sacrifie que modérément au goût ses contemporains pour les jeux de mots, les acrostiches et autres divertissements.
2° Une chronique en prose du règne de Philippe-Auguste. Guillaume s'était d'abord contenté de continuer l'ouvrage de Rigord, qui s'arrêtait à l'an 1207, puis, après avoir à deux reprises différentes remanié cet ouvrage, il en composa un nouveau renfermant un abrégé de Rigord et sa propre continuation jusque vers 1220. Le tout a été continué et remanié après la mort de l'auteur, vers 1227.
Guillaume avait aussi composé un poème intitulé Karlotis aujourd'hui perdu et dédié à son élève Pierre Charlot. Il en parle dans sa Philippide. (A. Molinier).


Petit extrait du début du Phillipide .

(...) Courage donc, ô muse, couvre-toi de sueur avec empressement, pour honorer un homme si éminent en toutes choses, et commence ton récit dès l'année où le roi vit briller en ses mains son sceptre d'ivoire. Que ce soit là le point de départ de tes nouveaux chants ; poursuis ensuite, et dis par quels triomphes la France a mérité sous son règne d'être élevée en puissance ; dis par quel chevalier elle a courbé devant ses enfants les têtes des Neutriens, après avoir mis en fuite le roi des Anglais ; et continuant ton récit, marche en avant d'un pas régulier, ayant soin de choisir un terrain solide sur les rivages de cette mer, afin de ne pas t'engloutir dans ses profondeurs. Toutefois veuille, dans le principe, rapporter quelle fut l'origine de la race des Français ; quel fut celui qui donna aux Français un si grand nom ; quelle région les envoya dans le pays qu'ils occupent maintenant ; car tu sais qu'il est toujours nécessaire, quel que soit celui dont on parle, que l'on sache quel il est, avant que l'on apprenne ce qu'il a fait lui-même. Aide-moi à montrer que je connais la mer sur laquelle je déploie mes voiles, afin que je parcoure d'une marche plus légère le chemin qui s'ouvre devant moi, car il est bon d'observer en toutes choses une méthode régulière. (...)

"Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France par M. Guizot, professeur d'histoire moderne à l'Académie de paris, 1825 " sur gallica.bnf.fr

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