lundi 1 juillet 2013

Les années 450 (de 450 à 459) Histoire (1)

Événements

Afrique
Le royaume aksoumite semble être un moment vassal de princes yéménites pendant la seconde moitié du Ve siècle.

Amérique
L’influence de Teotihuacán se fait sentir en territoire Maya, à plus de 1100 km : des comptoirs commerciaux et des villes sont édifiés dans le style de Teotihuacán, comme à Kaminaljuyú.
Kaminaljuyú est un site archéologique mésoaméricain situé à 1 500 m d'altitude dans les Hautes Terres du Guatemala sur la ligne de partage des eaux Atlantique/Pacifique.

Talud-tablero à Kaminaljuyú Talud-tablero architecture in the Acropolis at Kaminaljuyu Maya ruins, Guatemala City. Attribution: Simon Burchell/Wikimédia Commons

Au cours de la phase Esperanza, Kaminaljuyú porte la marque incontestable d'une influence de Teotihuacan, visible dans certains monuments en talud-tablero ou encore par la présence de vases tripodes. Les modalités de cette présence ont fait et font encore l'objet de débats. William Sanders et Barbara Price ont avancé l'idée que Kaminaljuyú était devenu une colonie de Teotihucan. Cette dernière, qui contrôlait les gisements d'obsidienne d'Otumba et de Pachuca, aurait voulu mettre la main sur les gisements d'El Chayal et d'Ixtepeque, situés à proximité de Kaminaljuyú, et s'assurer ainsi le monopole de la production d'osidienne en Mésoamérique1. Si quasiment plus personne n'adhère à l'idée d'une conquête militaire de Kaminaljuyú par Teotihucan, l'hypothèse de la présence de marchands ou encore de «conseillers» est tout à fait plausible. Des «barrios» (quartiers) étrangers sont d'ailleurs attestés à Teotihuacan.
Le talud-tablero est un élément architectural typique de la métropole mésoaméricaine de Teotihuacan. Il se compose, de profil, d'un mur oblique, le « talud » (« talus », en espagnol), surmonté d'un panneau vertical encadré d'une corniche en saillie, le « tablero ».

Talud-tablero drawing illustrating the talud-tablero style used in mesoamerican pyramids.{{PD-self}}

Le talud-tablero est un des marqueurs de l'influence de Teotihuacan dans des régions lointaines, comme Kaminaljuyú ou Tikal en territoire maya. Au XVIe siècle, les Aztèques, pour qui les ruines de Teotihuacan, vieilles alors de plusieurs siècles, étaient un sujet d'admiration, ont construit des bâtiments dans le style de Teotihuacan, notamment le temple C et le « Temple rouge », qui faisaient partie du complexe du Templo Mayor à Tenochtitlan. Contrairement à Teotihuacan, le tablero ne repose pas directement sur le talud, mais sur un mur porteur à l'intérieur de la maconnerie.
Asie
Révoltes des Pushyamitra en Inde centrale (Amarkantak) réprimées par le prince héritier Skandagupta.
Skandagupta est un râja Gupta du Magadha, fils de Kumarâgupta Ier et probablement d'une de ses concubines (règne de 455 à 467).
Victorieux des Pushyamitra, il parvient à monter sur le trône en évinçant l'héritier légitime, Purugupta. Il doit contenir dès 455 la première incursion en Inde des Shvetahûna (Huns Hephthalites) de Toramâna. Leur arrivé désorganise le commerce au Nord-Est de l'Inde. Le royaume gupta connait une grave crise financière.
Sa mort est suivie d'une guerre de succession opposant ses fils à ceux de son demi-frère. Budhagupta, fils de Purugupta en sort vainqueur vers 476 et règne jusqu'en 496.
Les Perses battent les Arméniens à la bataille d'Avarayr.
La bataille d'Avarayr ou d'Avaraïr (en arménien Ավարայրի ճակատամարտ), aussi connue sous le nom de bataille de Vartanantz, est une des grandes batailles de l'histoire de l'Arménie. Elle oppose le 26 mai 451 les rebelles arméniens menés par Vardan Mamikonian et leurs suzerains sassanides. Bien que les Perses soient victorieux, les Arméniens réussissent à assurer leur indépendance religieuse.
 
Bataille d'Avarayr Miniature arménienne médiévale représentant les éléphants de guerre sassanides à la bataille d'Avarayr.1482, Akants Desert, MS 1620, 295b-296a, size 12,8 X 8.8, Artist: Karapet Berkretsi This image (or other media file) is in the public domain because its copyright has expired.

Les 66 000 soldats de l'armée arménienne prennent leur communion avant le combat. Cette armée est majoritairement composée de paysans, encadrés par quelques soldats, tous souhaitant protéger leur religion, le christianisme. L'armée sassanide, largement plus nombreuse, compte des éléphants de guerre et le prestigieux régiment de cavalerie « Savaran ». Durant la bataille, Vardan Mamikonian et son frère Hmayeak succombent avec huit de leurs généraux et de nombreux notables, et Vasak de Siounie se range du côté perse.

Vartan Mamikonian illustration in 1898 book «Illustrated Armenia and Armenians» [2] illustration in 1898y. book «Illustrated Armenia and Armenians», http://www.archive.org/details/illustratedarmen00gaidrich Ohan Gaidzakian (1837-1914) This image (or other media file) is in the public domain because its copyright has expired.

Vardan Mamikonian trouve la mort, mais les pertes perses sont considérables. Yazdgard II, qui doit soutenir au nord une guerre difficile contre les Huns Hephtalites, se montre relativement conciliant. Il fait arrêter et torturer quelques prêtres, donne à l’Arménie un nouveau marzpan, mais renonce à imposer le mazdéisme. La situation n'en est pas pour autant calmée et va déboucher sur le soulèvement de Vahan Mamikonian, le neveu de Vardan, à partir de 481.
Les Arméniens, qui ont sauvé leur foi, célèbrent chaque année, au mois de février, la « fête de Vardan » pour commémorer la bataille d’Avarair.
Europe
Apogée de l'Empire hunnique sous Attila
Les Huns envahissent la Gaule en 451 et sont vaincus par Aetius et les Germains fédérés à la bataille des champs Catalauniques. L'année suivante ils attaquent l'Italie. Après la mort d'Attila et la bataille de la Nedao, leur empire se disloque.

Bataille des champs Catalauniques Les Huns à la bataille de Chalons par Alphonse de Neuville (1836–85) This image is in the public domain due to its age.

Économie et société
Avec la perte du tribut de l’Empire d’Orient et de celui d’Occident, l’Empire hunnique connaît des difficultés financières. Attila émet des solidi d’or, imitant ceux de Théodose II, pour calmer ses alliés germaniques établis au nord de la zone hunnique avant sa campagne en Gaule.

451 : bataille des champs Catalauniques, miniature d'un manuscrit du XIVe siècle Battle of the Catalaunian plains, between Attila, Aetius, Meroveus and Theodoric I; from Jacob van Maerlant's Spieghel Historiael (KB KA 20, fol. 146v) c. 1325-1335 National Library of the Netherlands This image is in the public domain due to its age.

Premières invasions germaniques en Grande-Bretagne selon la Chronique anglo-saxonne (Saxons, Angles et Jutes sont dirigés par Hengist et Horsa). Établissement progressif de l'Heptarchie, jusqu'à l'unification de l'Angleterre sous la bannière du Wessex.

 
La première page de la Chronique de Peterborough. The initial page of the Peterborough Chronicle, marked secondarily by the librarian of the Laud collection. The manuscript is an autograph of the monastic scribes of Peterborough. The opening sections were likely scribed around 1150. The section displayed is prior to the First Continuation.This image (or other media file) is in the public domain because its copyright has expired.

Les Anglo-Saxons s’emparent de la Bretagne et attirent de nouveaux immigrants. Ils s’installent le long des côtes du Norfolk et du Kent vers 450-455 pour ensuite ravager les Midlands (les régions centrales du pays). Le déplacement de populations nombreuses sur de petits bateaux à rame a pu s’étaler sur plusieurs générations. L’archéologie confirme l’installation des Saxons au Sud de l’Angleterre, et celle des Angles au Nord. Les Bretons de ces régions sont chassés ou complètement assimilés (la toponymie et la langue anglaise comporte très peu de mots à racine celtique).

Empire romain : effondrement progressif de l’autorité administrative impériale au profit de la hiérarchie ecclésiastique chrétienne.

Sac de Rome par les Vandales.
Genséric saccageant Rome 1833-1836 Karl Briullov (1799–1852) Tretyakov Gallery, Moscow This image is in the public domain due to its age.

La Rhétie et la Germanie sont abandonnées aux Germains.
Les Saxons s’installent en Gaule du nord.
Les Burgondes commencent leur expansion : ils occupent la région rhodanienne et prennent Lyon (457-458).

Personnages significatifs

Ægidius
Ægidius ou Égidius, général romain défendant le nord de la Gaule jusqu’à sa mort en 464.
Il servit tout d’abord sous Avitus, puis fut nommé magister militum des Gaules. L’empereur d’Occident Majorien le charge en 457 de rétablir l’ordre en Gaule où l’aristocratie gallo-romaine qui avait soutenu Avitus refuse de reconnaître Majorien, offrant peut-être aux Burgondes de s’emparer de Lugdunum (Lyon). Avec ses auxiliaires francs (dont peut-être était Childéric Ier, roi des Francs saliens), Ægidius récupère Lugdunum, s’oppose aux Wisigoths près d'Arles et oblige Théodoric II, occupé en Espagne, à renouer l’alliance des Wisigoths avec l’Empire.
En 461, en Italie, le patrice Ricimer fait exécuter Majorien et proclame Libius Severus à sa place. Ægidius refuse de reconnaître Libius Severus et se rend indépendant en Gaule du Nord. Les Burgondes reprennent le contrôle de Lugdunum et de la vallée de la Saône, isolant Ægidius du Sud de la Gaule.
Ægidius poursuit la lutte pour son propre compte contre les Wisigoths qu’il bat près d’Orléans en 463, peut-être déjà contre des Saxons vers Angers, et maintient une enclave gallo-romaine entre la Loire et la Somme. Il est possible qu’il ait perdu son autorité sur les Francs, qui l’avaient pris pour chef plusieurs années auparavant.
Il meurt fin 464, sur ordre de Ricimer, soit empoisonné, soit tué dans un guet- apens, laissant le commandement à son fils Syagrius, avec peut-être le soutien du comte Paul sur la Loire. Syagrius resta seul maître de cette enclave jusqu’à sa défaite face à Clovis vers 486 à Soissons
Aetius (voir les années 420)

Attila (voir les années 430)

Childéric Ier
Childéric Ier, mort en 481, fut roi des Francs saliens à partir de 457 ou 458. Son nom, constitué des éléments franciques hild- « combat » et -rīk « puissant », est attesté sous la forme latinisée Childericus7. Il est le père de Clovis Ier.
 
Childéric Ier Fac-similé de l'anneau sigillaire trouvé dans la tombe du roi Childéric à Tournai en 16531. BNF This image (or other media file) is in the public domain because its copyright has expired.

Childéric Ier est le premier roi de la dynastie des Mérovingiens dont l'existence et la filiation sont attestées8. Les sources littéraires et les recherches archéologiques le définissent à la fois comme un « rex », roi des Francs, et un gouverneur romain de la province de Belgique seconde. Il est l'exemple type d'une élite franque ayant opéré la fusion entre les cultures germano-romaines et païennes des tribus danubiennes. Païen, Childéric avait cependant l'avantage d'être le seul des rois barbares à ne pas être arien, ce qui lui procura l'attention des élites locales et de l'épiscopat.


Wikipédia

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