samedi 12 mai 2012

Saint Pancrace, martyr

Pancrace, issu d'illustres parents, ayant perdu en Phrygie son père et sa mère, resta confié aux soins de Denys, son oncle paternel. Ils se rendirent tous les deux à Rome où ils jouissaient d'un riche patrimoine : dans leur quartier était caché, avec les fidèles, le pape Corneille, qui convertit à la foi de J.-C. Denys et Pancrace.

Le martyr de Saint Pancrace dans l'Église Saint-Alexandre de Milan Giovanni Battista Ossona,Picture by Giovanni Dall'Orto, May 20 2007.Wimédia Commons

Denys mourut en paix, mais Pancrace fut pris et conduit par devant César. Il avait alors environ quatorze ans. L'empereur Dioclétien lui dit : « Jeune enfant, je te conseille de ne pas te laisser mourir de male mort; car, jeune comme tu es, tu peux facilement te laisser induire en erreur, et puisque ta noblesse est constatée et que tu es le fils, d'un de mes plus chers amis, je t'en prie, renonce à cette folie, afin que je te puisse traiter comme mon enfant. » Pancrace lui répondit : « Bien que je sois enfant par le corps, je porte cependant en moi le cœur d'un vieillard, et grâce à la puissance de mon Seigneur J.-C. la terreur que tu nous inspires ne nous épouvante pas plus que ce tableau placé devant nous. Quant à tes Dieux que tu m’exhortes à honorer, ce furent des trompeurs, des corrupteurs de leurs belles-sœurs; ils n'ont pas eu même de respect pour leurs père et mère que si aujourd'hui tu avais des esclaves qui leur ressemblassent tu les ferais tuer incontinent. Je m’étonne que tu ne rougisses pas d'honorer de tels dieux. »

 Polycarp, Vincent of Saragossa, Pancras of Rome, and Saint Chrysogonus 28 juillet 2011 http://www.flickr.com/photos/pelegrino/4641123925/in/photostream, at Sant'Apollinare Nuovo, Ravenna,     Cette image est dans le domaine public car son copyright a expiré.

L'empereur donc, se réputant vaincu par un enfant, le fit décapiter sur la voie Aurélienne, vers l’an du Seigneur 287. Son corps fut enseveli avec soin par Cocavilla, femme d'un sénateur.
Au rapport de Grégoire de Tours *, si quelqu'un ose prêter un faux serment sur le tombeau du martyr, avant qu'il soit arrivé au chancel du chœur, il est aussitôt possédé du démon et devient hors de lui, ou bien il tombe sur le pavé et meurt.
* Bréviaire; — Martyrologes.

 Katholische Pfarrkirche St. Pankratius in Dossenheim (Baden-Württemberg, Deutschland) 29 janvier 2012 Travail personnel de 4028mdk09 Wikimédia Commons

Il s'était élevé un procès assez important entre deux particuliers. Or, le juge connaissait parfaitement le coupable. Le zèle de la justice le porta à les mener tous les deux à l’autel de saint Pierre ; et là il força celui qu'il savait avoir tort à confirmer par serment sa prétendue innocence, en priant l’apôtre de venger la vérité par une manifestation quelconque. Or, le coupable ayant fait serment et n'ayant éprouvé aucun accident, le juge, convaincu de la malice de cet homme, et enflammé du zèle de la justice s'écria : « Ce vieux Pierre est ou trop bas, ou bien il cède à moindre que lui. Allons vers Pancrace; il est jeune, requérons de lui ce qui en est. » On y alla; le coupable eut l’audace de faire un faux serment sur le tombeau du martyr; mais il ne put en retirer sa main et expira bientôt sur place. C'est de là que vient la pratique encore observée aujourd'hui de faire jurer, dans les cas difficiles, sur les reliques de saint Pancrace.
* Miraculorum, lib. I, c. XXXIX.

La Légende Dorée

1 commentaire:

  1. je ne connaissais pas l'histoire originelle de st pancrace..suis conquis de ce que je viens de lire...beau travail de recherche...bravissimo...
    belle légende ...merci de ce beau recueil explicite.........bonne journée....bisess
    claude

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