jeudi 10 novembre 2011

Le Chevalier aux Lions

Yvain ou le Chevalier au lion est un roman de chevalerie de Chrétien de Troyes. « Le Chevalier au lion » est l'autre nom de messire Yvain dans les romans courtois, ayant trait aux chevaliers de la Table Ronde.
Écrit vers 1176 en octosyllabes, l'œuvre de Chrétien de Troyes puise son inspiration dans la matière de Bretagne, et probablement à la même source que le conte gallois Owein (ou Le Conte de la Dame à la fontaine), qui ne lui serait pas antérieur, mais aurait été davantage composé d'après une source commune dont il ne reste aucune trace. Cette œuvre nous est connue grâce à neuf manuscrits différents.
Le roman a en outre inspiré l'auteur Hartmann von Aue qui l'a adapté en allemand sous le titre d'Iwein.

L'histoire commence à la cour du Roi Arthur où le chevalier Calogrenant raconte qu'alors qu'il était en quête d'aventure, il fut une nuit hébergé dans un château, où le seigneur des lieux lui indiqua une route qu'il devrait suivre, jusqu'à croiser un rustre hideux qui lui indiquerait le chemin d'une fontaine merveilleuse abritée par un pin. Il lui explique que l'homme osant verser l'eau de la fontaine sur le perron s'exposerait alors aux plus grands dangers, causant une tempête à la violence inouïe, immédiatement suivie d'autres merveilles.

Fresque inspirée du conte d’Yvain au château de Rodengo (XIIIe siècle) This media shows the protected monument with the number 16829 in South Tyrol.This image (or other media file) is in the public domain because its copyright has expired.

Calogrenant raconte qu'il reprit sa route le lendemain, rencontra le rustre hideux et versa l'eau de la fontaine sur le perron. La tempête une fois déclenchée, détruisit les récoltes du pays, et causa la mort de tout homme, femme ou enfant surpris dehors. Une fois les éléments apaisés, la merveille se produisit lorsqu'un nombre innombrable d'oiseau aux chants merveilleux vinrent se poser sur l'arbre. Surgit alors un chevalier noir qui combattit Calogrenant, le jeta à terre et l'humilia en lui volant son cheval, l'obligeant ainsi à s'en retourner à pied.

Yvain veut venger son cousin Calogrenant et ainsi essayer de se couvrir de gloire et décide de partir en cachette dans la forêt de Brocéliande, avant Arthur et sa cour qui vont y aller aussi. Il fait le long trajet seul. Il arrive enfin et déclenche l’orage. Le chevalier, Esclados Le Roux, qui a humilié Calogrenant, arrive. Yvain le blesse à mort et le fait fuir. Yvain le poursuit et se trouve bloqué dans le château.

Représentation de Yvain sauvant le lion et combattant le serpent / griffon. Décor sculpté de l'un des chapiteaux de la grande cheminée du château de Germolles Attribution: C. Degrigny

Grâce à  Lunette, une servante de Laudine, femme du chevalier tué, qui lui donne un anneau d'invisibilité, Yvain réussit à échapper aux serviteurs qui le recherchent pour l'achever. Mais dans le château, il tombe amoureux de Laudine, dame de Landuc, veuve d'Esclados Le Roux et Lunette fait alors tout pour mettre Amour dans le cœur de Laudine. Ils vont se marier avec l’accord des gens de la Cour car Laudine a besoin d’un mari valeureux pour défendre sa fontaine enchantée, ils craignent l’arrivée d’Arthur.

Arrivée du roi en Brocéliande. Gauvain devient le chevalier de Lunette et réussit à convaincre Yvain de ne pas devenir un chevalier lâche en restant près de sa femme. Laudine accepte son congé mais lui donne un délai d’un an : après cela, il n’y  aura plus rien entre eux. Elle lui confie un anneau protecteur afin que lorsqu’il pensera à elle, il sera invincible.


Participant à des tournois avec Gauvain, un an plus tard, Yvain n'est pas encore rentré. Il a oublié sa promesse. Laudine envoie alors une messagère pour reprendre l'anneau et annoncer qu'elle ne veut plus voir Yvain. Le chevalier, fou de douleur, part dans la forêt et erre pendant des mois, ayant déchiré ses vêtements et perdu la raison. Une demoiselle l'ayant vu, lui donne un onguent magique confectionné par la fée Morgue pour que la folie disparaisse et qu'il se rétablisse. En se réveillant, Yvain s'habille grâce aux vêtements qu'il trouve près de lui et reprend sa route.

Yvain parcourt la forêt. Il rencontre un lion attaqué par un serpent cracheur de flammes gigantesques. Il choisit d'aider et de sauver le lion car il se dit que le serpent est un être malfaisant. Yvain tue le serpent. Le lion, reconnaissant, reste avec Yvain afin de le servir et de le protéger.Yvain se fera donc désormais appeler « le Chevalier au Lion ».

 "Yvain rescues the lion", miniature from Garrett MS. No. 125 (ca. 1295) kept at Manuscripts Division, Department of Rare Books and Special Collections, Princeton University Library  1295 Source: Garrett MS 125 fol. 37r This image (or other media file) is in the public domain because its copyright has expired.

Puis, il retrouve Lunette, enfermée dans une chapelle et condamnée parce qu'elle est accusée à tort de trahison envers sa dame. A cause de lui qui a fait du mal à sa maîtresse en oubliant la promesse qu'il lui avait faite.Yvain promet de la défendre. Il va, pour la sauver, affronter trois chevaliers en cachant son identité. Elle ne devra jamais dire qui il est.

Yvain secourant la damoiselle. Chétien de Troyes Enluminure tiré d'une version de Lancelot du Lac du XVe siècle manuscrit conservé à la Bibliothèque Nationnale de France This image (or other media file) is in the public domain because its copyright has expired.

Mais, auparavant, il trouve refuge dans un château menacé par le géant Harpin de la Montagne qui humilie le châtelain, beau-frère de Gauvain. Yvain, avec l'aide de son lion, tue ce géant arrogant. Il retourne au château de Laudine, où personne ne le reconnaît, et sauve Lunette. Laudine ne le reconnait pas. Il refuse de rester car il ne veut pas aller contre sa volonté. Il dit à nouveau être le Chevalier au lion.

Il arrive dans un château où on lui fait bel accueil et où on les soigne lui et son lion.
Une autre demoiselle vient alors lui demander son aide, car sa sœur veut la déshériter : elle a besoin d'un chevalier car sa sœur a choisi Gauvain pour la défendre. La pauvre déshéritée s'est donc mis à la recherche d’Yvain jusqu’à être épuisée. Une de ses servantes prend alors le relai. Elle retrouve Yvain et celui-ci accepte la mission sans hésiter une seconde.

Yvain passe la nuit au château de Pire Aventure, où tous les chevaliers périssent parce qu'ils doivent affronter deux démons. Tout le monde lui déconseille de s’y attarder mais il n’a pas le choix. Grâce à l'aide de son lion, Yvain sort vainqueur de ces deux démons, des nétuns (dragons ?). Il lui faut maintenant honorer sa promesse d'aider la jeune fille déshéritée.

Yvain combattant un dragon avec l'aide de son lion (lit. S. Blackman, 'A Pictorial Synopsis of Arthurian Episodes for Jacques d'Armagnac, Duke of Nemours,' in Keith Busby, ed., Word and Image in Arthurian Romance New York: Garland, 1996, 3-57.) Anonymous. Upload: fr:User:Cody escadron delta le 19 janvier 2010 à 19:04 

Yvain rejoint le royaume d'Arthur pour combattre pour elle. Gauvain et Yvain combattent toute la journée, rudement, sans se reconnaitre. Yvain a le plus grand mal à lutter contre l'autre chevalier, qu'il finit par reconnaître comme étant Gauvain. Le roi Arthur, reconnaissant leur égale vaillance, arrête le combat et met les deux sœurs d'accord.

Mais Laudine manque à Yvain. Grâce à la force de persuasion et la ruse de Lunette, Yvain réussit encore à obtenir un entretien avec Laudine où il lui demande à être le gardien de la fontaine magique. Celle-ci lui pardonne et l'assure de son amour. Yvain et Laudine peuvent désormais vivre heureux.

 (...) 61c.56
Et si fu pres mesire Yvains,
Et fu avec Calogrenans,
Unz chevaliers mout avenans
Qui lors out conmenchié .i. conte,
Non de s'onnor, mais de sa honte.
Ainsi que sen conte contoit
Et la roÿne l'escoutoit,
Si s'est delés le roi levee
Et vint seule; si s'est emblee.
Anchois que nus le puist veoir,
Se fu laissie entr'eus queoir;
Et dont Calogrenans sans plus
Sali en piés contre li sus.
Et Queuz, qui mout fu ramporneus,
Fel et poignans et despiteus,
Li dist: « Par Dieu, Calogrenant,
Mout vous voi or preu et saillant,
Et encor mout m'est bel que vous
Estes li plus courtois de nous;
Et bien sai que vous le quidiés,
Tant estes vous de sens widiés.
S'est drois que ma dame l'otrit,
Que vous aiés plus que nous tuit
De courtoisie et de proeche:
Ja laissames or pour proeche,
Espoir, que nous ne nous levames
Ou pour che que nous ne deignames.
En non Dieu, sire, nous feïmes,
Mais pour che que nous ne veïmes
Ma dame, ains que fustes levés.
- Chertes, Kés, ja fussiés crevés,(...)


 
Wikipédia

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