vendredi 13 janvier 2012

La Dame à la licorne

La Dame à la licorne est une tenture composée de six tapisseries datant de la fin du XVe siècle, que l'on peut voir au musée national du Moyen Âge (Thermes et hôtel de Cluny, à Paris).

Toutes les tapisseries reprennent les mêmes éléments : sur une sorte d'île plantée de touffes de fleurs vivaces, de couleur bleu sombre qui contraste avec le fond rouge vermeil ou rose semé d'animaux et de branches fleuries arrachées à leur tronc, on voit une femme entourée d'emblèmes héraldiques, une licorne à droite et un lion à gauche, parfois accompagnée d'une suivante et d'autres animaux.

Cinq de ces représentations forment une allégorie des cinq sens symbolisés par l'occupation à laquelle la Dame se livre :

le goût : la dame prend une dragée que lui tend sa servante ;


l'ouïe : la dame joue de l'orgue ;


la vue : la licorne se contemple dans un miroir tenu par la dame ;


l'odorat : pendant que la dame fabrique une couronne de fleurs, un singe respire le parfum d'une fleur dont il s'est emparé ;


le toucher : la dame tient la corne de la licorne ainsi que le mât d'un étendard.


La sixième tapisserie, sur laquelle on peut lire la formule « À mon seul désir » (encadrée d'initiales A et R) sur une tente, est plus difficile à interpréter.


Selon le catalogue d'une exposition consacrée aux Primitifs français au Louvre en 2004, ce serait le style du Maître d'Anne de Bretagne (Jean d'Ypres, mort en 1508, ou son frère Louis, tous deux issus d'une lignée de peintres) qui aurait inspiré les cartons des tapisseries.

Selon Marie-Elisabeth Bruel, docteur ès Lettres, Attachée de Conservation du Patrimoine, responsable de l’Inventaire au Conseil Général de l’Allier (Auvergne), les six tentures traditionnellement identifiées comme les cinq sens et "mon seul désir" représenteraient six des Vertus allégoriques courtoises du Roman de la Rose de Guillaume de Lorris, soit respectivement : Oiseuse (la Vue), Richesse (le Toucher), Franchise (le Goût), Liesse (l'Ouïe), Beauté (l'Odorat), Largesse (A mon seul désir).

A leur entrée dans les collections publiques au XIXe siècle, le bas des tapisserie était rongé par l'humidité : il a donc été retissé. La partie moderne étant tissée à l'aide de fil coloré avec des couleurs chimiques, elle a pris une teinte un peu différente de la partie originale aux couleurs naturelles.

Origines : Inspirées d'une légende allemande du XVe siècle, les tapisseries dites de « La Dame à la licorne » furent tissées dans les Flandres entre 1484 et 1500.

La Dame à la licorne dans la culture populaire :
Cette tapisserie a inspiré les auteurs de divers œuvres littéraires, notamment Les Dames à la licorne de René Barjavel et Olenka De Veer ; La Belle à la Licorne, de Franck Senninger ; À mon seul désir, de Yannick Haenel, la saga en 6 tomes
Les Ateliers de Dame Alix de Jocelyne Godard et La Dame à la Licorne de Tracy Chevalier. Dans ce dernier roman, paru en 1998, Chevalier retrace l'histoire imaginaire de Nicolas des Innocents, miniaturiste à la cour de Charles VIII, choisi par Jean Le Viste pour réaliser les cartons de la suite des tapisseries. À la fin du roman, Tracy Chevalier a ajouté, avec beaucoup d'honnêteté, deux pages précisant ses sources avec quelques notes (non exemptes d'erreurs) sur les origines et l'histoire de ces tapisseries.
Dans les films adaptés des romans Harry Potter, plusieurs tapisseries de la série ornent les murs de la salle commune des élèves de la maison Gryffondor.
Dans la série de romans et le dessin animé japonais Gundam Unicorn, on peut apercevoir de façon très explicite la tapisserie de la Dame à la Licorne, exposé dans le château de la Fondation Vist. Il est également fait mention de la citation À mon seul désir.

Bibliographie :
Bruel (Marie-Élisabeth), "La tapisserie de la Dame à la Licorne, une représentation des vertus allégoriques du Roman de la Rose de Guillaume de Lorris", Gazette des Beaux-Arts, décembre 2000, p. 215-232.
Erlande-Brandebourg (Alain), La Dame à la licorne, Paris, éd. des Musées nationaux, 1989, 83 p., bibliogr.
Erlande-Brandebourg (Alain), La Dame à la licorne, (nouvelle édition revue et augmentée), avec des photos de Caroline Rose, Paris, Aveline, 1993, 226 p., bibliogr.
Sutherland Lyall, La Dame et la Licorne, Parkstone Press, Londres, 2000, (ISBN 1-85995-514-2).
Pierre Lassalle, "Les Mystères de la Dame à la Licorne", 2008, éd. Terra Lucida, (ISBN 978-2-9532110-0-9).
Emmanuel-Yves Monin, "Le Message des Tapisseries de la Dame à la Licorne", 1979 (3e édition 1990). Point d'Eau. Ce livre est en français d'un côté et de l'autre en anglais.
Georges Sauvé Le sourire retrouvé de la Dame à la Licorne "Les débuts d'un jeune fonctionnaire sous la république des Ducs". Édition du Hameau 2005.
La Dame à la Licorne et au Lion : pièce de théâtre (1979) http://e.y.monin.free.fr/pages%20livres/theatre/licorne.html
Arnaud (André), dans Galerie des Arts n° 209 d'Octobre 1981, numéro spécial Magie de la tapisserie. Mary Tudor – Suffolk, troisième épouse de Louis XII et sœur d'Henry VIII, qui fut reine de France d'août à décembre 1514, est-elle la mystérieuse Dame ? http://www.premiumorange.com/tapisseries-licornes/
Tracy Chevalier, "la Dame à la Licorne", Quai Voltaire, 7 rue Corneille 75006 PARIS-ISBN 2-7103-2628-0, dépôt légal : avril 2004, traduit de l'anglais par Marie-Odile Fortier-Masek

Wikipédia

3 commentaires:

  1. J'ai toujours rêvé d'avoir la Dame à la licorne chez moi!

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  2. M. Jacky LORETTE
    jacky.lorette@laposte.net

    Mes recherches sur la tenture de La Dame à la licorne sont exposées sur le site suivant :
    http://dame-licorne.pagesperso-orange.fr

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