mercredi 18 janvier 2012

Jacques de Voragine

Jacques de Voragine (Iacoppo da Varazze, Jacobus da Varagine) (Varazze, vers 1228 - Gênes, 1298), était un chroniqueur italien du Moyen Âge, archevêque de Gênes et auteur de la Légende dorée, célèbre ouvrage racontant la vie d'un grand nombre de saints et saintes, martyrs chrétiens, ayant subi les persécutions des Romains. Il est aussi l'auteur d'une Chronique de la cité de Gênes, de plusieurs recueils de sermons, et de quelques autres opuscules.

Il a été béatifié en 1816. Il est fêté le 13 juillet.

Jacques de Voragine naît entre 1225 et 1230 à Varazze, près de Gênes en Ligurie (Italie).

En 1244, la même année que Thomas d'Aquin, il prend l'habit et rejoint l'ordre des Prêcheurs fondé par Dominique de Guzmán. Il s’établit au couvent de Gênes, Santa-Maria –in-Castello (fondé en 1222). Entre 1246 et 1251, il fut envoyé au Studium Generale de Bologne, centre prestigieux de l’ordre dominicain. En 1252, il revient pour être lector au couvent de Gênes (élevé au rang de prieuré depuis 1229, il fallait un homme qui inculquât un enseignement de base aux frères). On ne trouve guère de passage de Jacques de Voragine dans une université, ce qui peut paraître étonnant dans une carrière si bien menée au sein de l’ordre. Il fut sous-prieur du couvent de Gênes en 1258 puis prieur des couvents d’Asti et Gênes. Cette position centrale joua pour beaucoup dans la diffusion de la Légende Dorée dans les couvents dominicains.

La Légende de la Vraie Croix (Leggenda della Vera Croce) extrait de La Légende Dorée est un cycle de fresques de Piero della Francesca, situé dans le chœur de la chapelle Bacci de la basilique Saint-François d'Arezzo, ville située en Toscane (Italie). Episode VIII 1452-1466

La Légende Dorée est initiée vers 1260 et sera remaniée jusqu'à sa mort en 1298.

Au cours du chapitre général de Bologne de 1267, il fut nommé prieur provincial de Lombardie, c'est-à-dire de toute l’Italie du nord, charge qu’il exerça de 1267 à 1277, puis de 1281 à 1286. Il assura aussi par intérim la direction générale de l’ordre à la mort de Jean de Verceil de 1283 à 1285. Il représente sa province lors des conciles de Lucques en 1288 et de Ferrare en 1290. Lors de ce dernier, il est l'un des quatre délégués chargés par le pape Nicolas IV de demander la déposition de Munio de Zamora, maître de l'ordre des Prêcheurs depuis 1285. Munio de Zamora sera ainsi démis de sa charge par une bulle pontificale datée du 12 avril 1291.

En 1288, la ville de Gênes envoie Jacques de Voragine auprès de Nicolas IV afin de libérer les Génois de l'excommunication dont ils sont frappés en raison de l'aide qu'ils ont apportée aux Siciliens contre le roi Charles II.

En 1292, Nicolas IV convoque Jacques de Voragine à Rome afin de le consacrer archevêque de Gênes. Mais lorsqu'il arrive à Rome, le 30 mars, le pape est gravement malade. Il meurt le 4 avril sans avoir procédé à cette consécration. Ce sont finalement les cardinaux qui le nomment archevêque le dimanche suivant Pâques.

La Légende de la Vraie Croix (Leggenda della Vera Croce) extrait de La Légende Dorée est un cycle de fresques de Piero della Francesca, situé dans le chœur de la chapelle Bacci de la basilique Saint-François d'Arezzo, ville située en Toscane (Italie). Episode VII 1452-1466

Jacques de Voragine remplit sa tâche avec beaucoup de dévouement, multipliant notamment les efforts pour réconcilier les deux factions politiques des Guelfes et des Gibelins qui déchirent Gênes, ce qu'il réussit à faire en janvier 1295. Il participe aussi, comme envoyé du pape, à plusieurs médiations dans le conflit qui oppose la République de Gênes à celle de Venise.

Il meurt en juillet 1298 à Gênes en demandant que l'argent prévu pour ses funérailles soit distribué aux pauvres.

Liens internes
Le cycle de fresques de la Légende de la Vraie Croix de Piero della Francesca à Arezzo, illustration de certaines scènes tirées de La Légende Dorée.
L'iconographie chrétienne qui s'alimente des descriptions précises de La Légende dorée pour les figurations de saints en peinture sacrée.

Liens externes
Toute la légende dorée disponible en Français livres-mystiques.com
Le site académique Sermones.net - édition électronique d'un corpus de sermons latins médiévaux offre l'accès à une partie importante de l'œuvre de Jacques de Voragine : les sermons modèles qu'il a composés. La première collection offerte à la consultation est celle de ses Sermones Quadragesimales (sermons de Carême), une série de 98 textes. Pour ceux qui ne maîtrisent pas le latin mais désirent se familiariser avec ces sources médiévales, quelques sermons ont été traduits en plusieurs langues.
La Légende dorée de Jacques de Voragine illustrée par les peintres de la Renaissance italienne (400 peintures et fresques des XIVe et XVe siècles italiens), Paris, éditions Diane de Selliers.

La Légende de la Vraie Croix (Leggenda della Vera Croce) extrait de La Légende Dorée est un cycle de fresques de Piero della Francesca, situé dans le chœur de la chapelle Bacci de la basilique Saint-François d'Arezzo, ville située en Toscane (Italie). Episode IX 1452-1466

Bibliographie
Alain Boureau, Introduction à la Légende dorée, La Pléiade, NRF, Gallimard, 2004
Peter Linehan, Les dames de Zamora, Secrets, stupres et pouvoir dans l’Église espagnole du XIIIe siècle, trad. Sylvain Piron, les Belles Lettres, 1998 (1re éd. 1995).
Gabriella Araldi, Jacopo da Varagine tra santi e mercanti, Milan, Camunia, 1988
Giovanni Monleone, Iacopo da Varagine e la sua Cronaca di Genova, dalle origini al 1297, studio introduttivo e testo critico commentato di Giovanni Monleone, Istituto storico italiano per il Medio Evo, Rome, 1941, vol. 1
Jacques Le Goff, À la recherche du temps sacré : Jacques de Voragine et la Légende dorée, Paris, Perrin, 2011 (ISBN 9782262033927)

Extrait de l'introduction de la traduction de Teodor de Wyzewa en 1910 Perrin et Cie, 1910 (pp. I-XXVIII).
(...) Car le « petit » livre du bienheureux Jacques de Voragine, – si l’on me permet de lui garder une épithète que tous les auteurs anciens s’accordent à lui attribuer, – a été, pendant ces trois siècles, une source inépuisable d’idéal pour la chrétienté. En rendant la religion plus ingénue, plus populaire, et plus pittoresque, il l’a presque revêtue d’un pouvoir nouveau : ou du moins il a permis aux âmes d’y prendre un nouvel intérêt, et, pour ainsi dire, de s’y réchauffer plus profondément. Tout de suite les nefs des églises se sont peuplées d’autels en l’honneur des saints et des saintes du calendrier. Tout de suite les tailleurs de pierres se sont mis à sculpter, aux porches des cathédrales, les touchants récits de la Légende Dorée, les peintres, les verriers, à les représenter sur les murs ou sur les fenêtres. Entrez dans une vieille église de Bruges, de Cologne, de Tours où de Sienne : toutes les œuvres d’art qui vous y accueilleront ne sont que des illustrations immédiates, littérales, de la Légende Dorée. C’est d’après Jacques de Voragine que Memling et Carpaccio nous racontent le voyage de sainte Ursule avec ses onze mille compagnes. Quand Piero della Francesca, dans ses fresques d’Arezzo, ou Agnolo Gaddi dans celles de Florence, nous font assister aux aventures diverses du bois de la sainte Croix, ils suivent de phrase en phrase le texte de la Légende Dorée. D’autres prennent même, dans le vieux livre, des sujets profanes, et, comme Thierry Bouts au Musée de Bruxelles, nous détaillent, d’après l’Histoire Lombarde, un acte de justice de l’empereur Othon. Et il n’y a point jusqu’aux grands tableaux de Rubens, de Murillo, de Poussin, qui ne reproduisent les scènes des martyres des saints ou de leurs miracles exactement comme le bienheureux évèque de Gênes les a « compilées » à notre intention. Toute la part que, aujourd’hui encore, notre imagination mêle à ce que nous apprennent, de l’histoire sacrée, les Écritures et la Tradition, tout cela nous vient, en droite ligne, de la Légende Dorée. (...)

Wikipédia

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