vendredi 15 juin 2012

Saint Cyr et Sainte Julitte, sa mère

Quirice était fils de Julitte, très illustre matrone d'Icone. La persécution qu'elle voulut éviter la força à venir à Tarse en Cilicie, avec son fils, Quirice, âgé de trois ans. Cependant on la fit comparaître portant son enfant dans ses bras, devant le président, Alexandre.

 Le martyre de sainte Julitte (tableau anonyme de la 2ème moitié du XVIIe siècle situé dans l'église Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte de Villejuif). Son fils saint Cyr est également représenté sur le tableau.8 juin 2011 http://www.agglo-valdebievre.fr/article/archive/511 Cette image est dans le domaine public car son copyright a expiré.

Deux de ses femmes qui virent cela s'enfuirent aussitôt et l’abandonnèrent. Le président prit donc l’enfant dans ses bras, et fit cruellement frapper à coups de nerfs la mère qui ne voulut pas sacrifier aux idoles. Or, l’enfant, en voyant frapper sa mère, pleurait amèrement et poussait des cris lamentables.
 
 Sainte Julitte et son fils, probablement Saint Cyr, dans la cathédrale Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte de Nevers 13 avril 2011 Travail personnel de Moreau.henri sur Wikipédia Commons

Mais le président prenait le jeune Quirice tantôt entre ses bras, tantôt sur ses genoux, le calmait par ses baisers et par ses caresses, et l’enfant, les yeux tournés sur sa mère; repoussait avec horreur les embrassements du juge, détournait la tête avec indignation et lui déchirait le visage avec ses petits ongles; il semblait parler et dire comme sa mère : « Et moi aussi, je suis chrétien. » Enfin après s'être débattu longtemps, il mordit le président à l’épaule.

 Le martyre de saint Cyrice (saint Cyr) et sainte Julitte, Vie des Saints de Richard de Montbaston, XIVe siècle 06/10/2008 http://saints.bestlatin.net/images/gallery/julitta_bnfms.jpg Public domain

Celui-ci indigné et tourmenté par la douleur jeta du haut en bas l’enfant sur les degrés du tribunal qui fut couvert de sa petite cervelle ; alors Julitte, joyeuse de voir son fils la précéder dans le royaume du ciel, rendit des actions de grâces à Dieu. Elle fut ensuite condamnée à être écorchée, puis arrosée de poix bouillante et enfin à avoir la tête tranchée. On trouve cependant dans une légende que Quirice, ne se souciant pas des caresses ou des menaces du tyran, confessait qu'il était chrétien. A l’âge qu'il avait, ce petit enfant ne pouvait pas encore parler, mais c'était l’Esprit-Saint qui parlait en lui.

 Icona russa amb la vida dels sants, ca. 1600 http://www.belygorod.ru/img2/Ikona/Used/0KirikIUlitaVZhitii102x79KD.jpg Domaine publique

Comme le président lui demandait qui l’avait instruit, il dit : « Président; j'admire ta sottise; tu vois combien je suis jeune, et tu demandes à un enfant de trois ans quel est celui qui lui a enseigné la sagesse divine? » Pendant qu'on le frappait, il criait : « Je suis chrétien » ; et à chaque cri, il recevait des forces pour supporter les tourments. Alors le président fit couper par morceaux la mère et l’enfant, et de peur que les chrétiens ne donnassent la sépulture à ces tronçons, il ordonna qu'on les jetât çà et là. Cependant un ange les recueillit et les chrétiens les ensevelirent pendant la nuit. Les corps de ces martyrs furent découverts, du temps de Constantin le Grand, par une des femmes de Julitte qui avait survécu à sa maîtresse ; et tout le peuple les a en grande vénération. Ils souffrirent vers l’an du Seigneur 230, sous l’empereur Alexandre.
* Philippe de Harvenq, abbé de Bonne-Espérance, a écrit la passion de ces deux saints martyrs.
 
Devant d'autel : le martyre de saint Cyr et sainte Julitte (XIIe siècle, Musée national d'art de Catalogne, provient de l'ermitage Sant Quirc de Durro tempera sur bois 98 × 129,3 × 6,5 cm     Cette image est dans le domaine public car son copyright a expiré.
La Légende Dorée

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire